A six jours du premier tour de la présidentielle de 2016, les nuages se dissipent lentement mais sûrement sur l’issue du scrutin du 6 mars prochain. Des trente trois candidats logés dans le starting-block, cinq ont actuellement de réelles chances de succéder au soir du 6 avril 2016 à Boni Yayi. Ces favoris avec qui il faut compter pour le sprint final sont Lionel Zinsou, Sébastien Ajavon, Patrice Talon, Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irénée Koupaki. Et pour cause. Depuis le début de la campagne électorale, ces 5 candidats font montre d’une réelle détermination. Mais avant, ils avaient des atouts indéniables qui les placent en pole position.
Zinsou, le favori des leaders politiques
Le premier des candidats qui aborde la présidentielle avec des avantages à faire pâlir les autres candidats, c’est le premier ministre Lionel Zinsou. Il est porté par une grosse coalition composée des alliances Fcbe, Ub, Eclaireur et des partis Prd, et Rb pour ne citer que ceux-là et forcément des personnalités politiques comme le président sortant Boni Yayi, celui de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, les ministres d’Etat, Komi Koutché, François Abiola, Soumanou Djimba et l’ensemble des ministres du gouvernement, les députés Barthélémy Kassa, André Okounlola, Lucien Houngnibo, Edmond Agoua…les maires Léhady Soglo, Luc Atrokpo et bien d’autres soutiens. Bref, c’est le candidat qui dispose le plus du soutien des leaders politiques. Mais, reste à voir si l’engouement de la classe politique autour de la candidature du Franco-Béninois se traduira dans les urnes le 6 mars prochain.
Ajavon, comme un champion
Mais, d’ores et déjà, Lionel Zinsou et ses soutiens savent que l’un des tout premiers obstacles sur la route de la Marina s’appelle Sébastien Ajavon. Depuis son intrusion dans le cercle des présidentiables, le magnat de la volaille a réussi à arracher le soutien d’une grande partie des acteurs politiques. Le 1er questeur de l’Assemblée nationale, Valentin Aditi Houdé, les députés Rachidi Gbadamassi, Janvier Yahouédéou, Mathurin Nago, Abdoulaye Gounou, les députés du Madep, le Psd de Emmanuel Golou, les maires Cyriaque Domingo et la liste des personnalités politiques qui se battent pour porter à la Marina, Sébastien Ajavon au soir du 6 avril prochain n’est pas exhaustive. De plus, le milliardaire de Djeffa surfe sur non seulement ses nombreuses œuvres sociales sur le terrain mais aussi sur sa position du président du patronat pour bénéficier du soutien de nombreux hommes d’affaires. Toutefois, si Sébastien Ajavon tient à gravir la dernière marche de la course à la présidentielle, il doit améliorer son discours politique et surtout espérer que les leaders qui le portent mouillent véritablement le maillot.
Patrice Talon, le stratège de la campagne
De son côté, Patrice Talon est la grande attraction du scrutin du 6 mars prochain. L’ennemi numéro un du régime en place et ancien exilé politique, comme une araignée, tisse sa toile pour rafler le maximum de suffrages des électeurs. Elevé par sa stratégie sur le terrain marquée par un porte-à-porte redoutable avec la complicité des jeunes acquis à sa cause et les soutiens d’une partie de la classe politique notamment l’And de Barnabé Dassigli, Restaurer l’espoir de l’honorable Candide Azannaï, Alternative citoyenne du président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Joseph Djogbénou, l’Alliance Soleil de Sacca Lafia, le député Dakpè Sossou, le magnat du coton peut déjouer tous les pronostics dans les urnes. D’ailleurs, ce ne sont pas les cotonculteurs et autres irréductibles opposants à Yayi qui seront contre la victoire de l’homme d’affaires le 6 mars prochain.
Abt pour le boulevard du septentrion
De victoire, l’ancien directeur Afrique du Fmi, Abdoulaye Bio Tchané a des raisons aussi d’en rêver. Présent dans le trio de tête de la présidentielle de 2011, il a, cette fois-ci, le boulevard de la partie septentrionale du Bénin pour marquer des points. Et si Abt profite effectivement dans les urnes des fiefs gardés de main de maître par Boni Yayi depuis 2006, il n’y aura aucune raison qu’il ne se retrouve pas dans le peloton de tête. De même, ce technocrate expérimenté dans la gestion des affaires publiques fait une excellente campagne électorale et peut espérer que les électeurs indécis se rallient à sa cause.
Pik, pour imposer son idéal pour le Bénin
L’autre candidat qui fait une campagne irréprochable, c’est Pascal Irénée Koupaki. L’ancien premier ministre est décidé, en témoigne ses affiches qui inondent les grandes artères, à saisir sa chance pour franchir le 6 avril prochain, les marches de la Marina. Technocrate comme Abt, il séduit tout aussi l’électorat par son concept de Nouvelle conscience. Aussi, peut-il miser sur la réaction d’une bonne partie des électeurs en défaveur de la candidature des hommes d’affaires et du candidat de la coalition Fcbe-Prd-Rb imposé par Boni Yayi pour faire sensation. En somme, Pik travaille sérieusement depuis quelques jours, à moissonner dans le lot des électeurs indécis. Réussira-t-il et pourra-t-il ravir la vedette à ses plus sérieux challengers le 6 mars prochain ? Encore quelques jours pour être fixé sur la vérité des urnes et savoir lequel des cinq favoris prêtera serment le 6 avril prochain.
Angelo DOSSOUMOU