( Aux amis béninois)
Les urnes austères vont rendre leur verdict;
Vous le saviez avant, il n’y a qu’un seul fauteuil;
Certains forcément devront faire le deuil
De leur grande ambition. Surtout pas de vindicte!
Dès que sonne l’heure, préparez un discours
En l’honneur du gagnant, alors le camp adverse
Même si vous êtes des concurrents acerbes,
Saura reconnaitre que vous pesez très lourd.
Surtout ne pleurez pas ce que vous allez perdre:
L’argent, les illusions des amis et parents,
Ceux qui venaient vous voir pour se mettre en rang
Et proclamer que vous êtes le futur maître.
Certains vous entourent pour vous piquer des sous;
Ainsi marche ce monde appelée politique
Que l’on connait trop bien sous les cieux des tropiques;
Mais il faut l’accepter pour aller jusqu’au bout.
Perdre à des élections n’est pas la fin des temps
Pour un honnête homme, car avant vous des hommes
Ont perdu plusieurs fois, mais plus tard, ce fut comme
S’ils ont toujours gagné, tel François Mitterrand.
S’il y a un vrai gagnant, appelez le avant
Le résultat final à la vue des tendances;
Il faut jouer franc jeu et bannir la violence
Qui n’a jamais réussi à sauver un perdant.
S’il y a quelques doutes, ne prenez pas les armes;
Car un pouvoir conquis par l’effet de canons,
Est le plus sur moyen de plonger la nation
Dans la désolation, la misère et les larmes.
Préparez vous déjà pour la prochaine fois;
Soyez persévérant comme fait un athlète;
Sans doute dans cinq ans, on vous fera la fête;
Un futur Président doit jouer comme un roi.
Joseph Kokou Koffigoh
(ancien premier ministre togolais)
Poème inédit
Lomé le 4 mars 2016