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Report de voix au second tour : Pourquoi Ajavon doit rester neutre
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Matin libre
Sèbastien
© aCotonou.com par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Sèbastien Ajavon, le magnat de la volaille




Arrivé 3e selon les tendances données par la Céna, le magnat de la volaille Sèbastien Ajavon se pose en faiseur de roi. Sa déclaration de soutien à l’un ou l’autre des deux qui restent en lice pour le second tour est très attendue car elle donnerait, ne serait-ce que sur le papier, un avantage psychologique à celui qu’il aura choisi. Mais quand on analyse bien la situation, ce qui arrange le plus Sébastien Ajavon, c’est qu’il demande à ceux qui l’ont soutenu de voter pour le candidat de leur choix.

En appelant à voter pour Talon ou pour Lionel Zinsou, Sébastien Ajavon court le risque de ne pas être suivi. N’étant pas un chef de parti, Sébastien Ajavon ne peut revendiquer un fief sur le territoire national, pas plus que des militants. Dans cette course pour la Marina, il a bénéficié du soutien de partis et de personnalités hétéroclites aux intérêts divergents. Il était seulement pour ces partis et personnalités le seul point commun. Et puisqu’il n’est plus désormais dans la course, chaque composante de cette coalition qui a porté sa candidature a désormais les coudés franches pour aller seule à la table de négociation. On n’imagine pas Valentin Houdé, Rachidi Gbadamassi, Claudine Prudencio ou encore Janvier Yahouédéou se faire représenter par Sébastien Ajavon sur la table de négociation, ou le laisser parler en leur nom. En plus, qu’il dise Talon ou Zinsou, il aura toujours certains membres de la coalition qui trouveront leurs intérêts ailleurs. Claudine Prudencio, pour avoir été la filleule de Emile Derlin Zinsou, grâce à qui, elle a été nommée ministre dans le gouvernement de Boni Yayi,par respect pour ce qu’a été pour elle le patriarche, peut bien faire défection et appeler les militants de l’Udbn à voter Zinsou si Ajavon faisait l’option Talon. De la même manière, si Ajavon faisait l’option Zinsou, Rachidi Gbadamassi qui s’est affiché publiquement ces derniers jours aux côtés du magnat de l’or blanc, peut bien ne pas le suivre dans ce choix.

L’un dans l’autre, les alliés de Sébastien Ajavon ont des raisons propres à eux pour ne pas suivre la consigne de vote qu’il aura donnée. Emmanuel Golou, par exemple, aura du mal à aller du côté de Patrice Talon à cause de Bruno Amoussou et Lazare Sèhouèto qui ont fait échec à sa candidature au niveau de l’Un au profit de celle de l’homme d’affaires. Il en est de même avec Janvier Yahouédéou qui comptait sur Patrice Talon pour financer sa campagne et qui a été contraint de revoir à la baisse ses ambitions.

L’autre difficulté de Sébastien Ajavon, c’est qu’un accord avec l’un ou l’autre des candidats, se fera sur la base d’une gestion partagée du pouvoir. Il aura certainement droit à du cash en compensation à ses frais de campagne mais également des postes ministériels. Dans cette kyrielle de chefs de parti et de personnalités qui l’ont soutenu, il aura du mal à les contenter tous. La posture de neutralité arrangerait donc plus ses affaires aussi bien avec ses alliés qu’avec le nouveau pouvoir qui s’installera à partir du 06 avril.

Bertrand HOUANHO
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