Les Forces cauris pour un Bénin émergent, grosse machine politique, c’est un secret de polichinelle. Tout le monde le reconnait, même dans le camp de ceux qu’on peut assimiler à l’Opposition. Depuis 2011 notamment, c’est la confirmation sur le terrain avec les différentes joutes électorales organisées. Même avec un Yayi Boni forclos, les prédictions de nombreux analystes n’ont pu se concrétiser. Le bloc n’a pas volé en éclats. Il est resté compact même s’il y a quelques frondeurs qui ont fait l’option d’aller « se chercher » dans le cadre de l’élection présidentielle prévue désormais pour le 6 mars 2016. Combler le vide que créent ces départs et surtout faire gagner le candidat Lionel Zinsou au premier tour, c’est visiblement l’objet du partenariat signé par les Fcbe, le Prd et la Rb. Si les ténors du Parti du renouveau démocratique (Prd) et de la Renaissance du Bénin (Rb) affichent leur optimisme quant à la victoire par K.O du premier ministre, en face les voix s’élèvent de plus en plus pour démontrer l’impossibilité pour l’alliance dite républicaine de réaliser son rêve.
A ce jour, la première force politique au Bénin, c’est bien les Fcbe dont le leader charismatique reste le président de la République, Yayi Boni. Et quand en pleine fièvre de la présidentielle, c’est-à-dire le dimanche 27 décembre 2015 sur la télévision Canal 3 Bénin, le député de l’ « Opposition », Candide Azannaï, en vient à avouer qu’il est impossible de battre Yayi Boni alors même que la candidature de Lionel Zinsou était déjà connue de tous, l’on est en droit de se demandersi ce lieutenant du candidat Patrice Talon voulait dire de façon implicite que le match est plié ? L’élu du peuple a même été on ne peut plus clair. Pour lui, la seule condition pour barrer la voix à Yayi et les Fcbe, c’est de retrouver le mécanisme du 19 mai 2015, qui a permis aux forces politiques, alors opposées au Pouvoir, de porter au perchoir Me Adrien Houngbédji, président du Prd. Contre toute attente, et ce, quelques deux semaines après cette déclaration du député Azannaï, plusieurs forces et personnalités politiques de l’ « Opposition » ont rejoint les Fcbeen soutien à la candidature du Premier ministre. Certes, avec quelques départs des rangs des Fcbe. Cependant, au même moment que les pro Zinsou affirment, qu’avec les nouvelles recrues, entre autres, le Prd et la Rb qui constituent sur l’échiquier politique national les 2ème et 3ème partis politiques, « le K.O sera plus retentissant », à l’opposé notamment du camp des candidats qui se réclament de la « rupture » qui, eux, soutiennent mordicus que c’est une mission impossible. L’argument premier avancé est qu’il y a une pléthore de candidats (33 au finish) avec des candidats d’envergure à savoir Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irenée Koupaki, challengers du candidat Lionel Zinsou. Les deux premiers, surtout, à cause de leurs surfaces financières. L’autre ficelle sur laquelle jouent les adversaires du Pouvoir, c’est que, selon eux, « le peuple » n’aurait pas adhéré à cette alliance scellée par le Prd et la Rb avec les Fcbe. Mieux, dans le Nord, plusieurs fils du terroir candidats auxquels s’ajoutent Patrice Talon et Sébastien Ajavon, originaires de la partie Sud du pays, pourraient fragiliser les voix de Lionel Zinsou sans oublier le couple Rosine et Nicéphore Soglo dans un bras de fer avec son fils ainé Léhady, président de la Rb.
Houngbédji et Léhady, une lourde responsabilité
« Léhady Soglo et Adrien Houngbédji ont vendu des coquilles vides à Lionel Zinsou », « Lionel Zinsou a emprunté des logos », « Lionel Zinsou n’ira pas au second tour »… Bref, autant de piques qu’essuient la Rb et le Prd depuis le 12 janvier, date d’officialisation de l’alliance républicaine. Ce qui a d’ailleurs provoqué l’ire de Me Adrien Houngbédji qui, sur la télévision nationale, s’est dit serein, confiant de ce qu’il fera le plein comme à l’accoutumée dans les bastions réputés Prd. Cet optimisme du leader des Tchoco-tchoco avait été déjà affiché par ses proches Augustin Ahouanvoebla, député à l’Assemblée nationale ; Charlemagne Honfo, maire de la Commune de Sèmè Podji, et bien d’autres figures de proue du parti, qui ont juré que leur candidat, Lionel Zinsou remportera la bataille par K.O. Au niveau de la Rb, l’engagement et la détermination ne sont non plus moindres. Mais la question qui mérite d’être posée est de savoir si face à l’enjeu, Léhady Soglo, Luc Atrokpo, Blaise Ahanhanzo Glèlè, Boniface Yehouétomè parviendront à confirmer leur hégémonie à Cotonou, Bohicon, Abomey et Zakpota ? En effet, sur des terrains où les deux magnats Ajavon et Talon entendent tout broyer sur leur passage, beaucoup d’observateurs estiment qu’il y aura de la matière à analyser au soir même du 6 mars. Voir Me Adrien Houngbedji perdre le contrôle de ses fiefs légendaires, ce serait un fait historique. Pour certains analystes d’ailleurs, Lionel Zinsou au second tour, c’est ni plus ni moins un accord inutile que les Fcbe ont scellé avec les deux premiers partis politiques au Bénin. Eu égard à tout ce qui précède, l’élection présidentielle du 6 marsprochain, s’annonce donc comme un véritable challenge pour les deux forces politiques les plus citées de l’alliance républicaine, parce que vues comme des partis appelés en renfort.
Jacques A. BOCO