Intoxications et rumeurs des plus folles sont allégrement répandues depuis quelques jours dans le but de mettre à mal le « Nouveau départ ». Chaque jour qui passe, les réseaux sociaux font les choux gras d’informations croustillantes tout aussi invérifiables que peu crédibles.
Dans le viseur des auteurs et commanditaires, peindre en noir le « Nouveau départ », dont les premiers pas du leader sont minutieusement scrutés, et parfois, caricaturés. Vu la situation, à la limite de la sinistrose, que lui a léguée son prédécesseur, Patrice Talon sait que l’état de grâce ne sera que de courte durée. La déception est grande, et l’impatience des populations tout aussi. Tout le monde sait qu’il faut aller vite, et trouver les mesures pratiques dans beaucoup de secteurs pour apaiser les souffrances des Béninois. C’est peut-être ce qui justifie l’agitation et la fièvre des critiques à l’égard d’un régime qui n’a pas encore réellement pris corps. Tout au long de la semaine par exemple, ce sont les visites de contact du nouveau président au Togo, et en France pour rencontrer Alassane Ouattara notamment, qui ont été brocardées. Comme si les détracteurs ne savent pas que qui va loin ménage sa monture. Ce n’est pas à la prise de fonction, ni après le 6 avril 2016, qu’il faut prendre contact, ou langue avec les interlocuteurs directs. Car au fond, le nouveau président n’a pas beaucoup de temps. Mais, certainement, habitués à l’inorganisation et la léthargie qui ont prévalu ces dix dernières années, nombre de Béninois auront certainement du mal à s’adapter aux méthodes d’un opérateur économique pragmatique, un self-made man parti de rien pour devenir milliardaire. Il faut autant de rigueur, et davantage de méthode, pour diriger un pays. Le cafouillage observé dans la gestion de l’Etat sous la Refondation n’a rien apporté d’autre que la déconfiture du tissu social. Un seul maître à bord du bateau décidait de tout et du sort de tous. C’est pourquoi, en plébiscitant le magnat du coton pour la magistrature suprême, les électeurs ont cru en ses idées et en sa méthode, afin qu’il les imprime à la machine économique.
Attendre les 100 premiers jours
Ailleurs, un gouvernement est attendu autour de ses premiers jours pour être jugé. Mais, ici on critique les premières sorties du l’homme du 20 avril. Malheureusement, tous ses petits faits et gestes sont surveillés et suspectés. D’autres s’en sont déjà pris au gouvernement qui n’est pas encore formé. Une psychose aussi ridicule qu’inefficace est créée dans les esprits, quant à la composition de l’équipe. Pourquoi déjà suspecter des divisions au sein d’une équipe qui n’existe. Pour la gouverne de beaucoup, faudrait-il rappeler, que le peuple béninois a choisi de confier, pour les cinq années à venir, à la coalition de rupture, les rênes. Ceci afin qu’à la lumière du projet de société de Patrice Talon, le pays soit reconstruit. Mais, avant même son entrée en fonction, beaucoup d’écueils sont érigés pour contrecarrer son action. L’équipe gouvernementale sortante, on le sait, y va aussi de sa rage pour rendre difficiles les débuts du magnat du coton à la tête de l’Etat. L’administration et les décaisses de l’Etat sont dévalisées et mises à sac. A quelques jours de son départ, le chef de l’Etat sortant n’en finit pas avec des nominations suspectes, plutôt budgétivores qui ne manqueront pas de saigner à blanc les caisses de l’Etat. A quoi riment ces nominations fantaisistes, si l’on sait que l’éponge sera passée dans quelques jours par le « Nouveau départ ».
Wilfrid Noubadan