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Présidentielle de 2016 : Voici les causes de l’échec de Lionel Zinsou
Publié le mardi 29 mars 2016  |  La Tribune de la Capitale
Lionel
© AFP par Thomas Samson
Lionel Zinsou, nouveau Premier ministre du Bénin.




Depuis le vendredi dernier, le peuple béninois est fixé en ce qui concerne les résultats du second de la présidentielle du 20 mars 2016. En effet, la Cour constitutionnelle, haute juridiction, seule capable de donner lesdits résultats, a juste confirmé les grandes tendances annoncées par la Céna. Il en ressort que Patrice Talon qui a remporté la présidentielle face à son grand challenger, Lionel Zinsou qui partait pourtant grand favoris au départ. En reconnaissant sa défaite face à Patrice Talon, dès le soir du vote, le 20 mars, Lionel Zinsou a marqué un point auprès de l’opinion et fait baisser la tension provoquée par le suspense électoral. Son score, qui tourne autour de 35 % des voix, tient à plusieurs facteurs, et pas seulement à son métissage ou son ancrage en France.

Marc KOSSOU

Battu le 20 mars au second tour de la présidentielle du Bénin, Lionel Zinsou a incarné un espoir de changement, tout en voulant assumer la « continuité ». Son alliance avec le président sortant Boni Yayi, dont il a accepté d’être le Premier ministre en juin, a entravé ses chances, de même que d’autres erreurs de campagne largement débattues au Bénin. L’homme du « Bénin gagnant » a commis beaucoup d’erreurs qui, en politique, se payent cache.

Son arrivée tardive sur la scène politique

Dès le départ, Lionel Zinsou a fait une grave erreur de timing, affirment certains observateurs de la scène politique. Pour eux, l’homme aurait dû s’annoncer bien plus tôt et commencer à travailler sur le plan politique, au lieu d’arriver à la dernière minute en juin au poste de Premier ministre, sans dire avant novembre s’il allait ou non se présenter. Lionel Zinsou a certes tenté de corriger son image de grand patron un peu pressé, en portant la tenue traditionnelle et en évoquant son attachement au pays paternel, via la Fondation Zinsou pour les arts, pilotée depuis 2005 par sa fille Marie-Cécile. Il n’a pas convaincu car une fondation, ce n’est pas un parti politique.

Son Alliance avec Boni Yayi

Seconde et principale faute stratégique : son alliance avec Boni Yayi, président sortant, décrié pour les scandales, intrigues sans fin et chantiers inachevés de son second mandat. En s’affichant comme candidat de la « continuité », Lionel Zinsou a laissé son principal adversaire, Patrice Talon, incarner la « rupture ». Pourtant, son projet de meilleure gouvernance a intéressé une partie de l’électorat - celle qui voit en Patrice Talon, magnat du coton et ancien allié de Boni Yayi, le pur produit des régimes précédents. De plus, son arrivée n’a pas été du goût de ceux-là qui avaient certains avantages avec le gouvernement de la Refondation.

Une campagne distante et ambiguë

Maladroitement lancée à Paris le 18 février, à quelques heures de son ouverture officielle au Bénin, sa campagne a été critiquée jusque chez ses partisans pour son caractère distant. « Lionel Zinsou n’a pas été voir les paysans, qui représentent une bonne partie de l’électorat, et ne s’est pas non plus rendu à Ouidah », note avec regret une Française installée à Cotonou. Par ailleurs, l’ancien banquier d’affaires a dénoncé « les sommes considérables » échangées durant la campagne comme « une dérive et une perversion », mais n’a pas adopté de ligne claire sur la pratique du « porte-à-porte », qui voit les différents partis passer dans les quartiers la veille du vote pour distribuer sacs de riz et billets de banque. Il a laissé faire les trois partis sur lesquels il s’est appuyé, admettant tacitement qu'ils se livrent aux habituelles distributions d'argent. Mais tel ne fut pas le cas. En effet, l’opération de « porte-à-porte » n’a pas été chose effective à Porto-Novo par exemple. A en croire un membre de la coalition Fcbe-Prd-Rb, à part le fait que certains individus malintentionnés ayant en charge cette opération ont disparu avec les sous commis pour cette forme de campagne, il y a aussi le fait que beaucoup ne l’ont pas pris au sérieux.

Fausses notes dans l’organisation de la campagne

Plusieurs couacs sont enregistrés dans l’organisation du candidat de la « Continuité ». Parmi ces fausses notes il y a le retard qu’a accusé le staff de Lionel Zinsou dans l’affichage des affiches du candidat. En effet, dans presque toutes les grandes villes du pays, seules les affiches du premier ministre ont été les dernières à voir le jour après 4 jours de campagne. D'autre part, deux des personnalités les plus controversées du régime de Boni Yayi ont nui à l’image de Lionel Zinsou. Sa campagne a en effet été dirigée par Komi Koutché, un ministre de l’Economie et des finances décrié, et menée par le député Barthélémy Kassa, ex-ministre de l’Energie et de l’eau impliqué en juin dans un scandale de détournement de fonds publics néerlandais.

Erreurs de communication

En arborant un boubou gris foncé – couleur de deuil – et en pointant le doigt sur son adversaire, langage corporel peu apprécié dans le code d’honneur du Bénin, Lionel Zinsou, défenseur du bilan de Boni Yayi, est apparu comme le grand perdant du duel télévisé du 18 mars avec Patrice Talon. Ses attaques personnelles contre son rival, accusé d’avoir des ancêtres « négriers et vendeurs d’esclaves », ont été mal perçues. L’autre faute grave commis par le candidat est d’avoir passé tout son temps à vouloir démontrer qu’il est un Béninois au lieu d’aller à l’essentiel, c’est-à-dire défendre son projet de société. Et il l’a encore fait au soir du face à face du 18 mars.
Il est vrai que l’homme a fait l’objet d’attaques inacceptables sur son métissage mais il n’a pas pu convaincre les Béninois en ce qui concerne s’il est un candidat de la France. De plus, Lionel Zinsou n’a pas pu se démarquer de la gestion de Boni Yayi et c’est ce soutien qui a conduit à son échec car à travers lui, les Béninois voient le Président sortant.

ABP/CBA/DK
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