Dans quelques jours, le 6 avril plus exactement, Patrice Talon sera investi président de la République du Bénin. Il devra ensuite dévoiler son équipe gouvernementale, dont les tractations pour sa composition sont actuellement en cours et cristallisent l’attention de l’opinion publique. Quels qu’en puissent être sa structuration et le nombre de ministres qui le composent, le prochain gouvernement du régime Talon doit satisfaire certaines exigences.
Le peuple béninois a, dans sa majorité, accordé ses suffrages au candidat de la coalition de la rupture parce qu’il est durement éprouvé par le régime Yayi et tous les scandales financiers et affaires malsaines dans lesquels plusieurs membres de ses gouvernements respectifs sont impliqués. Les Béninois attendent de ce fait, une véritable rupture avec le mode de gouvernance érigé par le président sortant. Ils attendent également du chef de l’Etat entrant, des actes forts, tels que la formation d’un gouvernement constitué de visages autres que ceux que l'on a vu au cours de la décennie qui s’achève. C’est un facteur très important, à considérer au plus haut point : la nécessité d’un véritable gouvernement de rupture. Cela implique donc des hommes compétents dans leurs domaines respectifs, mais surtout, qui n’ont rien à voir avec la gestion Yayi. Il va donc de soi que tous ceux qui ont participé à la gestion irrationnelle des affaires publiques sous le régime de Boni Yayi, ne soient pas associés à la gouvernance de Patrice Talon. Le nouvel homme d’État du Bénin doit envoyer un signal fort de la rupture au peuple Béninois. Les débats qui se mènent sur les réseaux sociaux et au sein de l’opinion publique prouvent une envie de ne pas voir les «hommes de Boni Yayi » être associés au Nouveau Départ.
L’élection de Patrice repose sur le fait qu’il prône un nouveau départ, une nouvelle dynamique de gestion. De ce fait, tous ceux qui ont occupé des fonctions, récentes ou lointaines, dans le gouvernement du président Boni Yayi ne doivent pas figurer dans cette première équipe que Patrice Talon compose actuellement. Dans le cas contraire, le nouveau président perdrait toute crédibilité aux yeux de l’opinion publique béninoise, durement éprouvée par 10 ans de gestion peu orthodoxe. C’est une question de logique, d'exemplarité et surtout, de respect de la volonté populaire.
M.M