COTONOU - Les autorités politiques et sanitaires béninoises ont lancé ce lundi à Cotonou, une croisade contre les hépatites, considérées de nos jours dans le monde comme des priorités de santé publique, a constaté Xinhua sur place.
« Cette croisade que nous lançons ce lundi, permettra non seulement de sensibiliser les différentes couches de la populations béninoises sur les dangers que constituent les hépatites, mais aussi de les exhorter à faire des dépistages en vue de prendre toutes les dispositions nécessaires pour prévenir ces fléaux », a déclaré le Prof Nicolas Kodjoh, point focal du Bénin de l'Initiative panafricaine de lutte contre les hépatites.
Pour ce chercheur béninois, l'hépatite est une inflammation des cellules de foie. « Cette maladie peut être causée par une consommation excessive d'alcool, de certains médicaments, une obésité, un trouble du système de défense de l'organisme », a-t-il expliqué, précisant qu'au Bénin, elle est essentiellement due à des virus, dénommées A, B ,C, D et E.
Pour le ministre béninois de la Santé, le Prof Dorothée Kindé Gazard, plus de 3.500 Béninois meurent chaque année pour cause d' hépatite B et C. « Le Bénin est particulièrement touché avec des prévalences nationales estimées à 8% pour l'hépatite B et 5% pour l'hépatite C ", a-t-elle révélé, précisant qu'environ 1,3 million de Béninois sont atteints de cette affection.
Pour cette responsable en charge du département de la santé du Bénin, les hépatites B et C sont la première cause de cancer de foie au Bénin. « Elles représentent la première cause de décès par cancer chez l'homme et la troisième cause de décès par cancer chez la femme », a-t-elle souligné.
Elle a également estimé que la plupart des sujets atteints ignorent leur statut et s'exposent à un risque élevé de développer une maladie chronique sévère de foie. « En pratique, le Bénin étant un pays endémique, toute la population est à risque », a-t- elle déploré.