Il y a quelques jours, les députés béninois ont adopté la loi portant création, organisation, attribution et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin. Et déjà, des soulèvements sont enregistrés pour décrier cette initiative... Avant même l'adoption de cette loi, des affronts entre députés pour l'attribution des villages ont à, un moment donné, laissé place aux débats de fond sur cette loi. Au-delà de tout, les parlementaires ont fini par doter notre pays d'une loi portant création, organisation, attribution et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin. Une fois que cette loi a été votée, les observateurs ont estimé qu'il faudrait un autre travail pouvant permettre aux populations à la base, de comprendre le bien fondé de celle-ci. Ce travail n'étant pas encore rendu effectif, des populations ont commencé par étaler leurs mécontentements après l'adoption de ladite loi.
Contestations
Il y a trois jours, ce sont les habitants du village Minantinkpon dans la commune de Ouidah, qui ont pris d'assaut l'esplanade de l'Assemblée pour un sit-in. Mais n'étant pas autorisés à manifester, ils ont dû rebrousser chemin. Ces derniers disent non à leur rattachement à l'arrondissement de Savi dans la commune de Ouidah. Selon eux, leur changement d'arrondissement n'est pas la meilleure solution et estiment qu'ils sont toujours avec le troisième arrondissement de Ouidah. Dans les départements de l'Ouémé-Plateau, c'est le village Aholouko, qui retient les attentions entre Adjarra et Avrankou ; ici, ce sont les militaires qui ont été sollicités pour le maintien de l'ordre afin d'empêcher les manifestations. Ce village qui se réclame de la commune d'Adjarra n'a pu être attribué vendredi dernier en séance plénière à l'Assemblée nationale du fait des tiraillements entre les députés Hélène Aholou d'Avrankou et Edmond Zinsou d'Adjarra. Avec véhémence, ces populations affirment que leur localité fait partie de la commune d'Adjarra. Selon eux, Aholouko abrite encore le Palais royal du Roi d'Adjarra et ne saurait être attribué à la commune d'Avrankou.
Dans le Zou, le village de Goussoué est aussi objet de dispute entre la commune de Zangnando et celle de Dassa Zoumé alors que les populations croyaient que ce dossier était déjà vidé. Dans le Mono, Toli et Djrohoué sont querellés entre Comè et Houéyogbé tandis que Dahè est tiraillé entre Bopa et Comè. Au centre du pays, c'est la création du village de Banikani qui pose problème entre Tchaourou et Parakou.
Plusieurs autres cas sont cités et les populations sont frileuses vis-à-vis de cette nouvelle loi.
En plus de la Lépi
A y voir de près, les soulèvements à la veille des échéances électorales ne sont pas de nature à assurer la transparence. Si les différents cas ne sont pas résolus, les foyers de tension qui ont vu le jour à la veille des précédentes élections vont refaire surface. L'autre chose est que cette situation confirme que l'objectif de la tournée des députés dans les différents hameaux de notre pays, il y a quelques semaines n'a pas été atteint et en cela, tout est à reprendre pour le président de l'Assemblée nationale Mathurin Nago dont les procédés ne seraient pas sans conséquences sur le pays.
Près de cent cinquante trois millions (153.000.000 Fcfa) sont déjà engloutis dans cette affaire sans que rien ne soient moins sûr. Laisser les choses en l'état actuel pour aborder les prochaines communales, c'est préparer une nouvelle fronde alors que l'équation Lépi n'est encore résolue.