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Enseignement primaire universel: l’école pour tous reste une aspiration insatisfaite
Publié le mercredi 24 fevrier 2016  |  La Nation




L’objectif numéro 2 de l’Education pour tous à l’horizon 2015 (EPT) est intitulé «enseignement primaire universel». Il s’agit de faire en sorte qu’en 2015, tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme. A l’arrivée, cet objectif n’a pas été atteint.

Les taux nets de scolarisation se sont sensiblement améliorés au niveau de l’enseignement primaire. Cet indicateur clé pour le suivi de l’enseignement primaire s’est maintenu, durant les années après 2000 marquée par la rencontre de Dakar, à un niveau relativement haut dans de nombreux pays à revenu élevé.

Cette tendance positive se note au niveau de 17 pays disposant de données et qui se situent en Amérique du Nord, en Europe Occidentale, d’Asie de l’Est et du Pacifique, d’Asie centrale et d’Europe centrale et orientale. Ils ont vu leur taux net de scolarisation s’accroître de 20 % entre 1999 et 2012. Mieux, dans certains pays arabes, les chiffres se sont davantage améliorés. Au Maroc, par exemple, ce taux qui était de 71% en 1999 atteint les 99% en 2013. Le Maroc «est parvenu jusqu’à la scolarisation primaire universelle», se réjouissent les experts. Cette avancée remarquable est « le fruit des efforts que ce pays investit dans la construction d’écoles en zones rurales et dans des réformes en faveur de l’équité des genres », font observer ces mêmes experts rapportant une étude de la Banque mondiale de 2005 et 2012. L’Afrique subsaharienne, pour sa part, a également eu à enregistrer des progrès considérables avec un taux de plus de 10%. Ce qui est largement loin de la scolarisation primaire universelle. Mais dans la masse, le cas du Burundi indique un contraste. En 2010, ce pays a réalisé des progrès de 94% contre les 41% qu’il avait dix ans plutôt, c’est-à-dire en 2000.
Par ailleurs, d’autres pays dans la même région, malgré leurs contraintes d’ordre démographique réelles qui pourraient plomber les efforts, ont pu s’en sortir. C’est le cas du Burkina Faso et du Mozambique. Dans ces pays, bien que la population en âge scolaire ait plus que doublé entre 1999 et 2012, «les taux nets de scolarisation ont augmenté de plus de 66%».

De gros handicaps

L’accès de tous à l’éducation est un objectif qui jouit, à l’évidence, d’une grande popularité. Toutefois, sa réalisation à l’horizon 2015 reste compromise. Depuis le Forum sur l’éducation en 2000 et le Cadre de Dakar qui en est issu, en dépit des progrès enregistrés par endroits, la situation de certains pays n’est pas reluisante.
En 2012, près de 58 millions d’enfants en âge de fréquenter l’enseignement primaire n’ont pas pu être scolarisés, note le Rapport de suivi de l’EPT 2015. En plus de la marginalisation de certains groupes sociocommunautaires, il faut mentionner aussi parmi les facteurs la pression démographique, les conflits, le manque d’engagement dans certains pays à forte population non scolarisée. Au nombre de ces pays, les rédacteurs citent le Nigeria et le Pakistan qui n’ont pas progressé comme envisagé, eu égard au niveau initial de leur taux de scolarisation et de leur revenu actuel par habitant. «Entre 1999 et 2012, malgré une hausse substantielle du PNB nigérian, l’amélioration du taux net ajusté de scolarisation et du nombre d’enfants non scolarisés a pratiquement marqué le pas», relève le Rapport. La situation touche particulièrement les pays de l’Afrique subsaharienne. En effet, le Rapport indique que sur les 67 pays n’ayant pas pu atteindre cet objectif de l’EPT, 13 se situent dans cette région. Selon les rédacteurs, ils en sont très éloignés avec des taux nets de scolarisation inférieurs à 80%.

Indicateur de progrès

Par rapport à l’indicateur de progrès l'âge normal d’inscription en première année du premier cycle du primaire, les experts notent que les parents ont plus tendance à inciter les enfants trop âgés à apprendre un métier et à générer des revenus. Ce phénomène ayant contribué à la contre-performance, c’est la scolarisation tardive. Et il est susceptible de conduire à l’abandon scolaire. L’abandon scolaire peut aussi être dû au fait que les enseignants ont bien des difficultés à gérer les enfants de divers âges. De même, les autres apprenants moins âgés éprouvent ces mêmes difficultés. Toutefois, il est reconnu que des efforts sont faits en la matière pour que les inscriptions tardives soient réduites. Ainsi, en Ethiopie comme à Haïti, le nombre d’enfants ayant dépassé de deux ans ou plus, l’âge normal en première année du primaire s’est réduit de plus de 20%¦
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