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Invité sur «Soleil Fm» dimanche dernier : Auguste Vidégla justifie l’engagement du Rbnv pour Talon
Publié le mercredi 24 fevrier 2016  |  La Presse du Jour




Reçu dimanche dernier sur «Soleil Fm», ceci en prélude au scrutin présidentiel du 06 mars prochain, le président du parti le Rassemblement des Béninois pour une Nouvelle Vision (Rbnv) a pu justifier le choix fait par son parti politique au profit du candidat Patrice Talon. Pour l’invité d’honneur, M. Auguste G. Vidégla, « le projet de société proposé par Patrice Talon permet d’envisager l’avenir avec sérénité, parce que les réformes proposées sont politiques, institutionnelles, sociales et culturelles…».
Vidégla ! Qu’est-ce qui vous a motivé à croire en Patrice Talon ?
Ce qui nous a amené à nous engager véritablement aux côtés du candidat Patrice Talon, c’est d’abord l’homme. L’homme dans sa méthode, son programme, ce qu’il propose au peuple béninois. Patrice Talon a toujours été aux côtés des formations politiques afin que notre pays puisse avancer et connaître la mise en œuvre de programme de développement les plus indiqués pour notre peuple. Malheureusement, nous avons constaté, durant les deux décennies, au lieu d’avancer, notre pays a reculé par faute de politiques mal orientées, par faute de réformes non courageuses. Ce qui a conduit notre classe politique à une situation de mal gouvernance. Le régime en place depuis 10 ans a développé un certain nombre de politiques qui ont gravement porté atteinte à l’unité nationale. La cohésion sociale est empreinte de mal gouver-nance. Aujourd’hui, le Projet de société proposé par Patrice Talon permet d’envisager l’avenir avec sérénité parce que les réformes proposées sont politiques, institutionnelles sociales et culturelles.
Patrice Talon se fait appeler candidat de la rupture. De quelle rupture parle-t-il ?
Il ne s’agit pas de la rupture avec un homme, mais avec un système. Le régime qui finit ses deux quinquennats a été marqué par un populisme exacerbé. Nous avons une mauvaise gouvernance politique et un système qui fait le culte de la personnalité. Il faut y mettre fin. Il faut que le régime qui va prendre les rênes de notre pays puisse marquer une différence sur le plan de la gouvernance politique, économique, au plan de l’éducation, de la santé. Toutes les politiques qui ont conduit notre pays à la situation dans laquelle il se trouve doivent connaître une fin et une nouvelle ère doit s’annoncer à partir du 6 avril. La rupture que nous prônons, c’est d’abord au niveau des réformes politiques à engager pour mettre fin au type de gouvernance que vit notre pays depuis bientôt une décennie et aussi des réformes économiques et des réformes au niveau social, afin d’impulser à notre pays un nouvel élan de développement. Le meilleur candidat de la rupture, c’est Patrice Talon. C’est un homme qui a aidé tous les régimes, depuis 1990, à améliorer la gouvernance dans notre pays. C’est en dépit d’assister un peu au redressement de notre pays sur les plans socioéconomiques, de la gouvernance économique et des dérives observées ces dix dernières années que le Président Patrice Talon a décidé de se lancer dans l’arène politique. Quand vous allez lire « le nouveau départ », vous comprendrez que c’est un régime de rupture avec Patrice Talon. La rupture n’est pas un mot, mais un système. Nous sommes venus pour un mandat de transition. Le Président vient pour 5 ans et part après avoir accompli les réformes. Véritablement, c’est la rupture. Nous allons gagner les élections, plaise à Dieu. Vous voyez la ferveur. Je vous invite à faire un petit sondage. Ce que le peuple veut, c’est d’avoir Patrice Talon, le 6 avril, prendre les rênes de notre pays.
Le prochain scrutin se déroule dans un cafouillage évident. Quel est votre lecture de la situation ?
C’est un problème épineux pour notre république. Cela explique encore les tares et tout l’héritage négatif que nous laisse malheureusement le Président Yayi Boni. Sur l’ensemble de son règne, on a assisté à l’organisation d’élections calamiteuses. Nous voilà à la veille des élections présidentielles. Contrairement au Nigeria, un grand pays de 200 millions d’habitants qui a organisé une élection avec un système biométrique dans la paix et la transparence, nous assistons à quelque chose de très affligeant. On se rend compte qu’à deux semaines du scrutin, plus de 60% environ 70% du peuple béninois ne possède pas sa carte d’électeur. Mieux, rien ne présage que les citoyens ne pourront disposer de leurs cartes, parce que la distribution se fait dans un système complètement désorganisé.

