Le président élu du Bénin, Patrice Talon a du pain sur la planche. L’homme du Nouveau départ qui le 6 avril prochain va hériter d’une gouvernance au passif lourd avec la corruption qui a crevé le plafond de l’intolérable, le chômage galopant et l’unité nationale en déliquescence est, comme un messie, très attendu pour apporter des solutions à ces trois principaux chantiers de son programme d’action. La tâche s’annonce ardue et la mission périlleuse. D’ailleurs, ce n’est pas son prédécesseur qui, dès les premiers jours de son accession au pouvoir a marché contre la corruption et promis monts et vallées à ses compatriotes, qui dira le contraire. A l’épreuve, ils ont pu, par eux-mêmes, constater qu’entre les promesses ou engagements de celui en qui ils ont placé leur espoir et la faisabilité, il y a un pont.
Mais, la caractéristique des bons gouvernants, c’est d’abord leur probité et leur détermination à donner des réponses aux attentes de leurs mandants. Et pour cela, les Béninois sont pour le moment en droit de faire confiance à Patrice Talon pour un Nouveau départ. En tout cas, au cours des cinq prochaines années, le président élu sera confronté à ses premières déclarations après son élection, si lui et son entourage se laissent prendre au piège de la corruption et du favoritisme. En dehors de cette gangrène à la base des nombreux scandales qui ont discrédité la gouvernance du régime finissant, Patrice Talon est très attendu sur le chantier de l’emploi aux jeunes.
Un sens à la Rupture !
Porté à tour de bras à la magistrature suprême grâce à l’apport de cette importante couche de la société, Patrice Talon a des comptes à rendre à la jeunesse au chômage et frappée par le désespoir de ne pouvoir se rendre utiles bien qu’ils sont nantis de diplômes et qu’ils aient la compétence. Fort heureusement, le Nouveau départ est là et le règne de la compétence est décrété. Mais, encore faut-il que la Rupture se constate véritablement en ce qui concerne la discrimination et le régionalisme qui ont eu de beaux jours ces dernières années.
En somme, Patrice Talon est, dès ses premiers jours à la Marina, tenu de poser les jalons d’une gouvernance centrée sur une lutte implacable contre la corruption, une solidarité nationale agissante entre le secteur public et le privé pour faire reculer le chômage et surtout éviter que les ressentiments et les amertumes du passé ne l’entraînent sur les sentiers de la fragilisation de l’unité nationale. Aux festivités du Nouveau départ, les Béninois attendent certes la paix, des institutions fortes, une justice pour chacun et pour tous mais, seul le pain quotidien à la sueur du front sera le plat de résistance.
Angelo DOSSOUMOU