Saura-t-on un jour la vérité sur les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, affaire PVI-NG, trafic d’influence et blanchiment de capitaux ? Avec la passation de charges mercredi 06 avril prochain entre président sortant et entrant, ce n’est pas uniquement le respect d’une obligation constitutionnelle.C’est aussi et surtout l’ultime acte du duel entre deux hommes d’Etat, anciens très proches amis puis devenus ennemis jurés. Des révélations ont nourri cette guéguerre qui a duré des années aux conséquences fâcheuses sur l’économie nationale. Mais à l’arrivée, un pardon présidentiel alors même que toutes les procédures enclenchées n’étaient pas arrivées à terme.
En gros, du gâchis, une perte de temps et d’énergie qui auraient pu servir à autre chose. Avec le départ de Boni Yayi et l’arrivée au pouvoir de celui-là même dont le nom était cité à tort ou à raison dans toutes ces affaires, les Béninois ont le sentiment que jamais, la vérité ne sera connue ? Patrice Talon-a-t-il vraiment voulu rendre inapte Boni Yayi ? Le PVI a-t-il profité à l’Etat ou seulement à Patrice Talon ? Quelle est la suite des plaintes pour trafic d’influence et blanchiment de capitaux ? Tout porte à croire que la passation de service de mercredi 06 avril prochain va consacrer toutes ses affaires classées sans suite pour au moins cinq. A moins que Boni Yayi, désormais au repos, livre, dans ses mémoires, sa part de vérité sur ces affaires qui ont tenu tout le pays en haleine durant au moins trois ans.
Icc-Services et BENI Rail, deux patates chaudes laissées à Talon
S’il est improbable que la lumière soit faite un jour sur les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, il y a d’autres dossiers sur lesquels le prochain gouvernement ne peut se dérober. Alors même que Patrice Talon était dans les bonnes grâces de Boni Yayi, ce dernier, lors de la campagne présidentielle de 2011 a promis rembourser les spoliés de Icc-Services. Aujourd’hui, quel est le point du remboursement ? Il s’élève à combien par rapports aux biens et avoirs appartenant aux responsables d’Icc-Services et confisqués par l’Etat ? L’agent judiciaire du trésor a agité en son temps des chiffres et des listes contenants des noms de prétendus spoliés qui auraient été remboursés. Mais au sein de la population, ce remboursent n’aurait jamais été fait. De la même manière l’affaire BENI-Rail, où Boni Yayi a fait fi de la décision de la justice qui demandait à BENI-Rail d’arrêter tous les travaux sous peine d’astreintes financières, devra trouver une solution qui préserve l’intérêt des deux parties. Puisqu’au même moment où les travailleurs de l’ancien OCBN semblent contents de l’arrivée du groupe Bolloré dans le secteur, des voix s’élèvent pour condamner le processus ayant conduit au choix du groupe Bolloré au détriment du groupe Pétrolin de Samuel Dossou Aworêt et dénoncent l’utilisation de rails qui ne répondent plus aux normes. Entre règlement de compte ou trouver une solution qui arrange le pays, la réaction de Patrice Talon sera très attendue sur ces dossiers.
Bertrand HOUANHO