Le second tour de la présidentielle de 2016 s’est tenu hier, dimanche 20 mars, au Bénin. Les premières grandes tendances sont tombées. Et les Béninois semblent avoir pris faits et causes pour le candidat Patrice Talon.
Plus de doute, la rupture sera effective à partir du 6 avril prochain. Selon les grandes tendances sorties des urnes, il n’y a plus l’ombre d’aucun doute, Patrice Talon est bien parti pour succéder à Boni Yayi. Le prochain locataire de la Marina, c’est lui. On savait que les départements du Mono, du Couffo, du Littoral (Cotonou), de l’Atlantique, du Zou, du Plateau et même de l’Ouémé étaient déjà prenables par le candidat de la rupture. Les projections sont confirmées. Talon est arrivé largement en tête dans plusieurs de ces départements. Mieux, les Collines qui lui ont échappé semblent avoir retournées dans son giron. Talon a considérablement progressé dans ce département souvent contrôlé par l’alliance du pouvoir en place. Mais la conjugaison des forces des membres de l’alliance de la rupture aura fait son effet. Idem dans le grand nord où Patrice Talon a sérieusement bousculé son challenger. Car, avec l’implication personnelle du Chef de l’Etat et les barrons des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans le grand nord, la peau de Talon n’était pas vendue trop chère. Mais résultat des courses : Le raz-de-marée prédit n’a pas eu lieu. Au contraire, Lionel Zinsou a été battu à plusieurs endroits au nord. Au finish, on constate que les béninois ont choisi leur camp. Message qu’ils avaient d’ailleurs passé au 1er tour le 6 mars dans la mesure où l’ensemble des résultats des candidats dits de la rupture fait plus de 70%. Confirmation de la tendance pour la rupture a été donc faite hier dans les urnes. Désormais, ce que le président sortant redoutait aura lieu. Le 6 avril prochain, Yayi sera bien obligé de transmettre le pouvoir à son ennemi numéro 1, Patrice Talon.
Un grand satisfécit à la Céna
Il était trop prématuré de magnifier le coup d’essai heureux du dimanche 6 mars 2016. Cette fois-ci, on peut le dire : La Commission électorale nationale autonome (Céna) a confirmé, hier, dimanche 20 mars, qu’elle s’est bien préparée à organiser des élections présidentielles de qualité aux Béninois. Elle a une fois encore émerveillé les béninois. Ceci en ce sens que depuis la Conférence nationale des forces vives en 1990 qui a instauré le système démocratique au Bénin, on peut l’affirmer désormais que les scrutins du 6 et 20 mars 2016 sont les mieux organisés. D’abord, pratiquement tous les centres de vote ont ouvert à l’heure : 7 heures du matin. Du jamais vu. Pratiquement aucun problème lié au manque de matériels ne s’est posé. Contrairement aux autres fois où il n’est pas rare de voir des centres s’ouvrir dans l’après-midi si ce n’est complètement dans la soirée. Désormais, on est tenté de décerner la palme d’or à la Céna. Mais ce serait trop tôt de le faire. On attend d’autres rendez-vous électoraux pour s’assurer que le Bénin a trouvé sa Céna. Aujourd’hui, on ne regrette pas que cette Céna reste en place pendant sept ans.
JMS