Le peuple est servi. Depuis dimanche dernier, il s’est donné la chance d’un Nouveau départ avec l’élection à la magistrature suprême de Patrice Talon. Impatients de passer au 6 avril prochain et d’avoir sa destinée entre les mains d’un compétiteur né, les fils de Gbéhanzin, Kaba, Bio Guerra ouvrent une nouvelle page de leur histoire avec des défis, une panoplie de doléances basée sur les récriminations contre le régime finissant. En effet, dix ans durant, les Béninois ont déploré la prime à l’incompétence, la dilapidation des ressources de l’Etat, le chômage, l’impunité sélective, l’inégalité des chances, le régionalisme, le culte de la personnalité, le populisme à outrance, les poses inutiles de premières pierre, l’immixtion de l’Exécutif dans la gestion des autres institutions…
Avec le Nouveau départ, ils espèrent non seulement embarquer dans une gouvernance qui donne à voir à une sensible réduction de la pauvreté mais surtout que le futur Président sache séparer le bon grain de l’ivraie. Déjà, les Béninois seront gré au président Patrice Talon qu’au cours de son mandat, il se mette au dessus de la mêlé en ne s’alliant pas avec un regroupement politique à l’instar d’un Mathieu Kérékou et à l’opposé de ce qu’a fait son prochain prédécesseur Boni Yayi avec l’alliance Fcbe. Et si, cette transition qui démarre le 6 avril prochain peut s’accommoder avec la sobriété de son chef, sa détermination à se mettre au service de ces concitoyens, l’exemple sera suivi de tous !
Le navire Bénin est au gré de la vague. Patrice Talon n’aura aucune excuse à cautionner les marches de soutiens, de remerciement et à tomber dans le piège des laudateurs qui déjà ont repris leur sport favori de retournement de veste. Mais, un mandat réussi pour l’apôtre du Nouveau départ serait synonyme de collaboration, comme lui-même la annoncé, avec les meilleures compétences du Bénin. Après la Rupture, le bon élan pour réussir la course du mandat 2016-2021 ne s’écarterait pas d’un langage de vérité au peuple. Patrice Talon est condamné à ne pas verser dans de la démagogie, à ne pas passer son temps entre deux avions mais, il appelé à viser tous les dossiers sensibles. A partir du 6 avril, le Nouveau départ doit conjurer le mauvais sort du chef de l’Exécutif qui devant les scandales n’est jamais au courant. Le dimanche 20 mars dernier, les électeurs ont adressé un message clair au Président Patrice Talon. ‘‘En toi, nous avons placé toute notre confiance…’’. Mais, comme le dit un adage populaire, la confiance n’exclut pas le contrôle. Le 6 avril n’est plus loin et à l’œuvre, les Béninois jugeront l’artisan du Nouveau départ et le compétiteur né Patrice Talon. En tout cas, le peuple a de la mémoire. La Rupture n’a aucun droit de mimer la Continuité. Patrice Talon le sait et même s’il claironne à qui veut l’entendre qu’il ne fera qu’un seul mandat, les Béninois l’ont à l’œil et lui donneront leur sentence en mars 2021.
Angelo DOSSOUMOU