Quelques jours seulement après l’élection de Patrice Talon, comme Président de la République du Bénin, les acteurs sociaux et enseignants donnent leur avis sur le choix opéré par le peuple. Dans l’ensemble, tous saluent la maturité des citoyens béninois qui ont compris qu’il faut ouvrir une nouvelle page pour leur pays, le Bénin. Au-delà des mots de félicitations, ils estiment que les défis qui attentent le nouveau chef de la Marina sont énormes et méritent une attention au regard de leur envergure.
Dr. Patrick Houéssou, Enseignant à l’Uac
« Zinsou ne méritait pas d’être Président de la République du Bénin »
« Tout est toujours écrit. Pour ma part, Zinsou ne méritait pas d’être Président de la République du Bénin. Et maintenant que Talon est élu, j’invite Houngbédji, à rester opposant à lui. Etre opposant pour moi, c’est se battre pour que les normes soient respectées. A Zinsou pour qui j’ai beaucoup d’admiration, je lui souhaite d’être désormais résident béninois et de revenir dans 5 ans se battre pour le Bénin. Là, je voterai éventuellement pour lui, ceci convaincu qu’il n’aura pas été un usurpateur ».
Philomène Zountchégbé Ekpo, Syndicaliste/COSI-Bénin
« Ce choix répond vraiment au vœu du peuple béninois »
« Mes impressions sont bonnes et de joie. Je constate que ce choix répond vraiment au vœu du peuple béninois, la « Rupture ». Cette coalition a été une très bonne chose, et c’est la victoire du peuple béninois. On était dans le besoin de finir avec les 10 ans passés. Aucune œuvre n’est parfaite, donc on ne peut pas dire que Yayi n’a rien fait. Il a fait de son mieux. Mais après 10 ans, il fallait partir de nouveau pour nous permettre de corriger les insuffisances constatées. Je pense que dans le projet de société de Talon, on se retrouve surtout dans les réformes politiques et institutionnelles, c’est très important. Il a proposé que l’on finance désormais les partis politiques qui animent la vie politique du pays. Je crois que cela va limiter les transhumances remarquées au niveau du parlement, où les militants ne cotisent pas et on est obligé de courir pour le financement. Maintenant, au sujet des réformes institutionnelles, le Chef de l’Etat ne va plus nommer les présidents des institutions comme le Conseil économique et social, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, la Cour constitutionnelle….Je souhaite que tout le monde accompagne le président Talon pour qu’il puisse réussir son mandat unique tel qu’il l’a promis. De mon analyse personnelle, c’est dans le souci de se faire réélu que les gens décornent. Avec le Président Talon, nous allons arrêter les concours frauduleux et les cadres travailleront à l’aise. Je crois aussi que l’opposition doit accepter accompagner le nouveau président pour le développement de ce pays ».
Laurent Métongnon, Secrétaire général de la Fesyntra-Finances
« Le gouvernement de Yayi va chercher à vandaliser tout le patrimoine public avant le 06 avril 2016 »
« Les grandes tendances du second tour de l’élection présidentielle 2016 rendues publiques par la Cena le 21 mars 2016, donnent Patrice Talon gagnant avec 65,39% malgré toutes les fraudes et la transformation de la Présidence de la République en guichet de distribution de sous. Lionel Zinsou, son dauphin est battu. « Ces tendances ne peuvent plus être inversées et reflètent le choix du peuple béninois » a dû reconnaître le candidat Lionel Zinsou. Deux béninois sur trois en portant leur choix sur le candidat Patrice Talon, font outre le rejet de la recolonisation le choix d’une profonde rupture d’avec le système de gouvernance de YAYI Boni pour un réel nouveau départ et non un changement d’équipe dans la continuité.Aux travailleurs de tous les secteurs et à leurs responsables syndicaux, j’adresse mes vives félicitations. Ils ont à travers leurs luttes multiples et multiformes aux côtés des autres couches de notre population depuis le régime du changement, dit non au système de gouvernance scabreuse de Yayi, fait d’impunité, de scandales financiers, de fraudes électorales, de recrutement dans la fonction publique, de politisation de l’administration publique et semi-publique, de non satisfaction de vos légitimes revendications. Comme si tout cela ne suffisait pas, il fit débarquer un franco-béninois de l’establishment français, (un colon), Lionel Zinsou qu’il nomme le 15 Juin 2015 comme premier ministre. Mais après l’éclairage du Parti Communiste du Bénin (Pcb) et la campagne contre la recolonisation de notre pays à laquelle vous avez pris part sur toute l’étendue du territoire, a payé le 20 mars 2016.Je voudrais appeler les