Le Parti du renouveau démocratique a retenu la leçon de 2011 froidement administrée à son leader par la Renaissance du Bénin (Rb). Cinq ans plus tard, cette formation politique saute pieds joints dans la mouvance présidentielle après avoir combattu en vain le cheval gagnant de la présidentielle. Pendant ce temps, la Renaissance du Bénin, sortie fragilisée et décrédibilisée de ce scrutin cherche ses marques et se contente, pour l’instant, d’adresser au vainqueur de simples félicitations. Mais la question qui se pose au vu des résultats médiocres engrangés par ce parti dans les urnes pour le compte de son candidat est de savoir comment Léhady Soglo et les siens pourront remonter la pente.
Cotonou, Abomey-Calavi, Bohicon, Abomey, Djidja, Agbangnizoun, Zogbodomey, Zakpota, des villes naguère acquises à la cause des « houézèhouè » sont tombées dans l’escarcelle de Patrice Talon. Au premier comme au second tour de ce scrutin présidentiel, ce dernier n’a donné aucune chance à la Rb d’exister. Méthodiquement, il a réussi à drainer dans le camp de la rupture les milliers de militants et de sympathisants de cette formation politique vieille de plus de deux décennies. Aidé en cela par la farouche opposition du couple Soglo à la candidature de Lionel Zinsou, Patrice Talon a ratissé large dans les fiefs traditionnels de la Rb. Léhady Soglo, le président du parti et ses lieutenants clés à savoir Luc Atrokpo, Blaise Ahanhanzo Glèlè, Boniface Yèhouétomè et Georges Bada, pour ne citer que ceux-là, n’y ont vu que du feu. Impitoyablement, le candidat qui a prôné le nouveau départ a tout raflé sur son passage.
Avant même la proclamation des résultats officiels, Blaise Ahanhanzo Glèlè, le maire d’Abomey et son conseil communal ont adhéré, sans autre forme de procès, aux idéaux de la coalition de la rupture. A l’évidence, le maire veut sauver sa tête dans un contexte qui ne lui est pas favorable. Car, il est convaincu au vu des résultats élogieux obtenus par Patrice Talon à Abomey qu’il vaut mieux composer avec lui pour ne pas perdre la face lors des prochains scrutins. Que feront ses pairs Luc Atrokpo à Bohicon, Georges Bada à Abomey-Calavi et Léhady Soglo à Cotonou ?
Depuis qu’il a pris les rênes du parti, l’héritier Soglo a vécu avec cette présidentielle, une débâcle mémorable. C’est à croire que sans le précieux soutien de ses géniteurs, il compte pour du beurre dans la ville de Cotonou. Face à la razzia Talon, que peut-il si ce n’est rentrer dans les rangs ?
Moïse DOSSOUMOU