Depuis un moment, on s’interroge sur ce qui se passe au Bénin. C’est inimaginable. Tout est réduit au silence, créant un boulevard sur tous les plans au Président de la République.
Dans une démocratie, ce n’est pas bon signe. Tout est désormais réduit au silence au Bénin. Politiques, hommes d’affaires, responsables syndicaux,…c’est depuis un moment silence radio à leur niveau. Très peu se prononcent sur l’actualité politique nationale. La classe politique semble être bien au pas. En dehors de la réaction sur l’actualité du Front citoyen, l’opposition au régime en place n’est plus remarquable. Elle a perdu la voix alors qu’il y a un moment, on l’entendait. La conséquence est que le chemin semble être balisé pour le Chef de l’Etat.
Il ne va nullement s’en plaindre ! D’ailleurs, ce n’est peut-être pas pour rien qu’il a ressuscité les dossiers des anciens ministres soupçonnés de mauvaise gestion. Et a priori, ils passeront comme une lettre à la poste à l’Assemblée nationale. Pendant l’instruction de ces dossiers à la commission des lois de l’Assemblée nationale, on parle de quelques oppositions et réticences de la part de certains députés à donner quitus aux demandes de poursuites devant la Haute cour de justice de ces ministres formulées par le président de la République. Mais en réalité, il ne peut y avoir d’opposition à ces demandes. Si le vote en plénière contre ou en faveur de ces demandes pouvait se faire à main levée, on s’en apercevra. Au niveau de la société civile, on se demande si les responsables syndicaux n’ont pas désarmé ! On ne les entend plus. Contrairement à leurs habitudes, ils ont brillé par leur absence sur le dossier de concours de recrutement d’agents permanents de l’Etat au profit du Ministère de l’économie et des finances. Seule la Fésyntra-Finances est montée au créneau. Mais pouvait-elle faire autrement, dans la mesure où la polémique est dans sa maison ? On a noté, sur le même sujet, la réaction de la Csa-Bénin et de l’Unstb à travers un communiqué conjoint de presse. L’Ong Alcrer a aussi tenté de se faire entendre par le biais d’un communiqué de presse. Mais après, plus rien.
Pourtant, ce ne sont pas les dossiers qui manquent. Il n’y a pas longtemps, des sujets de «moindre importance» sociale faisaient bondir les responsables syndicaux de la maison verte. La «décrispation» se note aussi chez les opérateurs économiques. En effet, depuis le bras de fer Talon-Yayi-Ajavon, c’est le silence total chez les opérateurs économiques, comme si tout est désormais parfait dans leur monde. Autant de réalités qui poussent à s’inquiéter. C’est à croire que le Président de la République, Boni Yayi a mis tout le monde au pas. Ceci, au moyen du travail abattu par son gouvernement ou à travers son management sur le plan politique. Seulement, dans une démocratie, ce n’est pas bon signe.