Le président de l’Ong Alcreer (Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme) s’est insurgé, le mercredi 2 mars 2016 lors d’une conférence de presse, contre le communiqué du gouvernement qui interdit l’utilisation des téléphones portables dans les centres de vote.Retour ligne automatique
Avec un ton assez grave qu’on lui connaît, Martin Assogba appelle le peuple béninois à la vigilance tout au long du processus électoral en cours devant permettre de connaître le prochain président de la République. « Il se passe des choses dangereuses que nous devons dénoncer sans porter de masque », a-t-il déclaré dans ses propos liminaires face aux journalistes. Pour cet acteur de la société civile, le chef de l’Etat a un plan qu’il est en train de dérouler avec pour but final la victoire de son premier ministre, Lionel Zinsou. Et pour y arriver, des techniques de fraudes telles que le bourrage des urnes seraient en préparation, selon Martin Assogba pour qui l’interdiction des téléphones portables par le gouvernement vise à empêcher les états-majors des candidats à compiler les résultats du scrutin ou disposer d’éventuelles preuves de fraudes. Il conseille à Yayi Boni d’éviter de s’immiscer dans l’organisation des élections en prenant des décisions qui pourront amener la population à se rebeller. Le numéro 1 de l’Ong Alcreer est revenu sur certains propos tenus par le président de la République au cours de cette période de campagne électorale et qui, selon lui, ne garantissent ni la paix, ni l’unité nationale. L’ardent défenseur de la société civile voudrait assister à une élection libre et transparente le 6 mars prochain. « Personne ne va imposer aux Béninois un président mal élu. Si cela devrait être le cas, il y aura la désobéissance nationale jusqu’à ce qu’on reprenne les élections », a-t-il lancé. Martin Assogba invite le peuple à ne pas prêter flanc au jeu des vendeurs d’illusions dont le seul objectif est de créer la cacophonie dans la République afin qu’il y ait le déluge après eux. Il conseille aux différents candidats de maintenir la veille et de bien rémunérer leurs représentants dans les bureaux de vote le jour de l’élection afin que ceux-ci ne soient débauchés par le pouvoir de l’argent au dernier moment. Les critères du choix de ces représentants doivent surtout tenir compte de l’instruction et des partisans engagés, a-t-il ajouté. Le cas des affiches de candidats vandalisées par des citoyens indélicats dans les différentes villes du pays n’a pas été occulté au cours de cette conférence de presse. Martin Assogba appelle les uns et les autres à poser des actes pacifiques. Il s’est aussi offusqué de la manière dont l’impression et la distribution des cartes d’électeur se fait au Centre national de traitement Cnt. Le président du Cnt, Chabi Kassimou lui aurait confié que l’impression des cartes d’électeur des départements du Mono et de la Donga serait en cours d’impression alors que les populations du Couffo et ceux du Zou risquent d’aller aux urnes sans ces nouvelles cartes d’électeur.
Marcus Koudjènoumè