Décédé le 3 mars dernier en Afrique du Sud, le député Eric Kouagou N’dah a été inhumé samedi 12 mars dernier à Boukombé. Mais avant, sa dépouille a été exposée vendredi dernier à l’Assemblée nationale à Porto-Novo où ses collègues lui ont fait leurs adieux.
Le député Eric Kouagou N’dah repose en paix depuis le samedi 12 mars dernier. Il a été inhumé dans son village natal, Kougnangou dans la commune de Boukombé avec tous les honneurs du Bénin à travers le ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp) et la Représentation nationale où il y a laissé des traces indélébiles.
En effet, il sonnait 11 heures quand la dépouille du député de la 3e circonscription électorale est arrivée au palais des Gouverneurs à Porto-Novo en provenance du Memp, un ministère où il a servi quatre ans durant en tant que ministre. Les honneurs militaires ont accueilli l’arrivée du corps à l’Assemblée nationale avant son exposition rehaussée par la présence du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji et de plusieurs députés toutes tendances confondues venus lui faire leurs adieux.
Au nom de la Représentation nationale, le président Adrien Houngbédji s’est dit surpris de la mort brutale de son collègue. Car, selon lui, il pensait au contraire que Eric Kouagou N’dah reviendra au bercail rétabli après son évacuation sanitaire à Pretoria en Afrique du Sud. Mais Dieu a décidé autrement. Me Adrien Houn-gbédji trouve cette disparition très triste pour le Parlement au regard des qualités et des valeurs qu’incarne l’illustre disparu. Il présente Eric Kouagou N’dah comme un homme de rigueur, de fidélité, de perfection, de conviction, d’action et un militant sérieux. Il a marqué autant son village que le gouvernement et la 7e législature où il est membre de la Commission des Affaire sociales, de l’Education, de la Culture et de l’Emploi. Eric Kouagou N‘dah s’en est allé au moment où la nation béninoise attend encore tirer beaucoup de lui, note le président de l’Assemblée nationale avant de souhaiter que sa mort soit pour tous les députés une source inépuisable d’inspiration pour poursuivre l’œuvre qu’il a commencée.
Hommages
Avant le président Adrien Houngbédji, c’est d’abord Barthélémy Kassa qui a fait son témoignage sur l’homme en tant que président du groupe parlementaire République Solidarité nationale et proche du député avec qui il a été élu sur la même liste de candidature dans la 3e circonscription électorale. Il se dit frappé par la mort tragique de ce digne fils des montagnes de l’Atacora. Barthélémy Kassa confie avoir perdu un compagnon des grandes luttes politiques dans la 3ecirconscription électorale regroupant Matéri, Tanguiéta, Cobly et Boukombé. Eric Kouagou N’dah fut pour lui un combattant, un homme intrépide, de vérité et de complicité. Il trouve que son départ crée un grand vide autour de lui et de sa famille politique.
Barthélémy Kassa prend l’engagement de poursuivre l’œuvre dans la droite ligne politique qu’ils ont construite ensemble.
Il faut signaler que Eric Kouagou N’dah est né le 24 octobre 1955 à Boukombé. Il est nanti d’un diplôme d’ingénieur en agroéconomie doublé d’un DESS en planification régionale et en aménagement du territoire obtenu à la suite d’un baccalauréat série C en 1978. Il a été élu pour la première fois député à l’Assemblée nationale en avril 2007 avant de voir son mandat renouvelé en avril 2011. Mais il ne fera que deux semaines pour le compte de la sixième législature avant d’être appelé au gouvernement où il a servi en tant que ministre des Enseignements maternel et primaire pendant quatre ans. Il sera élu pour la troisième fois député à l’issue des législatives d’avril 2015. Malheureusement il ne verra pas son mandat allé à son terme avant d’être fauché par la mort. Eric Kouagou N’dah laisse derrière lui une veuve et des enfants.
Domitien Nouémou retourne au Parlement
La mort du député Eric Kouagou N’dah ouvre la porte de l’hémicycle à Domitien Nouémou. Suppléant du défunt, c’est lui qui va siéger désormais en ses lieu et place pour poursuivre le mandat qui s’achève en mai 2019.Domitien Nouémou connaît bien l’Assemblée nationale. Il y a servi en tant que député au cours de la cinquième législature avant de se voir recalé à l’issue des législatives de mai 2011. Domitien Nouémou retourne à son ancien lieu de travail au palais des Gouverneurs à Porto-Novo.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau