Le secrétaire général du Gouvernement, Alassane Tigri, a confirmé le remaniement ministériel intervenu à environ trois semaines de la fin du régime du docteur Thomas Boni Yayi. L’annonce a été faite au cours de l’édition de 20 heures du journal télévisé du vendredi 11 mars sur la chaine du service public (ORTB). En effet, le projet de remaniement avait été envoyé au parlement dans la journée du jeudi pour avis consultatif du bureau de l’Assemblée nationale. Mais un peu plus tard dans la nuit, la nouvelle de son retrait a été ventilée. Le chef de l’Etat aurait sursis au remaniement parce que, selon son entourage, le moment ne s’y prêtait pas. Mais, avec la sortie du secrétaire général du Gouvernement, on se rend à l’évidence que le nouveau Gouvernement est une réalité. Il est consacré par le décret n° 2016-125 du 10 mars 2016 et comprend trois nouveaux ministres d’Etat, à savoir, le ministre d’Etat chargé de la défense nationale, Théophile Yarou ; le ministre d’Etat chargé du travail, de la fonction publique et de la réforme administrative et institutionnelle, Aboubacar Yaya ; le ministre d’Etat chargé des Travaux publics et des Transports, Gustave Sonon. Et parlant des six nouveaux ministres, il s’agit de Toussaint Adjèhounou au Ministère de l’intérieur en lieu et place de Placide Azandé, Antoine Domah, en remplacement de Pascal Dossou Togbé au Ministère de la santé. Valentin Sokpin est allé au Ministère de la Micro finance en lieu et place de Nadine Dako Tamadaho et Frédéric Dohou est nommé au Ministère de l’industrie et du commerce. Le tout nouveau ministre chargé de l’emploi des jeunes se nomme Aziz Yarou et Clarisse Amoussou remplace Honorine Atikpa au Ministère de la famille. Comme la précédente, la nouvelle équipe gouvernementale est composée de 28 membres et les passations de service doivent être faites au plus tard le lundi 14 mars 2016, selon le communiqué lu par Alassane Tigri.
Voici ce que pensent les Béninois du dernier gouvernement de Yayi
Yannick Saîzonou, étudiant en droit
« Le chef de l’Etat est dans ses prérogatives. Même si le moment ne s’y prête pas, on lui concède ça. Et je lui souhaite bon vent et à ses nouveaux ministres qui ont accepté de rester avec lui pour les quelques jours qui restent. Pourvu que le pays avance !»
Heraclès Mètognon, enseignant
« A mon avis, le président Yayi n’a pas besoin d’un remaniement de son gouvernement à quelques jours de la fin de son second mandat. Je trouve que c’est un remaniement technique électoral ; il s’agit de la tenue d’une promesse électoraliste faite à certaines personnes. Il a agi comme pour honorer ceux qui ont mouillé le maillot et doubler le galon à ceux qui ont conservé leur électorat pour le candidat Zinsou au premier tour de l’élection présidentielle de 2016. C’est tout simplement ce que je constate.»
Narcisse Boko, Agent comptable
« Je ne suis pas dans le secret des dieux pour savoir les raisons qui ont motivé le chef de l’Etat à remanier son équipe gouvernementale. Mais tout compte fait, nous ne devons plus nous plaindre, nous sommes au soir de ce dernier mandat et le peuple a déjà décidé clairement de tourner cette page de l’histoire de notre pays. Arrêtons de le commenter, ça n’intéresse plus. »
Rock Dossou-Yovo, militant Pcb
: « Alors que nous n’avons pas fini de digérer un décret sans base réelle mais qui comporte des avantages rétroactifs avec la signature du candidat Lionel Zinsou, privilégié par des partisans de la continuité dans la gabegie, la corruption, l’enrichissement illicite, les concours frauduleux, la promotion des personnes qui ont pillé notre économie et on vient nous jeter au visage un remaniement technique qui n’a pas de sens. Il est temps que nous mettions un terme à cette comédie à la tête de notre pays…»
Josephine Mèdjigbodo, fondatrice école privée, militante Fcbe
« C’est le chef de l’Etat du Bénin et il le demeure jusqu’au soir du 05 avril 2016. Alors pourquoi devons-nous lui en vouloir pour un réaménagement technique de son équipe s’il sent qu’il en a besoin ? Les textes en vigueur lui donnent les pleins pouvoirs pour le faire. Ne soyons pas étonnés de le voir former entièrement un nouveau gouvernement avant la fin de son mandat. (…) S’il m’appelle à servir à ses côtés même le 04 avril prochain, je ne vais pas refuser. »
Yannick SOMALON