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Booster le développement du Bénin/Quinquennat présidentiel 2016-2021 : Patrice Talon, une course contre la montre
Publié le mardi 22 mars 2016  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Sauf cataclysme, Patrice Athanase Guillaume Talon est le président de la République du Bénin à partir du 6 avril 2016. Gérer efficacement le Bénin pendant les cinq ans à venir et s’en aller. C’est entre autres engagements pris vis-à-vis du peuple qui l’a d’ailleurs plébiscité à plus de 60% devant plus d’une trentaine de candidats dans les starting-blocks. Si depuis 1991 les présidents qui se sont succédés au pouvoir n’ont visiblement pu combler les attentes au regard de la liesse populaire qui les installe et le ras-le-bol qui les raccompagne, l’on est en droit de s’interroger sur les perspectives de ce régime qui s’annonce ou, tant les défis sont grands.

Connu du grand nombre qu’en 2012, celui qui dans l’ombre était le faiseur des rois a fini par être sacré roi. Qu’importe si ce qui l’oppose au régime finissant est fondé. Qu’importe si d’aucuns lui imputent une part de responsabilité dans les dix dernières années de « misère » des Béninois. Rien à cirer, le peuple lui sait passer rapidement un coup de chiffon sur tout ça. Et comme d’habitude, la victime triomphe. Patrice Talon s’inscrit dans ce registre après Mathieu Kérékou (1996-2006) et Yayi Boni qui venait fraîchement de la Boad. Une fois encore, le peuple a joué sa partition. La balle est désormais dans le camp de Patrice Talon. Si à plus de 60% les Béninois lui ont fait confiance, c’est parce qu’ils voient certainement en lui un messie. Et à partir du 6 avril 2016, le décompte de son compteur sera lancé pour 5 ans rigoureusement. Talon l’a promis et le monde entier l’observera sur ce point surtout quand on sait que la Constitution en Afrique et particulièrement au Bénin, vaut plus que la prunelle des yeux. Mais avant son départ dans 5ans, le « compétiteur né » doit pouvoir opérer le miracle et permettre à tous les Béninois du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest de manger, trois à quatre repas par jour. Dans le même temps, il doit penser à rompre avec les inégalités sociales, rompre avec la décennie de monotonie tant décriée sur la chaîne nationale Ortb, rompre avec la gabegie, régler définitivement la question de l’énergie électrique, donner de l’eau potable à tous, chercher à rattraper le gap entre l’agriculture béninoise et celle de la Côte d’Ivoire qu’il maîtrise le mieux, dépolitiser et moderniser l’administration publique, créer les conditions pour les investisseurs et le secteur privé, créer au moins 100.000 emplois par an pour les jeunes (projet de société de Abdoulaye Bio Tchané, l’un de ses soutiens au second tour de l’élection). Bref, les chantiers sont nombreux et d’autres y ajoutent même le remboursement des spoliés d’Icc-services puisqu’en son temps Candide Azannai, alors dans le gouvernement de Yayi Boni, avait rassuré ses compatriotes que ce sera fait. Le voilà aujourd’hui avec Patrice Talon, l’Etat étant une continuité. A moins qu’il veuille rompre avec ce remboursement.
Tant les défis sont grands, tant Patrice Talon et son équipe ne bénéficieront pas de temps de grâce. La pression sera visiblement forte puisque si les populations qui en avaient marre, ont dû recourir à sa personne, c’est sans doute parce qu’il est un « Agbonnon », c’est-à-dire un richissime ou un magnat qui pourra transformer l’eau, en vin, multiplier le pain et même injecter ses propres capitaux dans le développement du pays. A Talon de jouer. Les 100 premiers jours du bilan, c’est déjà dans 3 mois.

Jacques BOCO
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