A la faveur d’une déclaration de presse, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a interdit aux magistrats impliqués dans le processus électoral de participer aux formations de coordonnateurs d’arrondissement organisée par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Elle fustige le fait que la Cena, comme en 2015, a écarté pour des raisons inavouées, certains magistrats candidats aux fonctions de coordonnateurs d’arrondissement au profit de partisans sans profil requis.
Cette décision fait suite à une Assemblée générale extraordinaire tenue le vendredi 26 février 2016 où il a été question de faire le point relatif à la position de l’Unamab sur la décision de la Cena en date du 22 février 2016 portant nomination et attribution des coordonnateurs d’arrondissement pour les consultations électorales de 2016 en République du Bénin. En effet, l’Unamab fustige le fait que la Cena, comme en 2015, a écarté pour des raisons inavouées, certains magistrats candidats aux fonctions de coordonnateurs d’arrondissement au profit de partisans sans profil requis. Concrètement, il ressort de la liste querellée que sur les 222 magistrats candidats, seuls 169 ont été retenus en violation de l’article 28 du code électoral que « le coordonnateur est désigné prioritairement parmi les magistrats encore en exercice ou à la retraite ».
En effet, le 24 décembre 2015, le Be/Unamab a reçu ampliation d’une lettre adressée au Garde des sceaux par le Président de la Cena demandant la liste des magistrats qui désirent officier en qualité de coordonnateur d’arrondissement. Par lettre en date du 07 janvier 2016, le Garde des sceaux a transmis à la Cena une liste de deux cent vingt deux (222) magistrats postulants au poste de coordonnateurs d’arrondissement. Mais force est de constater que la Cena a publié une liste des coordonnateurs d’arrondissement écartant certains magistrats-candidats aux fonctions de coordonnateurs d’arrondissement au profit de partisans sans profil requis. Face à cet état de choses et malgré les différentes dénonciations de cette liste par l’UNamab et la saisine de la cour constitutionnelle par certains magistrats omis, la Cena s’est murée dans un mutisme inquiétant. Après analyse de la situation, l’Unamab a décidé d’impartir à la CENA un délai de quatre (04) jours expirant le 1er mars 2016 pour se conformer aux dispositions de la loi. Passé ce délai, l’Unamab sera dans la triste obligation de demander à ses membres de se retirer du processus électoral pour éviter à la magistrature d’être comptable d’une élection peu respectueuse du code électoral. En attendant, elle a demandé à ses membres de surseoir à participer à toute formation de coordonnateurs d’arrondissement organisée par la Cena.