Invité du 97ème numéro de la rubrique ‘’Sous l’arbre à palabre’’, ce jeudi 31 mars 2016, au siège du journal l’Événement Précis, Assane Séibou de l’Alliance pour un Bénin triomphant (ABT) s’est prononcé sur la récente élection présidentielle à l’issue de laquelle le leader de la Rupture, Patrice Talon, a été élu. Une élection qu’il perçoit comme une sanction du peuple contre le président Boni Yayi.
«Si j’ai fait mon combat contre Lionel Zinsou, c’est parce que je traquais Yayi. Et c’était le cas pour tous les autres qui ont été contre Zinsou», a commenté l’ancien député. Selon lui, le président de la république sortant a voulu se protéger des nombreuses malversations commises sous son mandat. C’est pourquoi, il a choisi un candidat en la personne de Lionel Zinsou pour qui personne n’a eu de pitié. « Car, estime-t-il, le problème réel de ce dernier est qu’il venait porter le poids de la gestion de Yayi et devrait se justifier ». C’est un point qui a milité fortement contre lui. L’autre point qui ne lui a pas rendu aussi la tâche facile, c’est le fait que sa candidature a été perçue comme celle venant de la métropole colonisatrice et qui s’est transformée rapidement en un défi que tout le peuple a décidé de relever. « Et ce défi est relevé et barre la voie à Yayi qui n’arrêtait pas d’harceler tout le monde », a-t-il annoncé avant d’ajouter que « cette élection est un échec pour Yayi ». Parlant du choix sans aucune contestation que le peuple a porté sur Patrice Talon, Assane Seibou a laissé entendre que c’est le contexte qui en a voulu ainsi.
« Chaque élection vient avec ses réalités »
« Nous étions partis pour vivre l’une des élections les plus difficiles de notre pays avec des problèmes liés à la liste électorale. Mais, il y a eu des éléments comme les candidatures des hommes d’affaires qui ont fait passer au second plan ces problèmes pour offrir un bon déroulement de l’élection avec le résultat que nous connaissons tous », a-t-il souligné. Il n’a pas manqué d’aborder l’avenir politique de l’alliance ABT, de la RB et du PRD. D’après lui, l’Alliance ABT devrait logiquement jouer les premiers rôles dans le prochain gouvernement, d’autant plus qu’il l’a déjà commencé en soutenant le candidat élu Patrice Talon. Concernant la RB et le PRD, l’ancien député a confié que ces deux partis sont politiquement noyés par Yayi et auront du mal pour se redresser. «J’espère que les leaders, à savoir, Léhady Soglo (RB) et Adrien Houngbéji (PRD) trouveront les mots qu’il faut pour convaincre leurs bases qui semblent les délaisser déjà pour s’abonner avec la vague de la rupture », a-t-il lâché tout en décriant le soutien prononcé par le PRD à Talon. Selon lui, c’est un soutien qui montre la peur du PRD de perdre davantage sa base. « C’est une preuve de fébrilité ».
Anselme HOUENOUKPO