Patrice Talon connaît déjà son premier adversaire pour le prochain quinquennat. Il a pour nom Martin Rodriguez, Président du Parti démocratique (Pd), porté hier sur les fonts baptismaux. Il se donne pour mission de contrer les dérives du nouveau régime. C’est avant tout un opposant qui doit faire preuve de rationalité. Ceci, au regard des divergences entre les deux hommes d’affaires.
Martin Rodriguez opposant de Patrice Talon durant le prochain quinquennat. C’est une position qui, loin de surprendre, porte à croire que les deux hommes d’affaires transposent désormais leurs rivalités sur le terrain politique. Une allégation que le Président du Parti Démocrate, Martin Rodriguez, a tôt fait de réfuter lors de la déclaration de naissance de sa formation politique le dimanche dernier. « Nous ne ferons pas de l’opposition systématique et personnelle, mais nous dénoncerons de façon immédiate les déviances du nouveau régime », a-t-il clarifié.
En soi, la création du Parti démocratique est la bienvenue dans un environnement marqué par des soutiens tous azimuts voire des ralliements inattendus au nouveau régime. En effet, au lendemain de la victoire à plus de 65% des suffrages de Patrice Talon, l’on assiste presque à un refus de certains acteurs de faire l’opposition. Ainsi, le Pd s’inscrit dans la logique, comme l’indique son président, d’une veille citoyenne active pour contrer les dérives du nouveau régime.
Opposer les idées et non les personnes
Il ne s’agit pas pour Martin Rodriguez de faire de l’opposition pour opposition la forme. Les différends l’ayant opposé ces deux dernières décennies à Patrice Talon et la quête du populisme politique pourraient le conduire à dénaturer sa conviction politique. Ceci nécessite que Martin Rodriguez fasse une opposition responsable, rationnelle et convaincante. Il n’est pas question pour lui de se lancer dans des mouvements d’humeur au point de se confondre à un adversaire personnel du Président de la République. Une déclaration d’appartenance à l’opposition ne devrait pas pour autant impliquer une opposition spontanée à toutes les réformes politiques, institutionnelles, économiques ou sociales. Quelles qu’en soient les situations, elles ne sauraient l’objet d’un nouveau conflit de personnes au sommet de l’Etat, comme ces dernières années. De toutes les façons, ces deux hommes d’affaires qui se muent en acteurs politiques, seront très suivis dans les prochaines semaines.
Fulbert ADJIMEHOSSOU (Coll.)