La lutte engagée par le Chef de l’Etat contre l’essence de contrebande a échoué. Cela ne fait d’ailleurs plus l’objet d’aucun doute. Il suffit de se promener dans les rues de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et dans les autres régions du Bénin pour s’en convaincre. Les bouteilles et autres bidons remplis d’essence Kpayo continuent de trôner sur les étalages.
Comble du désespoir pour la Sonacop, le prix du Kpayo défie toute concurrence. Et ceci, sur toute l’étendue du territoire national. A Cotonou, avec 500 F Cfa, vous avez déjà dans votre réservoir un litre d’essence Kpayo. A Porto-Novo, le prix a chuté au cours du week-end écoulé jusqu’à 390 F le litre. Dans les régions environnantes de Porto-Novo, c’est pratiquement à un prix dérisoire que l’essence Kpayo est cédée aux consommateurs. Chez le ministre Koty Lambert à Dasso et ce, jusqu’à la hauteur de Kpédékpo, commune d’Adja-Ouèrè, l’essence Kpayo coûte 375 F le litre. Ce prix fait la joie des populations de la localité, mais aussi et surtout celle des conducteurs des véhicules de l’Etat qui ne s’empêchent pas de s’arrêter pour s’approvisionner. Le vendredi 15 février dernier, plusieurs d’entre eux ont été d’ailleurs surpris à hauteur de Kpédékpo. Le comble est que des véhicules de l’Etat à immatriculation bleue étaient de la partie. On pourrait se demander ce que les responsables de ces véhicules font des bons d’essence de la Sonacop qu’ils reçoivent gracieusement. Pour le moins qu’on puisse en tout cas dire, la lutte contre l’essence de contrebande a encore de beaux jours devant elle. D’ailleurs, elle est vouée complètement à l’échec.