La justice béninoise n’est pas sortie des griffes des grèves. En effet, alors qu’on n’a pas encore fini de parler de la grève de l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB), qu’une nouvelle menace de paralysie de l’appareil judiciaire pointe à l’horizon. Cette menace émane du Syndicat national des travailleurs de la Justice (SYNTRA-Justice) qui annonce un mouvement de grève dans les Cours et Tribunaux du Béni
Dans une motion de protestation adressée au ministre en charge de la Justice, Valentin Djènontin, le SYNTRA-Justice que dirige Kuassi Cakpo Bessé invite tout le personnel des Cours et Tribunaux, des directions techniques et centrales du ministère de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme, à observer un arrêt collectif de travail de 72 heures par tacite reconduction.
Cette grève prend effet à compter du mardi 22 octobre à 00 heure au jeudi 24 octobre à minuit. Ceci pour exiger le payement de l’allocation d’indemnité d’audience et de tous ses rappels aux agents en service dans les Cours et Tribunaux.
Le SYNTRA-Justice va encore plus loin dans sa menace. Il invite par ailleurs tout le personnel judiciaire à suspendre à partir du mardi 15 octobre à 00 heure au jeudi 17 octobre prochain à minuit par tacite reconduction, toutes les diligences liées aux travaux d’audience, à la délivrance des casiers judiciaires, à la saisie des décisions de toutes les chambres.
Ainsi qu’à la délivrance de tout autre acte lié aux audiences, de toutes les diligences des secrétariats des greffes, des Parquets, des maisons d’arrêt et la production des statistiques judiciaires sur toute l’étendue du territoire national.
Selon la motion de protestation, le gouvernement a fait l’option de satisfaire les greffiers et officiers de justice à travers un décret pris plus tard, le 17 avril 2013 alors que l’arrêté portant allocation d’indemnité d’audience aux personnels des services judiciaires du Bénin a été pris depuis le 21 février 2013. Et jusqu’à ce jour, le payement de cette allocation n’est pas encore effectif.
« Tous les efforts du personnel judiciaire concerné pour rentrer en possession de cette allocation sont restés vains jusqu’à ce jour », relève la motion qui dénonce une politique de deux poids, deux mesures du gouvernement. Pis, le garde des Sceaux, ministre en charge de la Justice, lors de sa séance de prise de contact avec les syndicats de la justice, le 22 août dernier, rappelle la motion, s’est engagé à satisfaire cette revendication. Mais toujours rien. C’est donc au regard de toutes ces promesses non tenues, que le SYNTRA-Justice a décidé de passer à la vitesse supérieure pour forcer la main au gouvernement. Cette grève est une décision du bureau exécutif du SYNTRA-Justice qui s’est réuni le vendredi 27 septembre dernier. ...