Vous avez quand même écouté les assurances du Président du Cnt
Oui, mais depuis le Cos-Lépi, nous l’avons dénoncé. On nous donne des assurances, mais le résultat n’est pas là. Le Cnt, ce n’est pas sa faute, mais c’est l’héritage que laisse le Cos-Lépi. Ils ont fait du Cos une gestion solitaire de quelque chose qui est déterminant pour la vie de tout un peuple. Aujourd’hui, nous risquons de payer les conséquences parce que les élections risquent de s’organiser dans un désordre innommable. C’est pourquoi nous veillons au grain pour que la distribution des cartes d’électeur puisse être assurée d’une manière équitable.
Il y a cette histoire de procuration. Quelles sont les moyens mis en œuvre pour gérer cela ?
Le système de procuration est un moyen de fraude supplémentaire utilisé par le camp que nous connaissons bien pour accroître leur score dans les urnes. Nous avons au sein de la coalition pris des dispositions pour que la délivrance des procurations suive un processus défini.
Mais, c’est prévu par la loi !
Absolument, par le code électoral.

Mais pour les dernières élections, cela n’a pas été respecté
Absolument ! Parce que le code prévoit un dispositif mais dans la mise en œuvre on voit que, pour des soucis de fraude, les gens contournent la loi. Le problème des procurations, c’est la vigilance. Tout dépend du système que nous allons mettre en place pour mieux contrôler les élections. Si les listes ne sont pas bien apurées, il peut y avoir des votes doubles. C’est autant d’éléments sur lesquels nous sommes en train de travailler afin de prendre les dispositions utiles pour limiter au maximum les risques de fraude.
Mais les protestations ne viennent que de vous. Comment expliquez-vous qu’aucune inquiétude ne vient des autres ?
C’est tout à fait normal. Quand un régime est en place, il dispose des moyens de l’Etat et de toutes les complicités dans l’appareil d’Etat. Ce qui est certain, c’est que l’assurance affichée par l’autre camp n’est pas tout à fait vérifiée. Notre peuple est très aguerri et averti. Il ne se laissera pas voler sa victoire.
Vous êtes sûrs ?
Nous sommes certains. Sauf si des aventuriers veulent compromettre la marche de notre pays vers une démocratie apaisée, vers le développement et vers la paix dans notre pays. Le peuple en a marre. Il veut des élections transparentes, crédibles et acceptées de tous pour qu’au soir du 6 avril, ce soit un Président légitimement élu qui prenne les rênes de notre pays, quelque soit son bord.
Apparemment le déroulement du processus par le Cos-Lépi a été opaque.
Le Béninois est assez intelligent pour ne pas faire les choses dans l’improvisation. Une élection qui engage l’avenir de tout un peuple ne s’organise pas de cette façon.
Le corps électoral a été convoqué depuis des mois. Pourtant.
Exactement ! Tout ceci est organisé pour aboutir à un système que nous avons vécu en 2011. Heureusement que cette fois-ci, la classe politique a été un peu plus vigilante. Les candidats qui sont coalisés dans le cadre des candidats de la rupture veillent au grain. Sinon, nous aurions assisté à un scénario catastrophique. Tout ceci a été fait à dessein en vue d’amener notre peuple à accepter des résultats dans un certain cafouillage. Comment peut-on se rendre compte que tous les acteurs qui prennent part aux élections ne connaissent pas la société qui confectionne les cartes d’électeur. C’est inadmissible. Quel est ce partenaire technologique ? Tout ceci est fait à dessein.

Vous pensez que le spectre de 2011 s’est éloigné ?
Le problème ne se pose pas au niveau du sort. Nous avons un régime qui tranche avec son incapacité notoire à mener des réformes et politiques qui rentrent dans le cadre de la poursuite normale de notre processus démocratique. Comment peut-on comprendre qu’après des élections calamiteuses de 2011 on assiste encore à cela ? Nous veillons au grain. Nous ne savons pas comment ils pourront frauder. Chaque candidat a son système de gestion des élections. Nous avons aussi un mécanisme et nous faisons barrage à toute tentative de fraude.

