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Le Matinal N° 4197 du 2/10/2013

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Perturbations à la Renaissance du Bénin : Léhady Soglo à l’épreuve
Publié le mercredi 2 octobre 2013   |  Le Matinal




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Les députés Parfait Houangni, Epiphane Quenum et Ali Camarou ont précipité la Renaissance du Bénin (Rb) dans une crise majeure. Leur départ du parti risque de provoquer des bouleversements surtout avec la sortie des sages et dignitaires d’Abomey. Ils estiment que le parti est malade de son président et lui demandent de changer de fusil d’épaule.

Quoi que rassurants dans leurs propos, les maîtres à bord du navire Rb ne doivent pas se sentir à l’aise par ces temps qui courent. Ils ne doivent pas avoir le sourire. Ce qui arrive à la Renaissance du Bénin est une crise cyclique qui mérite qu’on s’y attarde. En écoutant les sages et dignitaires d’Abomey, on constate qu’ils ont mis les points sur les « i » à Léhady Soglo. Ceux-ci réclament une gestion plus conciliante du parti avant de menacer de prendre leurs responsabilités si les choses restaient en l’état. Une telle prise de position apparait aux yeux de beaucoup de Béninois, comme une querelle interne qui ne devrait pas être mise sur la place publique.
En réalité les morceaux choisis par les dignitaires d’Abomey pour évoquer l’hécatombe sous Léhady Soglo rappellent les discours tenus par d’anciens et nouveaux démissionnaires du parti. « Pouvoir clanique et autoritaire », « gestion solitaire et unilatérale », « parti assis sur un trépied : papa, maman et fils ». Ainsi, le procès fait à Léhady Soglo exprime un sentiment de ras-le-bol. Tous ou presque accusent Léhady Soglo. Sa présidence est fortement contestée même dans le fief traditionnel du parti qu’il dirige. Cette présidence a pour la première fois été attaquée par des leaders qui sont restés pendant longtemps dans l’ombre. On pourrait se demander ce qui les a poussés aujourd’hui à sortir de leur mutisme pour s’en prendre à Léhady Soglo. C’est bien parce qu’il y a un problème profond. Les sages n’ont pas approuvé le départ de Blaise Ahanhanzo-Glèlè du gouvernement. Ils y lisent le choix de Léhady Soglo. Même si à la Rb, on se dit convaincu que c’est Blaise Ahanhanzo-Glèlè qui tient les ficelles de ce procès, cela veut dire qu’il y a vraiment un problème. Si nous l’admettons donc, cela révèle que le parti est coupé en deux. L’ancien ministre de l’Environnement et vice-président de la Rb, les députés Epiphane Quenum, Parfait Houangni, Ali Camarou et bien d’autres qui sont des personnages clés dans la vie du parti, se retrouvent mis à l’écart, pendant que ceux considérés comme des « beni oui oui » de Léhady Soglo prennent de l’ascendance. Le 1er adjoint au maire de Cotonou s’appuie sur eux pour s’imposer comme seul leader. Aujourd’hui, il reste de loin le seul maître à bord du navire Rb. Depuis qu’il a pris la tête du parti des mains de Rosine Soglo, il est un président sous influence de sa « maman ».

Les attaques s’enchaînent contre Léhady

De violentes tempêtes qui hier provenaient du Front républicain pour une alternative populaire (Frap), parti de la première dame Chantal Yayi s’accentuent depuis quelques temps. Aujourd’hui, les coups proviennent non seulement de l’intérieur, mais aussi de l’extérieur. Des élus de la Rb ne se reconnaissent plus à travers le mode de gestion et de fonctionnement du parti. En d’autres termes, ils contestent, à l’image des sages d’Abomey, le nouveau président de la Rb, Léhady Soglo et ne supportent plus les sautes d’humeur de « maman ». Quoi qu’il en soit, les derniers évènements à la Rb sont la preuve que de nombreuses personnes pensent que la gouvernance du parti a besoin d’être rééquilibrée. En tout cas, on s’attendait à ce que Léhady Soglo entreprenne de vastes chantiers à la présidence de la Rb. Mais il a laissé beaucoup sur leur soif. Plus grave est la gestion des hommes et la confusion au niveau de la chaîne de commandement. Ces deux problèmes apparaissent comme des maux qui continuent de marquer des militants de la formation politique.

