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Scrutin du 6 mars prochain : Des sujets tabous dans campagne électorale
Publié le vendredi 26 fevrier 2016  |  Fraternité
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Le spécimen du bulletin unique




Par manque de courage politique, et surtout pour ne pas perdre des suffrages, les candidats à la présidentielle du 6 mars prochain n’osent pas aborder certains sujets à polémique. Même si les électeurs seront heureux de se faire une idée sur la position des candidats en lice sur ces questions d’intérêt national, la campagne électorale se poursuit et risque d’être clôturée sans la moindre trace de ces sujets tabous.
Et au nombre de ces thèmes sensibles que n’osent pas aborder les prétendants à la Marina, il y a ‘‘la lutte contre l’essence de contrebande’’, ‘‘la question de la reconversion des Zémidjans’’, ‘‘la privatisation de certaines entreprises d’Etat’’, ‘‘les réformes relatives à la masse salariale’’, ‘‘le terrorisme et les mesures sécuritaires à envisager’’, ‘‘la lumière ou non sur les scandales du régime finissant’’, ‘‘comment gérer les grèves anarchiques des syndicalistes’’, ‘‘le régionalisme’’…
En définitive, les Zémidjans, les vendeurs d’essence frelatée aux abords des voies, les travailleurs, les syndicalistes sont partis pour accorder leurs suffrages à des candidats sans véritablement savoir ce que sera, au lendemain de leur élection, leur position sur leur secteur d’activité ou leur corporation. Manipulés, ils sont bons pour être du bétail électoral et il faut ménager leur susceptibilité au risque de perdre un capital important de sympathie et des suffrages qui peuvent être décisifs le 6 mars prochain.

Un mutisme stratégique
Mais, quand on sait que le silence est un couteau à double tranchant, et qu’en période de campagne électorale, les promesses n’engagent que ceux qui croient, rien ne dit que même si les candidats en arrivent à se prononcer sur ces sujets tabous, ils livreront aux électeurs, le fond de leurs pensées. De même, combien sont-ils aujourd’hui de candidats à dire, sans aucune hypocrisie, que s’ils étaient élus, ils feront rendre gorge ? Et Dieu sait combien, ils sont nombreux les scandales sous le régime finissant.
L’autre sujet qui fait dresser les cheveux sur la tête est celui du régionalisme. Tous les candidats savent qu’il est temps de crever, pour une fois pour de bon, cet abcès qui, ces dix dernières années, a coupé le pays en deux. Mais, aucun d’eux n’ose vraiment se jeter à l’eau ou s’ils le font, c’est de façon superficielle. C’est ainsi pour tous les sujets tabous. Alors, à ce rythme, la campagne électorale ressemble beaucoup plus à une farce où les principaux acteurs, très prudents évitent des thèmes à polémique ou tiennent simplement tout sauf un langage de vérité.
Seulement, à force de jouer avec la conscience des électeurs en n’intégrant pas dans les discours de campagne ces sujets tabous, le prochain président court le risque de voir certaines de ses décisions balayées par le vent de la contestation. En tout cas, personne ne ferait le procès à un peuple non averti des grandes réformes envisagées par un candidat de se soulever si ledit candidat élu en venait à passer à l’action sans que les populations n’en trouvent pas leurs comptes. Il est vrai que, qui ne risque rien n’a rien mais, il est tout aussi vrai qu’un peuple averti et convaincu de la pertinence des propositions de son leader est gage de paix et de tranquillité. Le Bénin de l’après 6 avril 2016 en a besoin.
Angelo DOSSOUMOU
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