travailleurs à la vigilance. En effet en de pareilles circonstances, les membres du régime finissant emportent tout : meubles, matériels roulants et de bureau ; ils vident en complicité avec leurs directeurs chargés des affaires financières (DRFM) les caisses en produisant des factures fictives, octroient à leurs amis des marchés sans procédure, font disparaître ou incendient des documents compromettants, affectent leurs protégés à des postes « juteux », procèdent à la consommation rapide des crédits etc. Le gouvernement de Yayi qui nous a habitués à une gestion scabreuse va chercher à vandaliser tout le patrimoine public avant le 06 avril 2016. En témoigne déjà le décret 2016-024 du 11 février 2016 portant régime indemnitaire applicable aux directeurs des cabinets des ministres, aux secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints, sans compter tous les autres décrets non connus du public. Alors, je les invite à sécuriser leurs lieux de travail et à avoir jusqu’au 06 avril 2016 et un peu au-delà, une vigilance comme vous avez su le faire dans le contrôle de l’élection présidentielle. A tous les travailleurs sur la chaîne des dépenses, je conseille de ne pas prêter flanc à ce jeu sinon, ils seront rattrapés par le système de la rupture avec le nouveau départ. Je vous invite à poursuivre vos luttes, à mettre en place partout des comités de vigilance et de sécurité des biens et fonds publics ».
François Kpèdotossi, secrétaire général du Syndicat uni des travailleurs de l’aviation civile et de la météorologie (Sutracim/Asecna)
« On attend du Président qu’il dépolitise l’administration publique »
« Je tiens d’abord à saluer la maturité du peuple béninois tout au long du processus électoral que nous avons connu, que ce soir au premier tour au second tour. Maintenant, en ce qui concerne l’élection de Patrice Talon, nous avons remarqué véritablement en dehors des régimes à parti unique que nous avons connu, c’est véritablement la première fois que nous venons d’élire, un président avec ce score, si la Cour constitutionnelle validait vraiment les résultats de la Cena. Par rapport aux travailleurs, on attend du Président, qu’il dépolitise l’administration publique pour que ce soit de vrais méritanst qui occupent les postes de responsabilité et qu’on puisse faire en sorte que le travailleur méritant bénéficie de ses efforts. Qu’on n’aille pas chercher comme sous le régime Yayi, des gens de la catégorie B, coiffer ceux de la catégorie A. Une situation qui crée déjà un problème au niveau du fonctionnement de l’administration. L’autre sujet, a rapport aux avantages. il faut réduire le train de vie de l’Etat. En le faisant, on pourra véritablement faire des économies aux populations qui produisent effectivement. Vous n’êtes pas sans savoir que ceux qui produisent effectivement sont les travailleurs, qui en retour ne jouissent pas des fruits de leur labeur. Quand nous prenons le cas de Cotonou, la vie est chère, or, le travailleur doit y vivre avec femme et enfants. Et s’il doit entretenir tout ce monde dans son salaire de 100.000 FCFA, honnêtement, il ne pourra rien. Il est obligé de courir de gauche à droite pour subvenir à ses besoins ».
Dieudonné Lokossou, Secrétaire général de la Csa-Bénin
« Le Président Talon doit organiser des états généraux, secteur par secteur »
« Je parlerai des attentes des travailleurs, car moi je suis déjà retraité, or on ne pense pas aux retraités dans ce pays. Maintenant à la nouvelle équipe, il faudrait qu’on organise des états généraux, secteur par secteur pour corriger les choses, puisque le chantier est vaste. Il ne peut pas improviser. Il doit établir un ordre de priorités. Pour ce qui concerne les travailleurs, la première exigence, est l’abrogation du décret provocateur et discriminatoire, qui donne des primes exorbitantes à une minorité de citoyens, ceci avec effet retro actif sur 10 ans. Cela peut avoir un effet d’entrainement, si on n’arrête pas l’hémorragie. Et il faut noter que cela intervient pour créer des problèmes aux finances publiques. Concernant les problèmes sociaux, on en a assez. Vous avez des enseignants qui travaillent à crédit. Sur le plan de la santé, les agents réclament des primes de logements depuis des années, au moment où on donne la chance à une minorité. C’est la même situation avec les agents d’agriculture, les retraités qui n’ont pas bénéficié des avantages comme les autres, parlant du point d’indice. Les plateaux techniques qui sont dégarnis doivent connaitre des solutions dans les hôpitaux. Je souhaite que ces engagements puissent connaitre des échéances ».
