Cette fois-ci, le gouvernement est bien décidé à envoyer d’anciens ministres devant la Haute cour de justice. A la suite des demandes de poursuite que l’Assemblée nationale a déjà instruites ou est en train d’instruire, l’Exécutif va certainement passer à l’étape suivante : la transmission à la Haute cour de justice des dossiers des ministres auxquels il est reproché des malversations qu’ils auraient commises lors de l’exercice de leurs fonctions. Et pour s’assurer que les intéressés iront en personne s’expliquer devant cette juridiction, la police a saisi leurs passeports dans la journée d’hier, lundi 18 février 2013.
Le gouvernement passe à la vitesse supérieure dans la poursuite d’anciens ministres de la République devant la Haute cour de justice. Et pour que chacun de ces ministres aille effectivement répondre de ce qu’on lui reproche devant cette juridiction, il est procédé au retrait de leurs passeports. En effet, hier lundi 18 février 2013, ce sont les passeports des ministres Rogatien Biaou et Kamarou Fassassi qui leur ont été retirés par la police nationale. Dans la journée d’hier, la police s’est simultanément rendue au domicile de Rogatien Biaou au quartier Agori à Abomey-Calavi et chez Kamarou Fassassi à Akpakpa. L’ancien ministre des affaires étrangères du Général Mathieu Kérékou, après la présentation de la convocation de la police, rapportent nos sources, a suivi les forces de l’ordre jusqu’à la Direction générale de la police nationale à Akpakpa. Sur place, il lui a été demandé de rendre son passeport. Ce qu’il a fait.
Après, le ministre Rogatien Biaou est rentré chez lui à Calavi. Le scénario a été différent chez l’ancien ministre de l’énergie, des mines et de l’hydraulique. Selon l’intéressé même, la police s’est rendue à son domicile à Akpakpa dans la mi-journée. Il lui a été présenté une convocation de la Direction générale de la police. Mais Kamarou Fassassi a laissé entendre aux policiers qu’il ne peut répondre lui-même à cette convocation parce que souffrant. Il a alors envoyé deux de ses avocats le représenter : Me Moustapha Issiakou et un collègue de Me Joseph Djogbénou représentant ce dernier. La police leur a signifié que le ministre Fassassi devait rendre son passeport pour les besoins de la suite des poursuites contre lui devant la Haute cour de justice. Ce qui fut fait. Le retrait des passeports vise à empêcher les intéressés de quitter le territoire national.
Euloge Badou