Lionel Zinsou est sans conteste le nom qui a le plus agité le landerneau politique béninois ces derniers mois. Sa nomination au poste de premier ministre, sa désignation en tant que candidat unique des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE, le parti au pouvoir au Bénin) à la prochaine élection présidentielle et le ralliement de deux des plus grandes formations politique du pays à sa candidature ont fait couler beaucoup d’encre, de salive et de venin.
Mais qu’en dit l’intéressé lui-même? «Je ne commenterai pas la polémique et je ne répondrai pas aux attaques», annonce-t-il d’emblée en nous recevant dans sa résidence de Cotonou. Il est vrai qu’il est plus à l’aise dans le débat d’idées et c’est sur ce terrain qu’il nous entraîne assez vite. De l’emploi des jeunes, son cheval de bataille, au financement de l’Economie via la création d’un fonds souverain à partir des excédents de la sécurité sociale, en passant par l’amélioration des performances de l’administration, Lionel Zinsou dévoile une partie de sa vision pour le Bénin.
Voilà maintenant presque neuf mois que vous avez fait un saut en passant d’une vie d’économiste, de théoricien, à celle de politicien et donc d’homme de terrain. Quel a été selon vous l’évènement le plus marquant de votre nouvelle vie?
A mon avis, ce qui s’est passé de plus important dans les derniers mois c’est qu’un certain nombre de rassemblements politiques se sont formés. Les trois partis qui se sont opposés le plus souvent dans leur histoire des dix à quinze dernières années et qui à eux trois rassemblent les 3⁄4 des élus du pays, soutenant la même candidature, sont prêts à un e effort d’union nationale sur un gouvernement qui permette de trouver un élan en matière de développement. S’il y a des réformes à faire, on pourra les faire avec une base législative large, puisque l’assemblée a encore 4 ans devant elle. Et donc, maintenant, on dispose d’un deuxième atout en dehors de la démocratie, c’est un certain degré de consensus et d’union nationale. Or si vous avez de la démocratie et du consensus voire de l’union nationale pour faire des réformes, ça peut donner un élan. Cette combinaison-là, on ne l’avait jamais eu au Bénin.
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