Censé œuvrer pour l’instauration au Bénin, d’un secteur de la microfinance plus crédible, le Projet d’appui à la transparence des institutions de microfinance (Patimf) a été lancé, mardi 23 février à l’Infosec, à Cotonou.
Initié par l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (Apsfd-Bénin), Consortium Alafia, ce projet qui bénéficie aussi de l’appui de l’Espagne est financé par la Banque africaine de Développement (Bad). C’est la première intervention directe de cette banque au Bénin, dans le domaine de la microfinance.
L’accès aux services financiers est limité en Afrique. Certes, de nombreux progrès ont été réalisés. Toutefois, seulement 21% des adultes sur le continent disposent d’un compte dans les institutions financières formelles. Donc un des défis majeurs à relever pour répondre aux besoins des populations traditionnellement mal desservies, proposera le représentant de la Bad au Bénin, Daniel Ndoye, c’est la mise en place des systèmes financiers solides. A cet effet, le développement desdits systèmes financiers en Afrique constitue un des leviers importants des actions de la Bad, pour lui permettre de réaliser les objectifs de sa stratégie décennale sur la période 2013-2022 relative aussi à la croissance inclusive. Le Projet d’appui à la transparence des institutions de micro finance (Patimf) s’inscrit bien en phase avec cette politique, fera remarquer Daniel Ndoye. Il a une durée de 2 ans et a pour but final d’assurer au Bénin, la construction d’un secteur de la microfinance responsable, transparent et accessible à tous, grâce au renforcement des capacités des prestataires des services financiers et non financiers.
Le Consortium Alafia a été sélectionné pour ce projet, après un appel à proposition du Fonds de renforcement des capacités de la microfinance (Frcm) créé en 2012 par le Groupe de la Bad, le gouvernement espagnol et le Fonds d’équipement des Nations Unies. Pour le président de son Conseil d’administration, Valère Houssou, la transparence n’est pas un gain mais plutôt un objectif à approcher quotidiennement par tout acteur. Le Patimf ne se limitera pas seulement à promouvoir la transparence des prix au niveau de la microfinance, a-t-il averti. «Il abordera davantage tous les autres éléments de la transparence financière à commencer par le cadre règlementaire applicable aux systèmes financiers décentralisés (Sfd), leur système de contrôle interne, la production d’informations fiables à l’autorité et aux partenaires, l’audit externe, la gestion des performances sociales, la promotion, la protection des clients », a assuré Valère Houssou. L’Apsfd-Bénin, les clients et les Business Development Service (Bds) Providers qui sont les autres cibles bénéficiaires, a-t-il poursuivi, verront également leurs capacités renforcées afin de jouer réellement leur partition pour une transparence plus grande au sein des institutions de microfinance (Imf).
L’expertise avérée du Consortium Alafia
Le Patimf n’est pas le premier projet que le Consortium Alafia s’apprête à gérer. D’ores et déjà, le président de son Conseil d’administration a promis l’atteinte de tous les indicateurs exigés. En termes de réalisations par le passé, le Consortium Alafia peut donc se réjouir d’avoir exécuté avec succès, entre autres, le projet de renforcement institutionnel du secteur de la microfinance sur le financement de l’Usaid, le projet d’appui au développement du secteur privé (Padsp) sur le financement de la Banque mondiale, le projet mission Africa de la Fondation Master Cards pour la promotion de la gestion des performances sociales, a indiqué Valère Houssou. Autant de réalisations qui, selon le directeur de cabinet du ministre en charge de la Microfinance, Jacques Dougnon, témoignent de la présence constante du Consortium Alafia aux côtés des Sfd.
Avant lui, l’ambassadeur d’Espagne, Alphonso Barnuevo et le directeur national pour le Bénin et le Togo de OIKO Crédit, Nicaise Tossou ont reconnu la pertinence et l’intérêt du Patimf. Comme l’Espagne, à travers son ambassadeur, Oiko Crédit a aussi réaffirmé sa disponibilité à accompagner le Consortium Alafia dans la bonne exécution du projet bénéfique pour les populations¦
Maurille GNASSOUNOU