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Course pour la Marina 2016 : Patrice Talon, un Homme, une histoire
Publié le jeudi 17 mars 2016  |  La Tribune de la Capitale
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon, le politicien Béninois




Désormais «candidat des candidats», Patrice Talon part grandissime favori, pour le scrutin présidentiel du 20 mars prochain…
Il a fait une entrée digne d’une Rock star, lundi après-midi dans la grande salle de l’hôtel Azalai, pleine à craquer. A sa vue c’était l’hystérie collective. Président ! Président ! Scandait la foule déchaînée. A l’évidence, une légende est en train de prendre corps. Patrice Talon, d’origine modeste, a su gravir tous les échelons, pour devenir un homme d’affaires hors du commun. Il a désormais réuni tous les atouts, pour devenir un homme politique légendaire. D’ailleurs, sa profession de foi, lors de sa première grande interview télévisée, laissait déjà transparaître toute sa détermination : «J’ai un âge et je suis désormais à un stade où on a envie de tout donner», confiait-il…
Un parcours de combattant
Pourtant, la route de ce fils de cheminot, fût longue et semée d’embûches…Serait-ce opportun de rappeler ici, les persécutions dont il a été victime ; les calomnies dont il a été l’objet ; les montages dont il a été la cible ? C’était bien son chemin de croix à lui… Evoquons tout de même, quelques-unes des «stations» les plus burlesques, de ce long et difficile chemin. C’est par exemple l’épisode de son interpellation par le Commissariat central de Cotonou, pour une affaire de 12 milliards de nos francs, destinés à la subvention des intrants coton, mais qui auraient été indûment perçus par Patrice Talon. Cette phase marquera le début d’un long feuilleton à rebondissements. Reçu quelques jours plus tard à Porto-Novo, par les six Présidents de nos institutions constitutionnelles, un terrain d’entente n’a pu être trouvé avec son «accusateur en chef». Son péché en fait, c’était d’avoir osé dire non, à toute révision opportuniste de la Constitution. Et il s’agirait là d’une offense grave, susceptible de rendre «dangereux» pour ne pas dire féroce, un Chef de l’Etat ! Et quand un lion blessé rugit, c’est une peur-panique qui s’empare de toute la jungle. La suite est connue de tous. Patrice Talon averti à temps, a dû nuitamment partir en exil. Et là encore… Même loin du pays natal, il n’échappera point aux effets dévastateurs de la colère du «Roi». Une demande d’extradition sera lancée contre lui, suite à la découverte d’une curieuse tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat, dont il serait la tête pensante. Cette rocambolesque affaire, causera bien de torts à l’image de notre pays. Et il fallait voir, les longues séances télévisées, de présentation de compassions à notre pauvre et innocente victime de Président ! Puis vînt l’ordonnance de non-lieu général en date du 17 mai 2013, rendue par le juge Angelo Houssou. Ce dernier aussi, a dû prendre la clé des champs, suite à cette décision «offensante», avant d’être rattrapé à la frontière, et ramené manu militari à Cotonou…Un vrai polar américain, digne des bonnes séries d’Hollywood, qui s’achèvera aussi par l’exil du juge, au pays de l’Oncle Sam…Depuis, sur instigation de l’ancien Président sénégalais Abdou Diouf, un pardon a été prononcé du bout des lèvres par Boni Yayi. Un pardon qu’il a dû regretter amèrement, suite à l’annonce de la candidature de Patrice Talon. Déjà qu’il lui reproche d’avoir joué le rôle de «télécommande» depuis Paris, en alimentant grèves et frondes politiques contre lui. La main de Talon a été perçue par Yayi, derrière tous les coups fourrés contre lui. Toute une panoplie d’affabulations… Mais en fait, le coup fatal porté à Yayi par Talon, a été publiquement revendiqué par celui-ci. C’est l’échec de son poulain Komi Koutché, face à Me Adrien Houngbédji, dans la bataille pour la conquête du perchoir de l’Assemblée nationale. Une victoire de l’opposition, chaleureusement saluée par le peuple, et qui a définitivement brisé tout rêve de révision opportuniste de la Constitution.
La légende en marche
Revenu d’exil sans tambours ni trompette, Talon qui depuis Paris a annoncé son intention de briguer la magistrature suprême, s’est aussitôt mis à la tâche. Son ambition première était de rassembler autour de lui, une large coalition de forces politiques. Mais contre toute attente, il essuya là un cuisant revers. Nombre de partis politiques amis, qu’il finançait pourtant depuis des lustres, lui ont tout simplement tourné dos, pour des motifs divers. Les uns parleront de «candidature de vengeance», malgré toutes les dénégations de l’intéressé. D’autres, contraints de renoncer à leur propre ambition face à cette candidature inattendue, l’inviteront désespérément à «rester dans son couloir» d’opérateur économique. Qu’à cela ne tienne, Patrice Talon fera avec ce qu’il a sous la main : quelques députés, quelques maires et élus locaux, mais surtout, des dizaines de volontaires, qui seront rigoureusement et intelligemment encadrés. Un maillage du pays sera opéré, partant des différents arrondissements aux communes. Le candidat lui-même, entouré par des «experts», s’illustrera par son savoir-faire en matière de joutes électorales. Le tout accompagné par une communication de qualité. Au grand rassemblement de badauds dans des salles ou stades, Patrice Talon préférera le corps à corps avec les électeurs, dans des espaces privés. En grand stratège, il ira au charbon avec son cœur, sa passion et surtout son bagout. L’opérateur économique plutôt discret, s’est rapidement converti en un redoutable tribun, grand charmeur des foules devant l’Eternel. Surtout qu’il pouvait s’appuyer sur un projet politique de grande qualité, qu’il maîtrise à la virgule près. Conséquence, après quelques jours de cette campagne de proximité, les électeurs se convertissaient désormais au «talonnisme», comme d’autres entrent en religion. Avec foi et conviction. Ses déplacements provoquent désormais des transes; électrisent des foules. Nombre de ses compatriotes veulent voir et toucher si possible, ce mythe du nom de Talon. La «talon-mania» de s’emparer de la ville, aux derniers jours de la campagne. Alors, seuls ont été surpris par les premières tendances du scrutin, ceux qui n’avaient rien prévu. Ces résultats donnant Talon au second tour, et mettant du coup fin aux élucubrations sur le K.O, seront confirmés par la Céna. Avant même la proclamation officielle des résultats par la Cour Constitutionnelle, le «compétiteur né» s’était remis au boulot. A la guerre comme à la guerre ! Dorénavant, à la tête d’une coalition de près d’une trentaine de candidats, il part aujourd’hui gagnant. Déjà dans les villes et villages, la fièvre Talon monte, monte…Tant l’homme incarne désormais cette rupture si tant souhaitée, après dix années d’improvisation, de mauvaise gouvernance, de médiocrité crasse… Patrice Talon est désormais à deux pas du fauteuil présidentiel. Comme quoi, calomnies et méchancetés, ne sauraient arrêter un destin…Lentement mais surement, la légende suit son cours.
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