Le village d’Agouna, dans la commune de Djidja vit une situation dramatique. Les populations peinent à trouver de l’eau potable pendant que l’électricité est un luxe que l’Etat ne compte pas leur offrir.
Amir NABIL
16 mille âmes contraintes de partager un seul point d’eau. Des kilomètres parcourus par les femmes pour y arriver. De longues heures d’attente avant d’avoir son tour, et des bagarres aux conséquences sanitaires dramatiques. Les habitants de l’arrondissement d’Agouna dans la commune de Djidja vivent le martyr. D’après nos investigations, cette situation est créée par une panne mécanique du groupe électrogène qui pompe l’eau pour alimenter le seul château d’eau du village. Ce générateur est hors d’usage depuis des mois et malgré les incessantes plaintes et appels au secours lancés à la mairie de Djidja rien n’y fît. Les autorités communales avec en tête le maire de Djidja gardent un silence coupable et regardent avec passivité les populations qui n’arrivent pas à trouver le liquide précieux pour étancher leur soif. La situation est compliquée par la saison sèche qui sévit actuellement dans la région. Les populations n’ont en effet aucune autre alternative pour trouver de l’eau à boire si ce n’est la seule pompe mécanique qui fonctionne encore avec des difficultés parce que, vétuste et trop sollicitée elle aussi. Cette absence d’eau que les autorités de la mairie de Djidja ne veulent pas résoudre a déjà des conséquences sanitaires très critiques. Les enfants sont déshydratés et les femmes enceintes éprouvent toutes les peines du monde. Se doucher, ou étancher sa soif relève désormais d’un luxe que quelques privilégiés arrivent à s’offrir en recourant au ‘’pure water’’.
Dans cette atmosphère électorale, un regard bienveillant envers ces populations qu’on aspire diriger ne serait pas trop. Agouna, une zone frontalière abandonnée à son triste sort malgré des programmes spéciaux au profit des frontières mérite de trouver d’eau à boire.