L’ambition de Pascal Irenée Koupaki est de hisser à l’horizon 2020, le Bénin au rang des meilleurs Etats réformateurs du monde. Pour ce faire, Pik invite ses compatriotes, à une révolution des consciences dans le consensus et la discipline.
Infatigable, l’homme a repris son bâton de pèlerin dès le démarrage officiel de la campagne électorale. Du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest, la vague jaune inonde le pays. Répandant à travers ses flots, le limon indispensable à la renaissance de notre nation. Car le pays va mal. Très mal. En dehors des angoisses et des incertitudes du lendemain, les citoyens de nos villes et campagnes, souffrent en ce moment d’un délestage électrique sauvage, ceci tant dans leur chair que dans leurs activités quotidiennes. Avoir l’énergie électrique chez soi, est devenu l’exception. Le délestage étant la règle.
Et aucun planning des coupures n’est publié. Ceux qui en 2006, où sévissait déjà atrocement ce phénomène, avaient promis le Changement et l’autosuffisance énergétique, sont au courant (c’est vraiment le cas de le dire).Mais ils sont en campagne électorale. Ils n’ont pas notre temps. D’ailleurs, ils nous promettent la continuité…Le Président Nicéphore Soglo qui, après cinq jours de séjour en son domicile de Bohicon, n’a pas vu une seule goute d’eau couler de ses robinets, a eu d’énormes raisons de s’emporter. Il faudra les « balayer » clame l’ancien Chef de l’Etat. Peut-on raisonnablement dire qu’il a tort ?
Diriger par l’exemple
C’est donc pour « Bâtir ensemble le Bénin nouveau », un Bénin « apprenant, entreprenant et innovant », que l’ancien Premier ministre Pascal Koupaki, est entré dans la bataille présidentielle, comme d’autres entrent en religion : avec Foi et Abnégation. Comme « Makandjou » le souligne, sa devise et son crédo, tiennent en cette leçon que nous a laissée Huainan Tzu, un Empereur Chinois en 122 avant notre ère : « le succès ou l’échec dépendent de celui qui régit le pays. Si la chaîne d’arpentage est droite, alors le bois sera rectiligne, non parce qu’un effort spécial aura été fait, mais parce que, ce par quoi la chaîne est régie produit cet effet. De la même manière, si celui qui règne est sincère et droit, alors d’honnêtes fonctionnaires serviront son gouvernement et les gredins se chercheront. Mais s’il n’est pas droit, alors les malfaisants l’emporteront, et les hommes loyaux iront vivre retirés du monde ».Tout est dit. C ‘est donc s’inspirant de cette sagesse millénaire, que Pascal Koupaki prône « la discipline par l’exemple » ; la discipline « comme exigence comportementale majeure, d’une gouvernance de qualité pour relever les défis du développement; la discipline dans notre esprit, dans nos consciences, dans nos analyses, dans nos paroles, pour bâtir un mental et une attitude de gagneurs.» Et cette discipline ne peut d’abord provenir que du sommet. Hélas, c’est ce qui fait cruellement défaut dans ce pays. Sous nos cieux, le dirigeant modèle, est celui-là qui nommé à un poste, en guise de remerciement politique, arrive à amasser une fortune colossale en un temps record ; c’est celui qui se sert du système assez huilé de prédations pour s’enrichir...Ceux sont donc ces pilleurs invétérés, couverts de l’immunité, gage absolu de l’impunité, qui s’érigent en leaders politiques et parfois même en donneurs de leçons ! Ce sont eux, qui tracent et entretiennent la voie à la « conscience tranquille dans le mensonge » qu’évoque Koupaki. D’où quelques interrogations, adressées à la conscience de chacun de ses compatriotes : « quel Bénin voulions-nous laisser en héritage à nos enfants ? Un Bénin vertueux, apprenant, entreprenant et innovant où un Bénin où tout s’achète ?» Y compris même la conscience de nos pseudos leaders ?…
Alafia ou Waxala ?
En effet, rappelle à bon escient Pascal Koupaki, « cela fait vingt ans, que nous avons solennellement dit, que nous voulons faire en sorte qu’en 2025,le Bénin soit un pays phare, de paix, uni, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et social ». Vingt ans après, qu’est devenue cette belle profession de foi ? Définitivement rangée aux oubliettes ? Pourtant, nous sommes à moins de dix ans , de la fameuse échéance de 2025, qui pourrait s’ouvrir sur deux voies : celle du Alafia (prospérité) ou celle du Waxala (malheur). Les signes qui s’amoncellent sous nos yeux, s’apparentent plus à ceux du Waxala que du Alafia. C’est d’abord la mauvaise gouvernance politique, avec son corollaire d’impunité, se traduisant par des vols et des viols ; des pillages et des gaspillages. C ‘est ensuite nos méthodes et pratiques tant individuelles que collectives, qui nous conduisent droit dans le mur. Koupaki de faire une remarque pertinente : « il y’a un non-dit que je vois à défaut de l’entendre, dans notre vie publique. On dirait que secrètement, chacun souhaite que le désordre, la pagaille et le système politique prédateur, durent assez longtemps, pour que son tour au pouvoir arrive, avant que ne soit envisagé toute reforme. On dirait que chacun souhaite que la reforme frappe à toutes les portes, sauf à la sienne. A l’allure où vont les choses, il se peut bien qu’avant que votre tour arrive, il ne reste plus rien à dévorer sinon des cadavres… » C’est cela, la triste vérité. Parce qu’il urge de faire front, Koupaki estime que les reformes, c’est maintenant ou jamais. Mais quelles reformes ? « des vraies reformes répond-t-il, des reformes de fond et pas des réformettes ou des changements cosmétiques, pour paraître face à nos partenaires…les seules reformes qu’attend notre peuple, ce sont les reformes de la gouvernance, du leadership, les reformes au sommet de l’Etat qui produiront du bon, du bien et du beau au profit de tout le monde ».Avec méthode et pédagogie, et avec la rupture comme credo, Koupaki s’engage à être le « guide éclairé » sur ce sentier lumineux de la rédemption et des vraies réformes qui nous conduisent sur la véritable voie du développement national .
Garance Akiyèmi