L’ancien exilé politique, Patrice Guillaume A. Talon, va succéder à partir de ce mercredi 06 avril 2016, à Thomas Boni Yayi, conformément aux dispositions de la loi fondamentale du 11 décembre 1990. Ainsi, en ont décidé les Béninois qui ont, par leurs suffrages, confié les destinées du Bénin à l’opérateur économique pour les cinq prochaines années. Après les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle du 20 mars dernier, nombreux sont les Béninois qui craignent l’ambiance qui va régner entre le président sortant et le nouvel homme fort du Palais de la Marina lors de la passation des charges à la présidence de la république. La tradition républicaine instaurée depuis la Conférence des Forces vives de la Nation sera respectée. Patrice Talon élu, démocratiquement tout comme son prédécesseur en 2006, sera accueilli à 8 heures 30 minutes (selon le programme élaboré par le gouvernement en sa séance du 26 mars) sur le perron du Palais de la Marina par le président sortant pour une poignée de mains devant les caméras. Ensuite, les deux personnalités auront un tête-à-tête pour la passation des charges avant que Boni Yayi ne soit raccompagné vers son véhicule pour un dernier au-revoir. Après le départ de ce dernier, Patrice Talon et son état-major mettront le cap sur le Stade Charles de Gaulles à Porto-Novo où se tiendra la cérémonie officielle d’investiture en présence des membres de la Cour constitutionnelle et de bien d’autres personnalités politico-administratives du Bénin et d’ailleurs. Pour l’heure, aucun chef d’Etat africain n’a été officiellement invité pour prendre part à la cérémonie. Ce qui dénote de la volonté du chantre de la rupture d’éviter à l’Etat béninois de s’engager dans des dépenses comme ce fut le cas en 2006, alors que ces genres de cérémonies ne sont pas prévus par la Constitution. Il s’agit juste d’une tradition qui traduit la courtoisie entre les deux présidents et qui va plus rassurer les populations de la vitalité de la démocratie béninoise et d’une probable réconciliation entre Patrice Talon et Boni Yayi.
Germin DJIMIDO (Coll.)