Célestine Zanou, la directrice nationale de campagne du candidat Abdoulaye Bio Tchané, est montée au créneau samedi dernier, 27 février au cours d’une conférence de presse pour désavouer Boni Yayi, le chef de l’Etat qui aurait tenu des propos tendancieux au cours d’une de ses sorties.
«Boni Yayi doit démissionner avant le terme de son dernier mandat le 06 avril prochain». C’est l’exigence de l’alliance Abt qui condamne le discours du chef de l’Etat le 25 février dernier à Ouaké. «A Ouaké, le 25 février 2016, le Président de la République a consacré la partition officielle du pays en Nord et Sud. Il a lancé un appel à la sécession, à la guerre civile entre les sensibilités socioculturelles de notre pays, entre les membres d’un même espace géopolitique et par extension entre les communautés religieuses de notre pays» a déclaré Célestine Zanou. Pour elle, la Cour constitutionnelle et les autres institutions de la République, les Organisations de la société civile et le peuple béninois doivent réagir comme un seul homme pour défendre l’héritage national et la patrie en danger». En réalité souligne-t-elle, « il y a parjure consommé au sommet de l’Etat. Il y a flagrant délit de rupture du contrat social. Il y a violation sans nuance de la Constitution du 11-12-90 et de toutes les lois de la République ». «Et pour cela, la destitution du Président Boni Yayi doit être une réalité. Il ne doit pas aller au terme de son mandat», a-t-elle martelé tout en rappelant que Yayi n’est pas à son premier coup. A l’en croire Boni Yayi est dans la logique de «après moi, le déluge ! ». Alors, elle lance un appel afin e l’en empêcher par les voies les plus démocratiques et les moyens les plus légaux que met à disposition la Constitution du 11-12-90”.
Lire ci-desous la déclaration de ABT-DCBD
COALITION ABT-DCBD
Pourquoi la destitution de Boni Yayi est devenue un impératif
Les cinq (5) considerations de la directrice nationale de campagne de l’alliance abt-dcbd
Première considération
Une Conférence de presse de cette nature et en pleine campagne électorale,
POUR QUOI FAIRE, SI CE N’EST L’URGENCE. ?
- Le Bénin est en péril de gouvernement. Notre Etat vient de perdre celui qui est censé incarner et symboliser sa TETE. La locomotive déjà vacillante vient irrémédiablement de se déconnecter du train, laissant les wagons en péril
- Il y a parjure consommée au sommet de l’Etat
- Il y a flagrant délit de rupture du contrat social
- Il y a violation sans nuance de la Constitution du 11-12-90 et de toutes les lois de la République
NB. Faire écouter l’élément AUDIO du 25-02-16 à Ouaké et qui justifie l’urgence et montre que l’heure est grave.
Deuxième considération
En convoquant cette conférence de presse
QUE VOULONS-NOUS DIRE
- Le Président de la République confirme qu’il est une menace pour l’Unité nationale qu’il est constitutionnellement investi pour garantir et défendre
- Le Président de la République vient de consacrer la partition officielle du pays en Nord et Sud ; il vient de lancer un appel à la sécession.
- Le Président de la République vient d’appeler à la guerre civile entre les sensibilités socioculturelles de notre pays, entre les membres d’un même espace géopolitique et par extension entre les communautés religieuses de notre pays
NB. L’heure est grave et tous les ingrédients sont réunis pour une déflagration nationale
Troisième considération
Par notre Conférence de presse,
QUELLES SONT LES CIBLES VISÉES ?
- Le Président de la République qui n’est pas à son premier essai sur la gravité de ses propos et les sanctions qu’il encourt car nul n’est au dessus de la loi.
- La Cour Constitutionnelle : Elle est appelée à prendre ses responsabilités face à des propos gravissimes au regard de la position de celui qui les tient et du contexte éminemment sensible et fragile dans lequel se trouve actuellement notre pays, le Bénin. Nous sommes en campagne électorale !!!
