On disait la démocratie béninoise en péril. Avec l'arrivée de l'homme d'affaires Patrice Talon au palais de la Marina, les craintes n'ont pas disparu, avertit l'analyste Francis Kpatindé.
Patrice Talon a été élu président de la République béninoise avec près de 65,39 % des voix le 25 mars. L'ancien magnat du coton, ex-compagnon de route du sortant Boni Yayi, rompu au marigot politique béninois, a tout de même surpris nombre d'observateurs en adoptant une stratégie de conquête territoriale et en affichant une volonté farouche de rupture. La méthode a finalement convaincu les Béninois, et à l'heure où le nouvel homme fort se prépare à prendre les rênes du pouvoir, beaucoup s'interrogent sur ses ambitions réelles et les possibilités qu'il se donnera pour résolument amener le pays vers le développement. De nombreuses organisations de la société civile ainsi que des ONG se tiennent déjà prêtes au cas ou le chef de l'État nouvellement élu ne transformerait pas ses promesses en réalisations concrètes. Francis Kpatindé, enseignant à Sciences Po Paris, revient pour Le Point Afrique sur cette élection avec une question en toile de fond : Et maintenant que va-t-il se passer ?
Le Point Afrique : Que faut-il retenir de cette élection présidentielle de 2016 ?
Francis Kpatindé : Le scrutin présidentiel de mars 2016, le sixième depuis la restauration du pluralisme, confirme la solidité des institutions issues de la conférence nationale « souveraine » de février 1990 et l'ancrage progressif du Bénin dans un environnement démocratique. Les six scrutins présidentiels organisés depuis 1991 ont tous été remportés au second tour du scrutin, à l'exception de l'élection de 2011, qui apparaît comme une tache dans l'histoire récente de ce pays de moins de 10 millions d'habitants. C'est dire que les scrutins, au Bénin, sont rarement joués à l'avance.
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