COTONOU - Le principal défi auquel le prochain président béninois devra affronter est notamment la lutte contre la pauvreté sous toute ses formes, pour un bien-être social durable de la population béninoise, ont estimé mardi à Cotonou, la capitale économique béninoise, bon nombre de Béninois.
"Au Bénin, les statistiques montrent que des défis importants se situent au niveau de l’ampleur de la pauvreté, notamment en milieu rural, de l’insécurité alimentaire, de la question préoccupante du chômage des jeunes et du financement du développement", ont-ils estimé au cours d’un micro-trottoir réalisé par Xinhua, dans les rues de Cotonou.
Pour André Assogba, expert en sociologie, le relèvement de ces défis constitue un sujet de préoccupation majeure pour la grande majorité des populations béninoises.
"Il découle de ce constat l’urgence pour le prochain président béninois, d’identifier de nouvelles politiques en faveurs des pauvres permettant, entre autres, de mieux tirer profit du potentiel de croissance, notamment en milieu rural, et d’utiliser ce cadre pour générer de l’emploi pour les jeunes", a-t-il souligné.
En effet, a-t-il estimé, réduire significativement la pauvreté par la création d’emplois décents nécessite une accélération de la croissance soutenue ainsi que sa répartition équitable.
Il a encore affirmé que le maintien de la paix et de la stabilité, l’accélération de la croissance économique et en répartir équitablement ses fruits sont des éléments qui appellent une bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. "L’amélioration de la qualité de la gouvernance nécessitera que des réformes profondes et courageuses soient engagées par les prochains dirigeants politiques du pays", a-t-il souhaité.
LES BENINOIS POUR UNE BONNE GOUVERNANCE AU COURS DU PROCHAIN QUINQUENNAT
Mais pour sortir le Bénin de cercle de la pauvreté, les Béninois dans leur ensemble majorité veulent un président : ayant la crainte de Dieu, ayant la capacité d’une bonne gestion sociale des biens publics, ayant une connaissance suffisante des réalités du pays (géographique, historique, socio-anthropologique), un président patriote, de niveau intellectuel appréciable, ayant la capacité de veiller à la saine application des lois, a confié à Xinhua, Pélagie Assogba, une actrice de la société civile béninoise.
"Sur la base de ces directives, nous sommes une immense majorité de citoyens déterminés à résister aux manœuvres dégradantes de l’argent corrupteur et aux manipulations absurdes d’un certains nombres de postulants à la magistrature suprême du pays pour accorder tout notre crédit à ce candidat qui aurait rempli ces critères", a-t-elle indiqué.
En réalité, a-t-elle estimé, le problème de fond pour le Bénin n’est pas d’abord une question de textes constitutionnels ni d’Institutions de l’Etat ni même du type de régime de gouvernance.
"Notre problème au Bénin, c’est l’Homme, le citoyen, le politicien, le gouvernant, qui sera capable à même d’incarner la sacralité de la Loi fondamentale, de la respecter, de la promouvoir, dans sa lettre et dans son esprit, pour le bien-être de chacun et de tous", a-t-elle soutenu.
La majorité des Béninois interviewés ont estimé que parmi les 33 candidatures retenues par la Cour constitutionnelle béninoise, pour la prochaine présidentielle béninoise, figure des plus fantaisistes au plus réelles.
"Parmi ce pléthore de candidatures enregistrées pour la prochaine présidentielle, il y a des candidatures sérieuses à travers lesquelles on peut donner un certain crédit à ceux qui les portent, mais par contre, il y a d’autres, qui ne valent absolument rien", ont-ils fait observer.
En réalité, ont-ils poursuivi, le pays n’a pas besoins d’autant de candidatures avec des multiples de programmes de société pour son développement.
"Aujourd’hui, le Bénin a besoin de se réconcilier avec lui-même et avec ses fils, de se sécuriser et de ne pas être cité parmi les nations les plus corrompues de la planète", ont-ils déclaré.
Ces Béninois interviewés ont estimé qu’à travers les différents projets de société que les présidentiables proposent pour le prochain quinquennat, les électeurs Béninois, doivent se baser sur un certain nombre de paramètres, notamment sur la bonne gouvernance, le renforcement de la démocratie et la stabilité de la paix sociale, pour opérer le choix qui répond aux aspirations de toute la population.
Quelques 4.726.923 électeurs béninois dont 43.811 vivants à l’étranger seront aux urnes dès le dimanche 6 mars pour le premier tour de l’élection présidentielle, en vue d’élire, parmi les 33 postulants déclarés à la magistrature suprême du Bénin, le successeur de l’actuel chef d’Etat du Bénin, Boni Yayi, dont le dernier mandat constitutionnel sera achevé le 6 avril.