Le Conseil des ministres s’est réuni en séance extraordinaire le mardi 15 mars 2016, sous la présidence du président de la République, chef de l’Etat, chef du gouvernement.
Au début de la séance, le président de la République a fait observer une minute de silence en mémoire de nos frères et sœurs Ivoiriens tombés lors de l’attaque terroriste du Grand Bassam. Le Conseil des ministres a condamné cet acte inacceptable et présenté les condoléances du peuple et du gouvernement du Bénin à ceux de la Côte d’Ivoire éplorés. A cet effet, le Conseil des ministres décrète une journée de deuil national avec la mise en berne des drapeaux à partir de ce jour mardi 15 mars 2016 à minuit.
Le Conseil a examiné en priorité trois (03) dossiers relatifs à l’agriculture, à l’urbanisme et aux finances.
Dans le domaine de l’agriculture, le ministre en charge du secteur a fait au Conseil des ministres un compte rendu sur les mesures urgentes à prendre pour contrer l’impact des effets néfastes de la détérioration du climat sur la production agricole.
De ce compte rendu, il ressort que le Bénin a adhéré au Programme économique mondial pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) afin d’accélérer l’élimination de la pauvreté tout en renforçant la sécurité humaine et l’accès aux infrastructures et services de base (eau, énergie, foncier, justice, etc.) en milieu rural.
Depuis la reprise de la filière coton par l’Etat, l’engouement des producteurs qui s’est traduit par l’augmentation des superficies emblavées (de 208.057 ha en 2012 à 405.400 ha en 2015) a permis d’injecter directement plus de 137.465.525.503 FCFA en milieu paysan. Ceci a contribué à l’amélioration du pouvoir d’achat des producteurs, à la dynamisation de l’économie dans le monde rural et à la lutte contre la pauvreté.
Dans le souci de soutenir davantage l’effort des producteurs aussi bien de coton que de vivriers (ananas, maïs, riz, etc.), le gouvernement de son Excellence le Dr Boni Yayi en analysant l’impact négatif des variations climatiques sur les niveaux de production de la campagne 2015-2016, a décidé de prendre des mesures incitatives au titre de la campagne 2016-2017. Il s’agit notamment de :
- Maintenir le prix d’achat de coton graine aux producteurs à 260 FCFA le kilogramme pour le 1er choix et à 210 FCFA le kilogramme pour le 2e choix ;
- Maintenir le prix de cession des engrais à 240 FCFA le kilogramme soit douze mille (12 000) FCFA le sac de 50 kg ;
- Reconduire le prix de cession des pesticides (insecticides et herbicides) comme suit :
- Herbicides
• total : 3500 FCFA/litre ;
• sélectif : 5000 FCFA/litre.
- Insecticides
• 1ère fenêtre : 5 000 FCFA par traitement ;
• 2e fenêtre : 7 200 FCFA par traitement;
• 3e fenêtre : 5000 FCFA par traitement.
Pour ce qui concerne les engrais (NPK et Urée) et les herbicides, le gouvernement a décidé de consentir un appui exceptionnel par la prise en charge de la moitié (50%) des consommations réelles de chaque producteur au titre de la campagne 2016-2017. Cette mesure spéciale, dont les modalités de mise en œuvre seront étudiées par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) coûtera (outre la subvention habituelle sur le prix d’achat de coton graine et de cession des engrais qui s’élève à plus de 20 000 000 000 Fcfa environ 12 500 000 000 Fcfa à l’Etat au titre de ladite campagne agricole. Ces incidences financières seront prises en charge par le gouvernement actuel.
Pour soutenir davantage l’accès à la mécanisation agricole, le gouvernement a décidé de mettre gracieusement à nouveau cent (100) tracteurs à la disposition des producteurs agricoles au titre de la campagne 2016-2017. Les critères d’attribution de ces tracteurs seront également définis par le ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).
