Depuis les indépendances, le Bénin n’a jamais trouvé la solution pour amorcer un réel développement, un développement soutenu. Les vraies difficultés ont émergé depuis l’avènement du Renouveau Démocratique. En effet, depuis la conférence vive des forces de la nation, on a collectivement pensé qu’il nous faut un technocrate pour diriger le Bénin. En essayant cette option, nous nous rendons aujourd’hui compte des limites de nos institutions. Le manque de mécanismes structurés pour la régulation du fonctionnement de nos institutions ainsi que leur indépendance par rapport au pouvoir exécutif ont prouvé leur limite.
Actuellement, le Bénin a rendez-vous avec sa propre histoire. Et, il faut changer de profil de dirigeant si on veut réellement décoller. La culture de gestion axée sur les résultats devrait désormais, non seulement être le slogan de nos dirigeants, mais mise en application de façon claire et soutenue. C’est en cela que le profil de Talon est intéressant pour le Bénin. C’est un homme d’affaires qui a toujours prospéré et qui connaît l’ensemble des rouages d’une gestion efficace. Pourquoi donc ne pas en profiter! Comme nous l’avons tous constaté au premier tour des élections, je pense que la personnalité de Patrice Talon y fait beaucoup. Sa capacité à transmettre, à convaincre, à communiquer et à rassembler n’a laissé personne indifférent. Il a su prendre le pouls de la population en maintenant un ton positif tout au long de la campagne (c’est ce que nous voulons d’un Président de la République).
Dans son projet de société, Patrice Talon mise sur des réformes administratives et structurelles. Quelle clairvoyance! Qu’il vous souvienne que lors de son premier voyage en Afrique, le président américain, Barack Obama affirmait clairement que les pays d’Afrique n’ont pas besoin d’Homme fort, mais des institutions fortes. Tout le monde était d’accord avec lui. Aujourd’hui, Patrice Talon dit la même chose et propose des solutions pour renforcer et redynamiser nos institutions.
Aujourd’hui, les intellectuels que nous sommes, et aussi, pour avoir eu la chance de connaître le fonctionnement de l’administration de plusieurs pays industrialisés, avons l’obligation d’apporter notre opinion pour alimenter le débat et faciliter un vote éclairé le 20 mars.
Fortuné Sossa (Démographe)
Montréal, Canada.