Le peuple a décidé. Sans surprise, et sous réserve de confirmation par la Cena puis la Cour constitutionnelle des chiffres sortis des urnes et selon les sondages de l’Institut béninois de sondage (Ibs), Patrice Talon est le successeur de Boni Yayi à la tête de l’Etat. L’homme d’affaires vilipendé depuis trois ans par le régime en place a démocratiquement pris sa revanche sur ses persécuteurs en remportant de fort belle manière le second tour de la présidentielle devant le premier ministre Lionel Zinsou. Avec un raz-de-marée dans les départements de l’Atlantique, du Littoral, du Zou comme au premier tour de la présidentielle et des reports de voix des candidats recalés qui ont fait leurs effets dans le Mono-Couffo, la Donga, l’Ouémé-Plateau, le Borgou, l’Atacora…la victoire du magnat du coton, Patrice Talon est sans bavure.
A la limite, c’est un plébiscite à la ‘‘soviétique’’ pour le candidat de la Rupture. Devant la déferlante bleue, Lionel Zinsou n’a pas pu réaliser le miracle. Condamné par l’impopularité d’un chef de l’Etat en fin de mandat, le banquier d’affaires Franco-Béninois et candidat de la coalition Fcbe-Prd-Rb peut d’ores et déjà mettre une croix sur son ambition de présider pour le mandat 2016-2021 aux destinées de son pays d’origine. Non seulement, les Béninois à environ 65% d’après les chiffres de l’Ibs, ont fait confiance à son challenger mais en même temps, ils donnent une leçon de vie au président sortant. Sinon, de quels noms d’oiseaux n’a-t-il pas traité celui que le peuple a choisi pour être son successeur ? Quelle comédie n’a-t-il pas joué pour imposer son choix à ses compatriotes ?
Comme Jésus à Nazareth !
Pourtant, le peuple est resté imperturbable. Comme seule réponse, il a confié la clé de la Marina et son destin à celui que ses adversaires ont, toute la campagne durant, dépeint comme un malpropre. Le message est, on ne peut plus clair. L’exilé politique qui s’est positionné comme le défenseur de la Constitution a, aux yeux des Béninois, plus de mérite que les nombreux laudateurs pour conduire le navire Bénin. D’ailleurs, qui de ces nombreuses personnalités qui jettent la pierre à Patrice Talon n’a jamais péché ?
En ce dimanche des rameaux, Dieu, une fois encore nous rappelle de ne point juger, pour ne pas être jugé. Le nouveau président béninois est une leçon de vie, et comme Jésus, malgré les persécutions, il fait une entrée triomphale à la Marina. Qui a dit que Dieu n’aime pas le Bénin ? Qui a dit que Dieu n’élève pas ceux que les hommes rabaissent ? De la détention à l’exil en passant par les affabulations sur sa personne, le compétiteur né, Patrice Talon est resté digne. Même les flèches lancées de partout ne l’ont pas ébranlé. Et comme le Christ, il est vainqueur et certainement pour un Nouveau départ, il pardonnera à ses persécuteurs et dira à leur endroit : « Ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Angelo DOSSOUMOU