Société
Réduction de la pauvreté au Bénin : La planification familiale, un moyen incontournable
Publié le lundi 4 avril 2016 | Matin libre
© aCotonou.com par DR
Mère et enfant |
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(Une évolution des mentalités s’impose…)
Sortir les populations de la pauvreté reste le socle des politiques de développement notamment en Afrique. Outre les programmes de micro-crédits et de promotion de l’entrepreneuriat, la planification familiale apparait aujourd’hui comme un moyen incontournable pour parvenir au but. L’utilisation des produits contraceptifs procure d’importants avantages socio-économiques, favorisant ainsi la réduction du taux de pauvreté.
Aucun essor économique n’est possible dans un pays où la maitrise de la démographie devient un mythe ou tarde à être effective. Lorsque la croissance démographique est largement au-dessus de la croissance économique, la pauvreté ne peut que connaitre une ascension fulgurante. Ce déséquilibre contribue à amplifier la pauvreté en limitant les possibilités du gouvernement et des ménages de dégager les ressources nécessaires à l’amélioration de la productivité des ménages et des entreprises. Toute mesure, réforme autre que celle visant à programmer, réduire les naissances ne saurait et n’a d’ailleurs pu impacter les communautés à cet effet. La conjonction d’une fécondité élevée et d’une pauvreté endémique dans les pays en développement a pour effet d’approfondir la pauvreté en ralentissant la croissance économique, en accroissant les coûts des soins de santé, de l’éducation et des autres besoins fondamentaux, en diminuant la productivité féminine et en réduisant le revenu et l’épargne. De ce fait, la planification familiale apparait aujourd’hui comme un moyen incontournable pour sortir de la pauvreté. Ceci, au regard des avantages socio-économiques qui en découlent. Le premier avantage reste la réduction des responsabilités familiales à travers la réduction des naissances. Toute chose qui permet aux familles de s’épanouir convenablement et de subvenir, sans trop forcer les choses, aux besoins des progénitures. Car, beaucoup d’enfants exigent assez de dépenses. L’un des investissements les plus sages et les plus rentables que tout pays puisse faire pour donner à sa population une meilleure qualité de vie, la planification familiale offre la possibilité aux femmes de s’arracher à la pauvreté, ainsi que leurs familles. Ceci, en leur offrant le temps de chercher des opportunités d’emploi. L’autre avantage socio-économique est l’épanouissement de la mère en raison de l’espacement et la programmation des naissances tout en tenant compte du revenu de la famille et la santé maternelle. De même, les charges familiales étant limitées et la famille jouissant d’une parfaite santé, les parents peuvent garantir un avenir meilleur à leurs enfants. Ces derniers ne sont point abandonnés. Ils sont instruits, nourris. La réduction du nombre de progénitures par ménage reste un impératif.
Ce qui est plus rassurant…
S’approprier une méthode moderne de contraception n’est plus une question de luxe de nos jours. Des mesures ont été prises par le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé pour rendre accessibles, les produits contraceptifs à tous ! Quoi de plus rassurant donc ! Les défis liés à la planification familiale, l’offre, l’accessibilité, l’acceptabilité régulière et la disponibilité des produits contraceptifs ont été cernés pour être relevés. La finalité est d’entrainer un accès élargi à des méthodes contraceptives sûres et efficaces pour aider les femmes et les couples à décider du nombre d’enfants qu’ils souhaitent, quand ils le veulent. Le comble est que les services de Planification familiale sont délocalisés vers les communautés. Ainsi, un personnel médical compétent et spécifiquement formé est mis à la disposition des populations de toutes les localités du Bénin. Fini alors le phénomène de « Grossesse non désirée » et de l’avortement !
Une évolution des mentalités s’impose…
Un problème se pose par acuité concernant les mentalités des populations béninoises. Certes, lorsqu’un homme et une femme se mettent ensemble, c’est pour procréer mais pas pour que pullulent au bout de 5ans seulement, des enfants mal nourris dans la cour de la maison. Si dans le concept béninois, une femme qui adopte une méthode moderne de contraception est perçue comme une femme infidèle, une prostituée ou encore celle qui rejette la maternité, le corollaire est que beaucoup de filles renoncent à la planification familiale. Pire, c’est que la contraception est vue comme un crime par des religieux au point où les quelques fidèles qui en font recours le font dans une totale discrétion. D’autres, parfois, sans l’avis de leur époux. Déplorable ! Cependant, il faut souligner qu’on ne prie que pour le bonheur de sa famille : l’objectif principal visé à travers le planning familial. Face au fait, il urge que les populations évoluent, outre mesure, dans cette mentalité.
Aziz BADAROU
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