L’un des conseils du juge Angelo Houssou n’est plus libre de ses mouvements. Me Alain Orounla est irrégulièrement gardé au commissariat d’Agblangandan (Commune de Sèmè-Podji) depuis vendredi 27 septembre 2013.
Me Alain Orounla est irrégulièrement placé en garde à vue depuis vendredi dernier au commissariat d’Agblangandan. Aucune source officielle n’a pu encore révéler les faits qui lui sont reprochés. Joint au téléphone hier dimanche, le Bâtonnier Cyrille Djikui a confirmé l’arrestation. Il a confié s’être rendu sur les lieux de détention de son confrère et constaté les faits en tant que patron du Barreau de Cotonou. « Je ne saurais dire ce qu’on lui reproche. Mais il nous a dit qu’il a été irrégulièrement privé de sa liberté (...) L’ordre des avocats va le défendre si ce qu’on lui reproche n’est pas fondé », a laissé entendre Me Cyrille Djikui. Si officiellement personne n’a pu informer sur les réelles causes de la détention de Me Alain Orounla, des sources confient qu’il serait mêlé à une affaire d’escroquerie. Mais la somme qui serait l’objet de cette hypothétique escroquerie change de valeur selon les sources. Certains parlent de 10 millions F Cfa et d’autres, 20 millions. Une variation qui met pour le moins en doute la véracité des faits. Ce qui est certain par contre, l’arrestation de Me Orounla ne doit pas être dissociée du rôle qu’il a joué dans la défense du juge Angelo Houssou. Le Juge Angelo Houssou, faut-il le rappeler, avait été placé en résidence surveillée après avoir rendu le 17 mai 2013 des ordonnances de non lieu dans les affaires tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat et tentative de coup d’Etat. Et à analyser de près, c’est une manipulation du gouvernement décidé à régler ses comptes avec tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans les affaires sus évoquées. On peut s’en doute affirmer que l’avocat est dans l’œil du cyclone depuis qu’il a entrepris de défendre le juge Houssou. Le gouvernement lui en voulait à mort. Et c’est bien dommage pour la démocratie béninoise en construction. Cette énième arrestation irrégulière (car le régime est coutumier du fait) démontre que le gouvernement de Yayi Boni affiche de plus en plus ses penchants d’oppresseur. Il foule allègrement au pied les libertés fondamentales et reste déterminé à écraser tout opposant désigné comme un élément gênant. L’arrestation commanditée de l’avocat Alain Orounla est arbitraire. C’est un prétexte pour nuire à un homme de droit dont le seul tort était d’avoir défendu un juge harcelé.