Noël Chadaré, Secrétaire général de la COSI-Bénin
« Que le Président Talon gouverne autrement »
« L’élection de Patrice Talon est une véritable leçon donnée au monde entier. Zinsou était un candidat qu’on voulait nous imposer. Heureusement que Talon est subvenu pour nous sauver. Je crois que c’est une véritable leçon démocratique. Je salue le respect réciproque qui a marqué les deux périodes électorales. Maintenant, il faut féliciter le président élu pour sa détermination. Comme on le dit, le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. Il s’est battu pour le prendre. Après cela, on attend de lui qu’il passe de la parole aux actes. Il a annoncé un « nouveau départ » et non un « vrai-faux nouveau départ ». Je pus donc dire qu’il y a beaucoup d’espoir qu’il a suscité. J’attends de lui en tant que secrétaire général syndical, qu’il gouverne autrement. Que les engagements pris par son prédécesseur soient respectés. Et que le dialogue social constructif soit au cœur dans sa gouvernance. Il faut qu’il prenne de la hauteur pour que ceux qui pensent qu’il est venu se venger, le voir dans un bon état de travail. Qu’il laisse les gens ayant posé des actes de fraudes et de mauvaise gestion, se défendre. Depuis la Bourse du Travail, nous autres, allons suivre comment il va mettre en œuvre son projet de société et les engagements qu’il a pris. C’est vrai qu’il aura un délai de grâce, car, il lui faut respirer, faire l’état des lieux et former son gouvernement. Cela prendra le temps que ça prendra, mais un délai de grâce relativement court. il a dit qu’il ne fera qu’un seul mandat, donc il doit aller vite et bien. A cet effet, l’une des décisions urgentes à prendre, une fois au pouvoir est de rapporter le décret de Yayi qui accorde des avantages faramineux aux membres des cabinets. C’est un tort causé au pays. Le Bénin n’est pas un gâteau à partager. C’est désormais l’os qu’il aura dans sa gorge. Car, justice doit être rendue. L’autre chose est qu’il mette sur pied une commission pour contrôler les concours objet de polémique. Là, il faudra situer le niveau de fraude et corriger. »
Propos recueillis par Emmanuel GBETO
Election d’un nouveau président de la République du Bénin
Syndicalistes et enseignants expriment à Patrice Talon leurs attentes immédiates
Quelques jours seulement après l’élection de Patrice Talon, comme Président de la République du Bénin, les acteurs sociaux et enseignants donnent leur avis sur le choix opéré par le peuple. Dans l’ensemble, tous saluent la maturité des citoyens béninois qui ont compris qu’il faut ouvrir une nouvelle page pour leur pays, le Bénin. Au-delà des mots de félicitations, ils estiment que les défis qui attentent le nouveau chef de la Marina sont énormes et méritent une attention au regard de leur envergure.
Dr. Patrick Houéssou, Enseignant à l’Uac
« Zinsou ne méritait pas d’être Président de la République du Bénin »
« Tout est toujours écrit. Pour ma part, Zinsou ne méritait pas d’être Président de la République du Bénin. Et maintenant que Talon est élu, j’invite Houngbédji, à rester opposant à lui. Etre opposant pour moi, c’est se battre pour que les normes soient respectées. A Zinsou pour qui j’ai beaucoup d’admiration, je lui souhaite d’être désormais résident béninois et de revenir dans 5 ans se battre pour le Bénin. Là, je voterai éventuellement pour lui, ceci convaincu qu’il n’aura pas été un usurpateur ».
Philomène Zountchégbé Ekpo, Syndicaliste/COSI-Bénin
« Ce choix répond vraiment au vœu du peuple béninois »
« Mes impressions sont bonnes et de joie. Je constate que ce choix répond vraiment au vœu du peuple béninois, la « Rupture ». Cette coalition a été une très bonne chose, et c’est la victoire du peuple béninois. On était dans le besoin de finir avec les 10 ans passés. Aucune œuvre n’est parfaite, donc on ne peut pas dire que Yayi n’a rien fait. Il a fait de son mieux. Mais après 10 ans, il fallait partir de nouveau pour nous permettre de corriger les insuffisances constatées. Je pense que dans le projet de société de Talon, on se retrouve surtout dans les réformes politiques et institutionnelles, c’est très important. Il a proposé que l’on finance désormais les partis politiques qui animent la vie politique du pays. Je crois que cela va limiter les transhumances remarquées au niveau du parlement, où les militants ne cotisent pas et on est obligé de courir pour le financement. Maintenant, au sujet des réformes institutionnelles, le Chef de l’Etat ne va plus nommer les présidents des institutions comme le Conseil économique et social, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, la Cour constitutionnelle….Je souhaite que tout le monde accompagne le président Talon pour qu’il puisse réussir son mandat unique tel qu’il l’a promis. De mon analyse personnelle, c’est dans le souci de se faire réélu que les gens décornent. Avec le Président Talon, nous allons arrêter les concours frauduleux et les cadres travailleront à l’aise. Je crois aussi que l’opposition doit accepter accompagner le nouveau président pour le développement de ce pays ».