La gestion des hommes

Pendant les années où Nicéphore Soglo, leader du parti tenait les rênes de ce pays, on constatait que son talon d’Achille, c’était la gestion des hommes. C’était un morceau que fredonnaient presque tous les démissionnaires du parti. Ils ont d’ailleurs précipité la faragilisation de la formation politique, la plupart reprochant aux dirigeants leur manière de les gérer. Même si d’autres raisons justifient ces départs, les "propriétaires" du parti en sont pour beaucoup. Nicéphore Soglo n’avait pas souvent sa langue dans sa poche. Quant à Rosine Soglo, elle distribuait des morceaux de frustration à ses lieutenants. Nicéphore Soglo ayant définitivement perdu le Pouvoir en 2001, et de plus en plus en retrait dans la chaîne de commandement, n’a pas su effacer ses clichés. « Maman », même si elle a perdu un peu de tonus n’a pas changé. Les démissionnaires d’aujourd’hui, Epiphane Quenum en l’occurrence a encore évoqué quelques propos désobligeants dont l’ancienne présidente gratifiait ses collaborateurs. Alors que « maman » et « papa » ont passé le témoin à leur dauphin Léhady Soglo, on constate également que les démissionnaires d’aujourd’hui mettent en avant le problème de gestion des hommes. En résumé, c’est entre autres le procès de Epiphane Quenum, de Parfait Houangni et autres contre les Soglo. Ils veulent être traités avec beaucoup d’égard et de considération. Ils accusent alors Léhady Soglo de n’avoir pas pu se mettre à la hauteur de leurs attentes.

Confusion de la chaîne de commandement

S’il est vrai que c’est Léhady Soglo qui dirige le parti aujourd’hui, il est tout aussi vrai qu’il n’a pas encore hérité de tous les pouvoirs pour imprimer son leadership à la famille « Houézèhouè ». Selon certaines sources proches de cette formation politique, certaines décisions sont prises à la place du nouveau patron à bord. Et, très souvent c’est « maman » et « papa » qui sont à la manœuvre. Récemment, alors que Léhady Soglo a opté pour un silence face à la révision de la Constitution, le couple a créé la sensation. Dimanche 25 août 2013, il a tenu un meeting au siège du parti à Kouhounou, Cotonou pour critiquer le projet de Yayi Boni. Il s’y oppose catégoriquement en invitant le Chef de l’Etat à s’occuper des préoccupations actuelles des populations. Aucun député, encore moins membre du bureau politique de la Rb n’était présent. Pourtant, cette position a été considérée comme celle du parti, sans que le président en exercice ne se prononce. Il y a quelque chose qui ne va pas. Où est le dauphin ? Dans le même prolongement, en s’en tenant à la lettre de « maman » adressée à Epiphane Quenum, le 29 juillet 2013, c’est encore elle qui est à la manœuvre pour demander au député de démissionner. Dans sa correspondance, elle s’est retrouvée dans sa profession d’avocat en défendant le président contre les attaques de Epiphane Quenum. Cette réalité illustre à quel point, l’ombrageux couple Soglo n’accorde pas assez de marges de manœuvre au dauphin. Parfait Houangni et Ali Kamarou, sans pour autant apparaître révoltés comme Epiphane Quenum n’ont pas déclaré qu’ils quittent la Rb parce que c’est « maman » qui les a chassés. Une chose est certaine, leurs ressentiments ne datent pas d’aujourd’hui. Ils existaient depuis. Malgré une présidence d’ouverture et de rapprochement prônée par Léhady Soglo, il est toujours un président de parti sous l’influence de « papa et maman ». En définitive, la Rb toute entière, au-delà des apparences est malade.

FN

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