La messe de la campagne pour la présidentielle de 2016 est fortement animée. Avec brio, chaque présidentiable s’emploie à faire vivre au peuple béninois des moments passionnants. Chacun d’eux y va de sa manière pour mobiliser assez de militants autour de son projet de société. De diverses techniques et stratégies sont multipliées pour convaincre l’électorat. Affiches par ci, porte-à-porte par là; concerts et caravanes, etc, amplifient la pression. Le mercure monte et la mobilisation se fait de plus en plus forte. D’ailleurs, en cette veille de fin de campagne, les villes de Cotonou et de d’Abomey-Calavi vibrent au son des caravanes. Ces dernières 72h, les candidats ne cessent de les multiplier. Elles sont même organisées au même moment rendant du coup la circulation difficile. L’embouteillage règne désormais en maître. Les bouchons sont énormes. Difficile de traverser les ronds-points en ces derniers jours. Le mercredi 02 mars, par exemple, la traversée, aux environs de 15h, du carrefour Etoile rouge à Cotonou, a été pénible. De longues voitures, de petites aussi, des motos et bien évidemment des militants décorés et habillés aux couleurs de leurs candidats, envahissent les artères. Du jaune de Koupaki; du rouge de Lionel Zinsou; l’orange de Abdoulaye Bio Tchané; le bleu de Sébastien Ajavon et de Patrice Talon; donnent en ces derniers jours, de vives couleurs à la capitale économique du Bénin. Il y a quelques incidents notés tout de même. Des individus mal intentionnés se sont découvert "les talents" de vandale. Les affiches de plusieurs candidats ont été détruites à Cotonou comme à Abomey-Calavi. Mais ces actes n’ont pu dégénérer. Les états-majors des différents candidats ont su les gérer. Certains observateurs s’étaient même étonnés de la campagne relativement apaisée connue jusque-là. Pour eux, ce n’était pas gagné d’avance puisque les relations entre le Chef de l’Etat et l’homme d’affaires Patrice Talon étaient très houleuses avant le 19 février 2016. Certains avaient redouté un choc verbal entre les deux hommes. Mais le roi de l’or blanc continue de mener une campagne de leader. Les états- majors des candidats circulent librement à part les incidents liés à l’avion de l’équipe d’Abdoulaye Bio Tchané. Vitalité de la démocratie, est-on tenté de dire.
Des sobriquets … Sur le terrain, chaque candidat s’est attribué des titres pour séduire les électeurs. Ils ont fait recours à leur imagination pour mieux se vendre. L’homme d’affaires, Sébastien Ajavon s’est autoproclamé «Professeur agrégé d’économie appliquée de trouver les solutions aux problèmes du Bénin », s’est justifié le candidat Pascal Irénée Koupaki lors d’un meeting. Patrice Talon, lui, s’affiche comme le candidat de la Rupture avec le slogan « Pata pata Agbonnon. Face aux foules, ils ont été ingénieux. Seulement, il faut bien que les populations décryptent leurs messages.
Bataille de la toile…
Les candidats étaient sur le terrain. Mais ils étaient aussi présents sur les réseaux sociaux. Leurs cellules de comunication entretiennent leurs images sur la toile pour conquérir, les éclairés et la jeunesse de plus en plus dépendante de l’internet. Plusieurs jeunes ont été "recrutés" pour accompagner lesdites cellules. Lionel Zinsou, Sébastien Ajavon, Patrice Talon, Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irénée Koupaki se sont imposés dans cette bataille. Les 28 autres candidats qui contrôlent une artillerie moins lourde, n’ont pu faire de meilleures performances sur l’internet. A tout le moins, ils y ont mobilisé moins d’adhérents puisqu’ils n’étaient pas suffisamment au cœur des débats. Pour beaucoup, la bataille de la toile devrait influencer dans les grandes agglomérations le choix des électeurs. Ils estiment que depuis une dizaine d’années, les technologies de l’information ont modifié les comportements et les modes de vie et s’imposent de jour en jour aux politiques. La campagne électorale prend fin officiellement ce vendredi à minuit. Mais les internautes continueront certainement à travailler pour leurs leaders jusqu’au soir du 06 mars 2016 malgré les prescriptions du Code électoral. Et pour cause. Rien ne peut pour le moment les arrêter devant leurs outils de communication.