Société
Yayi Boni: « Mon frère Abdoulaye Bio Tchané, je l’adore »
Publié le mercredi 24 fevrier 2016 | Afrika7.com
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin |
 |
NEWS |
|
|
NEWS |
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin |
Le président de la République a dégagé sa responsabilité dans l’interdiction d’atterrir signifiée ce 20 février à l’avion du candidat Abdoulaye Bio Tchané, en procédure d’atterrissage à Parakou.
Dans une déclaration dont Afrika7 s’était fait l’écho, le concerné lui-même avait protesté, tandis que ses porte-flingues assuraient que « nous ne sommes plus en démocratie. »
Bref, rien de neuf sous le soleil, Yayi Boni, tout déterminé à éviter qu’on vienne chiper à son poulain les maigres voix sur lesquelles il pouvait encore compter dans son propre fief, avait fait bloquer l’avion du vilain chenapan, qui a osé aller à Parakou comme le chef.
« Je t’aime fort »
Quelle outrecuidance, tout de meême, de la part du cher frère Abdoulaye!
Atterrir à l’Aéroport International Yayi Boni, sans en aviser le chef!
Pareil affront ne pouvant être toléré, l’avion mercenaire a été contraint de reprendre le large.
Mais ne voilà-t-il pas que Yabo nous surprend, avec cette déclaration depuis Djougou, dans laquelle il assure ne pas avoir « demi-touré » l’avion de son « sang », Abdoulaye Bio Tchané.
Voici une retranscription rigoureuse de son speech, devant ses sympathisants – ce que les latins appellent un verbatim.
« On m’a attribué, mon frère Abdoulaye, je l’aime fort. Je l’aime beaucoup. Que Dieu lui donne une longue vie. J’ai appris avant-hier, qu’il a voulu aller à Parakou. Je n’étais même pas informé. Je dormais, je me suis réveillé vers 18 heures, lorsqu’on m’a informé. A ma grande surprise, on m’attribue d’être, preuh…… d’avoir posé un acte qui ne me ressemble pas du tout.
Mon frère Abdoulaye est un frère à moi que j’adore. Au nom de Dieu Allah.
Je ne savais même pas qu’il venait. Alors lorsqu’on m’a signalé cela, j’ai envoyé une demande d’explication, pour savoir ce qui s’est passé. Et j’ai demandé que les tours qui nous entourent – le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Tour de contrôle de Cotonou, et ceux, j’allais dire et leur point focal de Parakou, puissent me répondre. La première question, il y avait deux hélicoptères, semble-t-il.
Un hélicoptère que j’ai loué moi-même et le second, celui de l’Etat, qui étaient à leurs lieux de stationnement, c’est-à-dire leur parc de stationnement. Là où ces hélicoptères sont stationnés, cet endroit, est bien loin de la piste d’atterrissage.
Premier, première réponse qui m’a été donnée. La deuxième réponse, alors, il faut que je précise qu’Abidjan a répondu. C’est les conditions climeu, clima, comment je vais dire… La visibilité était nulle. La météorologie. Donc, je crois. Rendons grâce à Dieu. Je ne souhaite pas que ça soit politisé. On voit Yayi Boni partout, par ces temps qui courent.
Quelqu’un troume à Tchoumi Tchoumi, c’est Yayi Boni; quelqu’un vole à Djakotomey, c’est Yayi Boni; quelqu’un trébuche à Porto Novo, c’est Yayi Bo; quelqu’un tousse à Kalalé, c’est Yayi Boni. Priez pour moi, mes chers parents. Priez pour moi. Mais rendons grâce à Dieu. Notre cher frère, je crois, serait piloté par un pilote, semble-t-il, qui ne connaisse pas les lieux. Troisième information qui nous… qui m’a été donnée. Mes chers parents, Abdoulaye est mon sang, je suis son sang. Je ne suis pas capable de ce qu’on m’attribue en ce moment. »
C’est à couler des rivières de larmes.
Le petit chaton qu’on accuse de tous les larcins dans la maisonnée.
Oh, que c’est triste.
Mais comment en est-on arrivé là, comment Yayi Boni a-t-il réussi à cristalliser à ce point l’opinion contre lui, pour qu’on l’accuse au moindre vol de gari au marché Dantokpa?
C’est l’histoire du fou qui, voyant Jésus sur sa croix, le considère gravement et finit par lâcher, après mûre réflexion: « Mon gars, tu as sans doute fait quelque chose de grave pour mériter ce sort. »
Mais qu’a-t-il donc fait, notre Abdoulaye Bio Yayi national?
A-t-il foulé au sol la démocratie? A-t-il cautionné des détournements de fonds publics sous ses deux mandats? A-t-il jamais menti au peuple?
Que nenni. Il s’est juste contenté de respecter scrupuleusement la constitution, de jouer franc jeu avec ses compatriotes qui, baignant dans les eaux boueuses de l’ingratitude, ne savent pas lui être redevables de tant de sacrifices.
Au passage, le président va jusqu’à nous dénoncer un Abdoulaye Bio Tchané, incapable de recourir aux services d’un pilote expérimenté pour le conduire à Parakou.
Avec des frères comme Yayi, qui a besoin d’ennemi?
Kevin Quenum
| Nos réseaux sociaux |
|
Tous les articles d'actualités
