l a une vision et de l’ambition pour son pays. La qualité de son diagnostic, et la pertinence de ses remèdes font aujourd’hui presque l’unanimité. Voici en dix points clés, les reformes Talon pour « le Nouveau Départ ».
Il fut le premier à parler de « mandat de rupture ».Depuis, le concept fait son petit bonhomme de chemin. Pour Patrice Talon, c’est sans d’ambages : « le mandat présidentiel 2016- 2021, devra être un mandat de rupture, de transition et de reformes notamment politiques, afin d’impulser une nouvelle dynamique dans le pays ».Le projet politique qu’il soumet à l’appréciation de ses compatriotes, repose sur cette vision. On tentera ici sans grande prétention, de le résumer en dix points clés …Au risque hélas, de sacrifier bien de points importants…
Un quinquennat de reformes
En tête des propositions de Patrice Talon, vient « la suppression de l’implication et de l’influence du Président de la République, dans la composition et le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, de la Cour Suprême, de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, ainsi que du Conseil Supérieur de la Magistrature »Evidemment, l’hyper-puissance du Chef de l’Etat, dans notre système politique hérité de la Conférence Nationale, a été à l’origine, de nombreux dérives et dérapages… Les derniers incidents de Parakou, en sont encore la preuve. Il faut nécessairement un rééquilibrage des différents pouvoirs, de manière à leur garantir une indépendance totale vis-à-vis de l’exécutif.
La deuxième mesure et pas des moindres, est « la suppression de la possibilité de renouvellement du mandat du Président de la République, par l’instauration d’un mandat unique afin d’ôter au pouvoir exécutif, son principal handicap pour une gouvernance performante »Et cette mesure passera tout simplement, par l’introduction dans les conditions d’éligibilité, du bout de phrase que voici : « n’avoir jamais été Président de la République du Bénin, à l’exception des intérims assurés par le Président de l’Assemblée Nationale ou le Président de la Cour Constitutionnelle »Petite phrase, grands effets…
En troisième position vient, une mesure qui est devenue évidente aux yeux de tous, avec le triste spectacle qu’offrent, de pseudos grands acteurs de la scène politique nationale : c’est la réforme du système partisan, à travers un financement adéquat. Talon préconise le vote d’une loi, pour instaurer une allocation annuelle correspondant à 0,5% minimum des ressources propres de l’Etat. De quoi pousser au regroupement et au rassemblement…Finie donc, l’ère des « petites et moyennes entreprises de marchandages » abusivement désignées Partis politiques !
La redynamisation et la modernisation de l’administration publique, à travers le renforcement des structures de contrôle, de manière à les rendre indépendantes et plus efficaces, est la quatrième préoccupation de Talon. Et parlant d’administration publique il n’oublie pas les collectivités locales. Elles sont au cœur de sa cinquième proposition. Le candidat préconise l’accélération et le renforcement de la politique de décentralisation, de manière à permettre aux collectivités, la prise en main effective de la gestion locale, dans les secteurs tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’aménagement du territoire et les infrastructures. Aussi, le Fonds d’Appui au Développement des Communes (Fadec) sera-t-il transformé en un fonds autonome de développement communal, dont le budget sera sensiblement augmenté.
Priorité à la qualité
Investir pour une agriculture de grande envergure ! Tel est le leitmotiv de Patrice Talon, au sixième point de ses propositions. L’agriculture doit être déclarée comme secteur prioritaire d’investissement. Une Agence de Développement Agricole, constituée d’experts nationaux et internationaux verra le jour, avec pour mission la définition et la mise en œuvre rapide, de programmes ambitieux spécifiques par filière et par région. Mais parce que ces régions, ne vivront pas seulement de pain, le projet de Talon prend aussi en compte en son point sept, la culture et le tourisme. Il faudra donc investir massivement, pour la mise en valeur de notre patrimoine culturel et artistique…Il faudra donner visibilité à nos parcs animaliers, à nos villages lacustres, à nos plages…
L’éducation et la santé arrivent au point huit des mesures clés. Il s’agira pour Patrice Talon, de reconstruire le système éducatif, en phase avec nos ambitions économiques. Un accent particulier sera mis ici, sur le contrôle et la qualité en matière de formation. Ce qui se traduira par la création de plusieurs structures, dont entre autres : le Conseil National de l’Education, la Direction de la formation et de la qualité, l’Agence pour la qualité et l’évaluation, la Zone franche du savoir et de l’innovation…Cette même logique de Contrôle et de Qualité, prévaut au plan sanitaire. Elle se concrétisera par la création de l’Agence nationale de gestion de la médecine hospitalière, de l’Agence nationale de gestion de santé primaire, et surtout de l’Agence de contrôle Qualité des pratiques de la santé.
La mise en place d’une politique nouvelle du partenariat public-privé, préoccupe le candidat Talon au point neuf. Celle-ci permettra la promotion de l’investissement privé dans tous les domaines d’intérêt général : infrastructure, énergie, eau, école, santé, sport, loisirs…etc.
Au point dix enfin, le programme met un point particulier sur l’emploi des jeunes. Il s’agira de la mise en place, d’une politique efficace de promotion des activités, devant concourir à résorber le chômage des jeunes, et à assurer un revenu décent, pour les femmes et les personnes démunies. Pour ce faire, Patrice Talon compte faire de la fiscalité, un véritable outil d’impulsion économique. S’il compte stimuler la création d’entreprises TIC, il pense aussi et surtout aux mesures, qui contribueront à accroître le pouvoir d’achat, favoriser l’auto-emploi des jeunes et dynamiser l’entreprenariat au Bénin… Dix : dix clés donc pour donner le top à un Nouveau Départ. Alors à vos marques…
Ben Olawalé