Quand le Nigeria tousse, le Bénin lui, est enrhumé. Eh oui, depuis hier mercredi 30 mars 2016, cette formule qu’on peut considérer désormais comme un axiome, s’est confirmée une fois encore. L’essence de la contrebande, made in Nigeria, a connu une flambée vertigineuse au niveau de son prix de vente aux abords des voies à Cotonou et environs. Les choses sont allées très vite et en moins de 48 heures, le produit est passé de 425 à 800 voire 1000 FCfa le litre. Pour en trouver même, c’est la croix et la bannière. Il faut parcourir de longues distances en trainant sa moto, le corps dégoulinant. Dans les quelques rares stations-services dont dispose le pays, ce sont de longues files d’attente où bidons d’essence, motos et véhicules se disputent la pompe avec des pompistes qui font leur numéro. Ce n’est pas la première fois que les Béninois vivent cette situation de mauvais goût. Mais la passivité et le manque de vison prospective des gouvernements qui se sont succédés, à cause des calculs politiciens, font que le Bénin subira toujours les effets néfastes de cet état de chose. Sans carburant, en effet, les unités de production tournent au ralenti, et c’est l’économie nationale en prend un coup. Jusqu’à quand la population cessera –t-elle de vivre le calvaire actuel ? Quand on se réfère au papier (article) précédent, on peut affirmer, sans risque de se tromper, le temps que durera la situation chez le grand voisin de l’Est. Ce pays par lequel le Bénin respire. Ibe Kachikwu, le ministre nigérian en charge du pétrole a bien affirmé qu’il ne pourra venir à bout du problème d’ici la deuxième semaine du mois d’avril 2016. Le temps peut-être pour les stations-services au Bénin de livrer leur dernière goutte du liquide précieux. En tout cas jusque-là, pas de réaction de la part des autorités compétentes. Dans les rues, on n’en sait pas grand-chose sur la rareté de l’essence « kpayo ». Et comme à l’accoutumée, on colporte les rumeurs. L’essence frelatée, c’est visiblement la première patte chaude qui sera servie au tout nouveau régime de Patrice Talon, à partir du 6 avril, date de son installation officielle. Il urge de s’y pencher réellement avec des mesures hardies sur le long terme, pour le bonheur des populations. Car, il est inimaginable, pour le cas d’espèce, qu’on prenne très cher l’essence, dans un contexte où l’on déplore la chute des prix du baril au plan mondial.
Jacques BOCO