Laurent Métongnon, Secrétaire général de la Fesyntra-Finances
« Le gouvernement de Yayi va chercher à vandaliser tout le patrimoine public avant le 06 avril 2016 »
« Les grandes tendances du second tour de l’élection présidentielle 2016 rendues publiques par la Cena le 21 mars 2016, donnent Patrice Talon gagnant avec 65,39% malgré toutes les fraudes et la transformation de la Présidence de la République en guichet de distribution de sous. Lionel Zinsou, son dauphin est battu. « Ces tendances ne peuvent plus être inversées et reflètent le choix du peuple béninois » a dû reconnaître le candidat Lionel Zinsou. Deux béninois sur trois en portant leur choix sur le candidat Patrice Talon, font outre le rejet de la recolonisation le choix d’une profonde rupture d’avec le système de gouvernance de YAYI Boni pour un réel nouveau départ et non un changement d’équipe dans la continuité.Aux travailleurs de tous les secteurs et à leurs responsables syndicaux, j’adresse mes vives félicitations. Ils ont à travers leurs luttes multiples et multiformes aux côtés des autres couches de notre population depuis le régime du changement, dit non au système de gouvernance scabreuse de Yayi, fait d’impunité, de scandales financiers, de fraudes électorales, de recrutement dans la fonction publique, de politisation de l’administration publique et semi-publique, de non satisfaction de vos légitimes revendications. Comme si tout cela ne suffisait pas, il fit débarquer un franco-béninois de l’establishment français, (un colon), Lionel Zinsou qu’il nomme le 15 Juin 2015 comme premier ministre. Mais après l’éclairage du Parti Communiste du Bénin (Pcb) et la campagne contre la recolonisation de notre pays à laquelle vous avez pris part sur toute l’étendue du territoire, a payé le 20 mars 2016.Je voudrais appeler les travailleurs à la vigilance. En effet en de pareilles circonstances, les membres du régime finissant emportent tout : meubles, matériels roulants et de bureau ; ils vident en complicité avec leurs directeurs chargés des affaires financières (DRFM) les caisses en produisant des factures fictives, octroient à leurs amis des marchés sans procédure, font disparaître ou incendient des documents compromettants, affectent leurs protégés à des postes « juteux », procèdent à la consommation rapide des crédits etc. Le gouvernement de Yayi qui nous a habitués à une gestion scabreuse va chercher à vandaliser tout le patrimoine public avant le 06 avril 2016. En témoigne déjà le décret 2016-024 du 11 février 2016 portant régime indemnitaire applicable aux directeurs des cabinets des ministres, aux secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints, sans compter tous les autres décrets non connus du public. Alors, je les invite à sécuriser leurs lieux de travail et à avoir jusqu’au 06 avril 2016 et un peu au-delà, une vigilance comme vous avez su le faire dans le contrôle de l’élection présidentielle. A tous les travailleurs sur la chaîne des dépenses, je conseille de ne pas prêter flanc à ce jeu sinon, ils seront rattrapés par le système de la rupture avec le nouveau départ. Je vous invite à poursuivre vos luttes, à mettre en place partout des comités de vigilance et de sécurité des biens et fonds publics ».