Qu’ont fait les députés qui soutiennent la coalition au sein du Cos-Lépi ?
Je ne pense pas que les députés membres du Cos-Lépi aient développé une mauvaise foi. Il y a eu sans doute un travail d’apaisement. Il y a eu beaucoup d’actions qui ont été faites sans bruit. J’appartiens à une organisation politique et nous avons eu des comptes rendus réguliers. Nous avions fait des pressions sans pour autant ameuter les médias. Nous pensons que ce n’est pas sur chaque sujet qu’il faille aller vers les médias pour déranger les institutions de l’Etat. Il y a eu beaucoup choses qui ont été faites. C’est une question d’approche.

Que pensez-vous de la démission réclamée du Premier ministre ?
Les moyens de l’Etat aux fins de propagande personnelle, nous y assistons depuis 2006. Le populisme du régime a pris une proportion exacerbée. De telle sorte que le code électoral est permanemment violé. Des citoyens ont saisi la Cour constitutionnelle à maintes reprises pour montrer que les moyens de l’Etat sont mis à profit. Ils ont montré que beaucoup de discours sont faits dans un cadre gouvernemental, mais en réalité les gens étaient en précampagne pour un candidat. Nous dénonçons fermement la chose. Des dispositions sont aussi en train d’être prises pour que, le jour du scrutin ainsi que la période qui précède le scrutin, le régime n’utilise pas les moyens de l’Etat pour influencer le vote.

Il y a une trop grande place faite à l’argent dans la politique actuelle.
Je suis heureux que le Président Patrice Talon ait dit qu’il est temps de réformer le système partisan dans notre pays. Il a posé le diagnostic du système partisan, les approches de solution et les moyens pour y parvenir.
Que propose-t-il concrètement ?
La première des choses à faire, c’est de reformer la charte des partis politiques.

Réformer ou appliquer, puisque la charte n’a jamais été appliquée ?
Non, la charte date de 2001, mais elle est obsolète. Elle a été adoptée dans un contexte particulier que nous connaissons. Aujourd’hui, ce contexte n’existe plus. Le problème de notre système partisan vient de plusieurs facteurs. Il y a un problème sociologique. Il y a un problème de la définition de notre carte politique qui se pose. Nous avons plus de 200 partis politiques. Dans l’ensemble de ces partis politiques, les règles de gouvernance de ces partis ne sont pas vraiment précisées dans la charte. La charte annonce les grandes lignes de création des partis politiques. Maintenant, il faut aller dans les détails. Il faut imposer aux partis politiques des exigences précises comme on le voit au Ghana. Il faut leur imposer la reddition des comptes du parti. Donc, pour nous, c’est d’abord la réforme des partis politiques. C’est à cela que nous allons nous atteler. Ensuite, nous allons affecter 0.5% des recettes de l’Etat au financement des partis politiques ayant des élus et installés sur toute l’étendue du territoire national. Dans l’ensemble des communes et des arrondissements, ce parti politique doit pouvoir être représenté. Quand nous allons poser cette condition et dire que le parti aura 1 milliard ou 2 milliards, tous les partis que vous voyez vont se fusionner. La finalité est que nous ayons des blocs de formations politiques qui développent en leur sein des lignes idéologiques précises. Qu’on sache qui est qui et qui fait quoi. Nous avons un problème de fond à régler au niveau des réformes du système partisan. Nous avons maintenant les militants. Comment amener le militant à croire à la chose politique et contribuer à la vie du parti. Le peuple même a démissionné par rapport au système partisan. Il faut ramener le peuple vers le système partisan. Que les militants prennent une part active dans la vie de leur parti en contribuant. Même une cotisation de 100 FCfa par mois d’un militant lui permet de demander des comptes.

Mais, est-ce que la charte est appliquée ?
Oui, mais elle comporte des insuffisances. Il faut apporter des réponses politiques sur le système partisan. Pour nous, le financement vient en dernière position, mais permet de doter le parti d’une autonomie financière.

Mais, d’où les partis politiques tirent-ils les ressources qu’ils utilisent ? Il n’y a aucun moyen de le vérifier. Est-ce que les réformes ne vont pas permettre de savoir d’où viennent ces ressources ?
Pour la plupart, les ressources viennent des rouages des gens qui nous gouvernent. Le reste vient du secteur privé qui soutient les partis politiques. Quand vous êtes dans l’opposition, vous n’avez rien. Notre pays est le seul en Afrique de l’Ouest à n’avoir aucun parti politique d’envergure nationale.

Transcription Le Matinal
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