- Toutes les autres Institutions de la République, afin qu’elles se démarquent, chacune en ce qui la concerne, de la dernière dérive jamais orchestrée dans notre pays depuis 1960.
- Les Organisations de la Société Civile (Elles doivent réagir et jouer leur rôle d’interface afin de prévenir ce que le Président a clairement annoncé)
- Tout le Peuple du Bénin, afin qu’il se lève comme un seul homme pour défendre l’héritage national et la patrie en danger
Quatrième considération
A travers cette Conférence,
QUEL EST L’OBJECTIF VISE ?
La destitution de Monsieur Thomas Boni YAYI en qualité de Président de la République. Cf. la Constitution du 11-12-16, notamment en ses articles 2 et 41 :
- Art. 2 : « La République est une et indivisible. »
- Art.41 « Le PR est le chef de l’Etat. Il est l’élu de la Nation et incarne l’unité nationale. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale et du respect de la Constitution. »
Cinquième considération
Pour exiger la destitution de Boni Y1AYI
QUEL EST NOTRE ARGUMENTAIRE ?
Tous les modes de raisonnements convergent vers la thèse d’une destitution de Boni Yayi .
Ainsi :
- Au plan syllogistique
La Constitution du 11-12-90 prévoit que le PR est garant de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire nationale et tout ce qui en découle ; OR l’actuel PR vient de violer pour la énième fois et de la façon la plus ostentatoire ces différentes dispositions de notre Loi fondamentale ; DONC l’actuel PR, Monsieur Thomas Boni YAYI, doit être traduit devant la haute Cour de Justice pour sa destitution
- Au plan généalogique (D’où parle Monsieur Thomas Boni YAYI ? Quel type d’acteur politique parle en lui quand il parle ?)
Tout le monde connaît désormais l’homme à qui on a à faire, même le dernier des Béninois le connaît. Monsieur Boni YAYI n’est pas à son premier essai. Rappelez-vous tous ses coups de semonces contre l’unité nationale, l’intégrité du territoire, la sécurité collective, lesquels coups de semonces ont amené la Cour Constitutionnelle à prendre à son encontre une décision par laquelle elle constate que l’actuel Chef de l’Etat méconnaît la Constitution qu’il est pourtant censé défendre et garantir. Il est le champion toutes catégories politiques confondues du « Diviser pour régner »
Par l’acte de Ouaké et la singularité de l’écho qu’il propage, l’homme vient de signer son dernier forfait contre la République, il a tiré les dernières conséquences fatales de son autre logique de gouvernement : « Après moi, le déluge ! » Et il faut absolument l’en empêcher par les voies les plus démocratiques, moyens les plus légaux que met à notre disposition la Constitution du 11-12-90
- Au plan de l’ironie philosophique (Qui est l’art par excellence de démasquer l’adversaire ou le malfaiteur)
Monsieur Thomas Boni YAYI prétend prémunir notre Peuple et notre démocratie contre la déflagration et ce que je ne veux nommer ici. Mais en réalité, qu’est-ce qu’il fait et qu’est-ce qu’il veut ? Comme un sophiste qui dit une chose et son contraire, il se dit Président d’une seule nationalité, ayant un seul objectif, la paix, mais en même temps, il affirme que si une partie du pays, un région du pays, s’entête pour porter son suffrage sur un candidat ressortissant de cette zone pour le porter au pouvoir, il y aura affrontement. Allez-y comprendre quelque chose ! Pour ma part, j’affirme, qu’en prenant la décision d’influencer le suffrage des électeurs, car c’est de cela qu’il s’agit , il arrose de sa dernière eau la graine de la division et de l’explosion qu’il a semé pendant ses dix (10) ans de pouvoir. Avec lui, il ne s’agira de maïeutique socratique, mais d’ironie. Car c’est un sophiste et un destructeur de ce qui appartient à tous !
