C’est la deuxième sortie du genre en 5 jours. Si on peut noter un changement au niveau du décor, le discours, lui n’a pas, pour autant varié. "Le pays va très mal certes, mais le redresser n'est pas impossible", martèle à nouveau Patrice Talon. Et dans sa vision de redressement du pays, il dits’appuyer avec insistance, sur la compétence. "Nous disposons de beaucoup d'atouts pour arriver à relever ce défi . Le principal sera la compétence. La gouvernance qui sera la mienne aura comme principal atout et comme facteur essentiel la compétence.
" Au-delà de ces clarifi cations qui sonnent comme une mise au point, Patrice Talon qui, visiblement sait que seul le critère « compétence » ne suffi t pas pour former un gouvernement, surtout dans un environnement comme celui du Bénin où d’autres considérations entrent en ligne de compte, s’est justifié :"(...) Je voudrais confesser d'ores et déjà que l'équilibre régional, la parité hommes - femmes, la satisfaction des intérêts politiques des partisans ne [seront] pas ma priorité pour l'heure. Certes, j'y arriverai au fil du temps quand les choses iront mieux. Mais pour le moment il sera impératif pour nous tous de retrousser les manches et de mettre à chaque poste les personnes les plus qualifiées quel que soit leur bord.
" En s’exprimant ainsi, le nouveau président élu a voulu anticiper les critiques de certains observateurs de la vie sociopolitique. Ceux-là qui savent que depuis plusieurs années, le facteur équilibre régional est un facteur très important dans la composition du gouvernement ou le contrôle des institutions de la République. A y voir de près, le chantre du Nouveau départ, dans sa stratégie communicationnelle n’est pas resté sans toucher son entourage immédiat. En tout cas, que ceux qui se revendiquent la paternité de sa victoire se calment. La récompense ne sera pas systématique. Aussi, Patrice Talon a-t-il voulu éviter la colère des « féministes » de la société civile : ces défenseurs de l’approche Genre. Il se peut que sur une quinzaine de portefeuilles ministériels, que deux ou trois femmes seulement soient titularisées. Qu’importe si aucune ne fi gurait dans l’équipe gouvernementale. Comme on le dit généralement, ça viendra avec le temps. Quand exactement ? Patrice Talon est resté prudent à ce niveau.
Jacques BOCO