François Kpèdotossi, secrétaire général du Syndicat uni des travailleurs de l’aviation civile et de la météorologie (Sutracim/Asecna)
« On attend du Président qu’il dépolitise l’administration publique »
« Je tiens d’abord à saluer la maturité du peuple béninois tout au long du processus électoral que nous avons connu, que ce soir au premier tour au second tour. Maintenant, en ce qui concerne l’élection de Patrice Talon, nous avons remarqué véritablement en dehors des régimes à parti unique que nous avons connu, c’est véritablement la première fois que nous venons d’élire, un président avec ce score, si la Cour constitutionnelle validait vraiment les résultats de la Cena. Par rapport aux travailleurs, on attend du Président, qu’il dépolitise l’administration publique pour que ce soit de vrais méritanst qui occupent les postes de responsabilité et qu’on puisse faire en sorte que le travailleur méritant bénéficie de ses efforts. Qu’on n’aille pas chercher comme sous le régime Yayi, des gens de la catégorie B, coiffer ceux de la catégorie A. Une situation qui crée déjà un problème au niveau du fonctionnement de l’administration. L’autre sujet, a rapport aux avantages. il faut réduire le train de vie de l’Etat. En le faisant, on pourra véritablement faire des économies aux populations qui produisent effectivement. Vous n’êtes pas sans savoir que ceux qui produisent effectivement sont les travailleurs, qui en retour ne jouissent pas des fruits de leur labeur. Quand nous prenons le cas de Cotonou, la vie est chère, or, le travailleur doit y vivre avec femme et enfants. Et s’il doit entretenir tout ce monde dans son salaire de 100.000 FCFA, honnêtement, il ne pourra rien. Il est obligé de courir de gauche à droite pour subvenir à ses besoins ».
Dieudonné Lokossou, Secrétaire général de la Csa-Bénin
« Le Président Talon doit organiser des états généraux, secteur par secteur »
« Je parlerai des attentes des travailleurs, car moi je suis déjà retraité, or on ne pense pas aux retraités dans ce pays. Maintenant à la nouvelle équipe, il faudrait qu’on organise des états généraux, secteur par secteur pour corriger les choses, puisque le chantier est vaste. Il ne peut pas improviser. Il doit établir un ordre de priorités. Pour ce qui concerne les travailleurs, la première exigence, est l’abrogation du décret provocateur et discriminatoire, qui donne des primes exorbitantes à une minorité de citoyens, ceci avec effet retro actif sur 10 ans. Cela peut avoir un effet d’entrainement, si on n’arrête pas l’hémorragie. Et il faut noter que cela intervient pour créer des problèmes aux finances publiques. Concernant les problèmes sociaux, on en a assez. Vous avez des enseignants qui travaillent à crédit. Sur le plan de la santé, les agents réclament des primes de logements depuis des années, au moment où on donne la chance à une minorité. C’est la même situation avec les agents d’agriculture, les retraités qui n’ont pas bénéficié des avantages comme les autres, parlant du point d’indice. Les plateaux techniques qui sont dégarnis doivent connaitre des solutions dans les hôpitaux. Je souhaite que ces engagements puissent connaitre des échéances ».
Noël Chadaré, Secrétaire général de la COSI-Bénin
« Que le Président Talon gouverne autrement »
« L’élection de Patrice Talon est une véritable leçon donnée au monde entier. Zinsou était un candidat qu’on voulait nous imposer. Heureusement que Talon est subvenu pour nous sauver. Je crois que c’est une véritable leçon démocratique. Je salue le respect réciproque qui a marqué les deux périodes électorales. Maintenant, il faut féliciter le président élu pour sa détermination. Comme on le dit, le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. Il s’est battu pour le prendre. Après cela, on attend de lui qu’il passe de la parole aux actes. Il a annoncé un « nouveau départ » et non un « vrai-faux nouveau départ ». Je pus donc dire qu’il y a beaucoup d’espoir qu’il a suscité. J’attends de lui en tant que secrétaire général syndical, qu’il gouverne autrement. Que les engagements pris par son prédécesseur soient respectés. Et que le dialogue social constructif soit au cœur dans sa gouvernance. Il faut qu’il prenne de la hauteur pour que ceux qui pensent qu’il est venu se venger, le voir dans un bon état de travail. Qu’il laisse les gens ayant posé des actes de fraudes et de mauvaise gestion, se défendre. Depuis la Bourse du Travail, nous autres, allons suivre comment il va mettre en œuvre son projet de société et les engagements qu’il a pris. C’est vrai qu’il aura un délai de grâce, car, il lui faut respirer, faire l’état des lieux et former son gouvernement. Cela prendra le temps que ça prendra, mais un délai de grâce relativement court. il a dit qu’il ne fera qu’un seul mandat, donc il doit aller vite et bien. A cet effet, l’une des décisions urgentes à prendre, une fois au pouvoir est de rapporter le décret de Yayi qui accorde des avantages faramineux aux membres des cabinets. C’est un tort causé au pays. Le Bénin n’est pas un gâteau à partager. C’est désormais l’os qu’il aura dans sa gorge. Car, justice doit être rendue. L’autre chose est qu’il mette sur pied une commission pour contrôler les concours objet de polémique. Là, il faudra situer le niveau de fraude et corriger. »
Propos recueillis par Emmanuel GBETO