Enfin, au plan de la dialectique (Qui est l’art par excellence de la logique des contraires)
Et là, l’opportunité nous est donnée de nous poser la question suivante : Mais au fait, si nous suivons bien les propos de Ouaké repris et amplifiés au Palais de la Présidence de la République devant les artistes :
Qui est le candidat du Nord ? et Qui est le candidat du Sud ? Quels sont les critères sur lesquels se fondent Boni YAYI pour dire que tel ou tel candidat à la présidentielle de 2016 est candidat du Sud ou candidat du Nord ? Est-il dans ses prérogatives de s’arroger le droit de nous montrer, comme il l’a fait, qui est qui et qui est d’où dans la République et au sein de la Nation ?
Si l’on s’en tient au candidat sur qui Boni YAYI prétend ainsi miser aujourd’hui, on peut bien s’accorder. En effet, si ce qu’il dit est vrai, et supposant même qu’il parle du candidat Lionel ZINSOU, le raisonnement est le suivant :
• Lionel ZINSOU est Administrateur à la Fondation Afrique-France et il y est nommé par le gouvernement français ; il est également Administrateur au Fonds PAI. Et c’est comme tel – et sachant bien que tel est son profil – qu’il est nommé Premier Ministre au Bénin et Candidat à la Présidentielle de 2016, en violation de tous les textes de la République. Il a donc une double allégeance à notre pays et à la France. Se pose donc la question de savoir dans combien de sociétés le candidat Lionel ZINSOU, si c’est de lui que parle Boni YAYI, est encore Administrateur ? En tout état de cause, les deux premiers critères le disqualifient déjà pour être Premier Ministre d’un Etat souverain autre que la France ? A moins que, comme cela fait objet de supputations, le Président Boni YAYI ait sous cape son candidat du Sud qui ne serait pas alors notre compatriote Lionel ZINSOU. Et même dans ce cas de figure, cela ne dispense pas Boni YAYI d’une destitution qui doit être constatée par les instances compétentes.
• Ainsi, même la logique des contraires nous convoque au gouvernement de la raison. C’est dire qu’au regard de ses fonctions d’Etat en France, Lionel ZINSOU ne peut être Premier Ministre au Bénin ni candidat à la Magistrature Suprême du Bénin. Mais au regard de sa double nationalité, avant qu’il puisse être Premier Ministre, encore faudrait-il qu’il se décharge complètement de ses différentes fonctions d’Etat en tant que citoyen français. Or, il ne l’a pas fait, en tout cas pas à notre connaissance jusqu’à ce jour. Donc, le citoyen par qui cet acte paradoxal a été rendu possible est fautif et, ne saurait prétendre occuper le fauteuil présidentiel chez nous au Bénin.
En ma qualité de Directrice Nationale de Campagne du Candidat de l’Alliance ABT-DCBD, je voudrais ici en appeler solennellement et avec gravité à la Communauté nationale et internationale, à tous nos Amis de par le monde, afin que soit enclenchée la procédure de destitution de l’actuel Président de la République.
Je sors pour saisir la Cour Constitutionnelle, afin de l’entendre par les sept sages que les propos de Ouaké amplifiés devant les artistes hier à la Présidence par Thomas Boni Yayi sont synonymes de parjure et passible d’une procédure de destitution.
Le Président de la République semble mettre en avant l’équilibre géopolitique auquel nous sommes mieux attachés ; et à supposer qu’on veuille un court instant le suivre dans son raisonnement, si son souhait gauchement exprimé devrait être réalité, alors toutes les institutions seraient dirigées par des ressortissants d’une région. Quelle intelligence !!!
En ce qui nous concerne à l’Alliance Abt, nous avons posé des actes forts de l’unité nationale et somme à l’aise dans cette adresse pour dénoncer les propos et éviter à une sanction exemplaire.
Vive l’Unité Nationale !
Vive la République !
Vive le Bénin, un et indivisible !
Wandji A.