« Dans l’optique de la lutte contre la fraude électorale et la recherche maximale de la transparence, du scrutin du 06 mars 2016, les forces de défense et de sécurité veilleront à la mise en œuvre de l’interdiction d’introduire dans les bureaux de vote des moyens de communication à savoir les téléphones portables et autres gadgets du genre ». C’est cette décision du conseil extraordinaire des ministres du jeudi 25 février 2015, qui a provoqué la sortie, hier mardi, du député et Avocat, Joseph Fifamè Djogbénou. A la faveur d’une conférence de presse, cet allié du candidat à la présidentielle, Patrice Talon a jugé ladite décision d’inopportune. « Il est interdit d’interdire ce qui n’est pas interdit », s’est indigné le directeur national de campagne de Patrice talon. Joseph Djogbénou, défenseur des droits de la veuve et de l’orphelin, on peut a priori dire qu’il défend une cause qui pourrait prospérer. Mais, hélas...
En effet, quand on regarde dans le rétroviseur, on se rend à l’évidence que l’interdiction de l’usage des moyens de communication lors d’un vote n’est pas une première au Bénin. L’histoire de l’Assemblée nationale, qui est le symbole du peuple, reste vivace dans les esprits. En effet, le 15 mai 2015, date mémorable, alors que le Parlement devait élire les membres du bureau dont le président qui est aujourd’hui Me Adrien Houngbédji, l’usage des portables, Smartphones et autres, a été strictement proscrit. Et les députés de la 7ème législature dont Djogbénou qui est l’émanation du peuple, ont observé dans la discipline la décision. Aujourd’hui on peut se demander pourquoi en son temps une telle décision a été prise à l’Hémicycle ? Mieux, pourquoi en son temps Me Djogbénou n’y avait pas trouvé d’inconvénients ? Cette attitude de l’élu du peuple frise de l’acharnement contre le gouvernement et peut, en même temps être considérée comme un plongeon dans une piscine vide. Car, dans les mêmes conditions, les mêmes causes peuvent toujours produire les mêmes effets. Si pour des raisons de sécurité liées à une élection ou à un vote, l’on a pu interdire, au niveau micro, l’usage de ces moyens de communication pourquoi on s’émeut d’une telle décision au niveau supra surtout que c’est le gouvernement qui est garant de la paix et de la sécurité. Joseph Djogbénou ferait mieux de sensibiliser les populations pour le respect de la décision comme lui-même l’a fait quelques mois plus tôt à l’Assemblée nationale, au lieu de rester dans des dénonciations sans fondement. La décision, elle est prise contre tous les citoyens et non contre une sensibilité politique qui n’est d’ailleurs pas la seule à savoir utiliser les téléphones portables. La balle est donc ronde pour tous les 33 candidats.
Worou BORO