Pour accompagner les producteurs de la zone des 2KP (Kérou, Kouandé et Péhunco), le gouvernement a autorisé la construction d’une usine d’égrenage de coton à Kérou. Les travaux de cette usine ont démarré depuis le mois de février 2016 par la société Fludor Sa.
En outre, en application du milliard accordé pour la gestion de la transhumance il est retenu :
- une subvention de la campagne de vaccination à hauteur de 60% sur la dose vaccinale soit 350.000.000 Fcfa ;
- la mise à disposition d’un fonds de 250.000.000 Fcfa pour l’aménagement des aires de pâtures et la sécurisation des couloirs de transhumance ;
- l’appui aux frais de sécurité pour le dispositif de veille d’un montant de 50.000.000 Fcfa.
Au regard de toutes ces mesures, le gouvernement tout en réitérant ses encouragements aux braves productrices et producteurs agricoles ainsi qu’aux éleveurs, les exhorte au respect des itinéraires techniques de production, des couloirs de transhumance et à la diversification des productions agricoles.
Par ailleurs, le payement de la dernière décade du mois de janvier aux cotonculteurs de la commune de Banikoara, qui s’élève à 3.787.977.861 Fcfa interviendra à partir du mercredi 16 mars 2016. Le Gouvernement invite par conséquent tous les cotonculteurs de Banikoara à se rendre dès demain à la recette perception de Banikoara pour entrer en possession de leur fonds.
En effet, l’économie rurale dont le développement implique l’accroissement continu de la production agricole et l’amélioration de l’élevage, requiert de manière particulière l’attention du gouvernement. Ainsi, les mesures ci-dessus prises sont l’expression de cette attention et de la solidarité de toute la nation envers les paysans et les éleveurs pour l’amélioration continue de leurs conditions de vie et de travail.
Dans le domaine de l’Urbanisme, le ministre en charge du secteur a informé le Conseil de l’accord intervenu entre la Banque ouest africaine de Développement (BOAD) et notre pays pour le financement du pavage et de l’assainissement de vingt (20) villes suivantes d’une part :
1. Adja-Ouèrè ;
2. Adjara ;
3. Adjohoun ;
4. Agbangnizoun ;
5. Aguégués ;
6. Akpro-Missérété ;
7. Boukoumbé ;
8. Cobly ;
9. Dangbo ;
10. Kouandé ;
11. N’dali ;
12. Nikki ;
13. Ouassa-Péhunco ;
14. Ouinhi ;
15. Pèrèrè ;
16. Sinendé ;
17. Sô-Ava ;
18. Tori-Bossito ;
19. Toucountouna ;
20. Zagnanado ;
et d’autre part de la construction des collecteurs d’assainissement à Malanville en vue d’évacuer les eaux pluviales vers les exutoires naturels.
Dans le domaine des finances, le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, a présenté au Conseil des ministres qui les a adoptés, deux (02) communications relatives à :
- l’appui à divers organes de presse pour la mise en œuvre de la campagne de communication relative à la promotion des actions du gouvernement dans le cadre de la construction et la réhabilitation de 2.000 km linéaires de routes en mode PPP ;
- le préfinancement complémentaire sur les ressources du budget national des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Comé-Lokossa-Dogbo et de la bretelle Zounhoue-Athiémé-Frontière du Togo et l’émission d’une garantie adossée aux titres d’Etat pour assurer le remboursement du crédit contracté par l’entreprise Ebomaf dans le cadre du préfinancement des travaux d’achèvement de la route Comé-Lokossa-Dogbo et de la bretelle Zounhoue-Athiémé-Frontière du Togo ?
Enfin, la nomination suivante a été prononcée :
Au Ministère de l’Energie, des Recherches pétrolières et minières et du Développement des Energies renouvelables, sur proposition du ministre :
Conseiller technique à l’Energie : monsieur Charles Koumakplé.
Fait à Cotonou, le 15 mars 2016
Le secrétaire général du gouvernement,
Alassani Tigri